Lorsque l'on est (ou
lorsque l'on a été) fan de Stephen King, une nouvelle adaptation de
l'un de ses nombreux ouvrages est toujours bonne à prendre en
période de vache maigre... Ouais, bon, j'avoue qu'en ce moment, les
dites vaches sont bien grasses et qu'elles se bousculent aux
portillons des abattoirs. En effet, on n'a jamais vu autant de films
d'horreur, d'épouvante ou fantastique qu'actuellement. Il y en a
pour toutes les bouches. Des palais les plus raffinés jusqu'aux
estomacs les plus fragiles. Même ceux qui souffrent d'agueusie
cinématographique (comprendre ceux pour qui n'importe quelle merde
fera l'affaire), il y a de quoi faire. Ce sont d'ailleurs ces
derniers qui sont en général, les mieux lotis. Firestarter,
c'est une histoire qui remonte à très loin mais que j'ai trop tardé
à découvrir. Tout commença en 1980 avec la sortie du roman éponyme
connu chez nous sous le titre Charlie.
Puis il y eut quatre ans plus tard une adaptation sur grand écran
signée de Mark L. Lester. Pas vraiment un manche le gaillard
puisqu'il signa toute une succession de séries B franchement très
excitantes à l'époque tout comme aujourd'hui (Class
84
en 1982 et Commando
en 1985 étant des plus significatifs). Charlie,
je l'ai quant à lui découvert plus de trente ans après sa sortie
sur grand écran. Ce qui la fout mal pour un ancien fan de l'écrivain
et ce qui s'avère surtout dommageable pour le contenu de l’œuvre
en question puisque la chose m'est passée en travers du gosier comme
avec autant d'élégance qu'une huître avariée ! Autant dire
que j'ai trouvé le film absolument indigeste. Surtout,
incroyablement daté...
Quarante
ans plus tard sortait en juin 2022 sur nos écrans, une nouvelle
adaptation logiquement intitulée Firestarter et
réalisée cette fois-ci par un certain Keith Thomas qui jusque là
n'avait à son actif qu'un seul long-métrage. Un film d'horreur
intitulé The Vigil
Mais revenons à cette nouvelle vision du roman de Stephen King
(Heuuu, t'oublie de parler de Firestarter
de The Prodigy qui
est sorti en 1996 <== Lolo, TU ES PRIÉ DE SORTIR
IMMEDIATEMENT!!!). Bon, ça commence mal. Jason Blum au poste de
producteur, la réalisation est d'abord confiée à un certain Akiva
Goldsman qui, je le regrette, me demeure personnellement inconnu.
Mais rien de grave puisque le bonhomme se tire et laisse la place à
Fatih Akın. Ouais, le type qui a pondu en 2019 l'excellent (et assez
glauque) Golden Glove.
Tout va bien, donc.... Sauf que lui aussi prend la poudre
d'escampette pour finalement laisser le champ libre à Keith Thomas.
Dans le rôle principal, l'acteur Zac Efron qui en 2019 interpréta
notamment un Ted Bundy convainquant dans
Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile de
Joe Berlinger (un conseil, préférez-lui tout de même le
génialissime No
Man Of God
d'Amber Sealey avec Elijah Wood et Luke Kirby). Dans le rôle-titre
de la petite Charlie, la toute jeune actrice Ryan Kiera Armstrong
dont la carrière s'étoffe petit à petit depuis ses débuts à la
télévision en 2018. Mais venons-en au fait. Car sachez que tout ce
que vous venez de lui a été écrit alors que le générique du
début n'a pas encore commencé. Histoire d'avoir de la matière à
raconter en cas de rejet total de cette nouvelle mouture. Croisons
les doigts et à tout de suite, une fois les quatre-vingt quinze
minutes consommées...
Si
vous avez des niveaux de Candy
Crush
Saga ou de Pet
Rescue Saga à
rattraper, c'est le moment de vous y mettre puisque Firestarter
version 2022 ne vous apportera rien. Préférez donc le mettre en
fond sonore plutôt que de l'utiliser tel un sujet de divertissement
pour vos mirettes. Il n'apporte bien évidemment rien de fondamental
dans la longue liste des adaptations cinématographiques des romans
et autres nouvelles de Stephen King. Le film de Keith Thomas est
étonnamment plat. Sans aspérités, proche de ce que pourrait être
le sujet d'un vulgaire téléfilm fantastique réservé aux petits et
grands. Le réalisateur privilégie donc les dialogues et tente de
nous la refaire façon Scanners
(David Cronenberg) avec ses méchants et ses gentils.... pas toujours
bienveillants. Rien d'original. S'agissant de la fuite d'un père et
de sa fille, ostracisés en raison de leurs ''pouvoirs'', on a déjà
vu ça mille fois auparavant. Tiens, d'ailleurs, à ce sujet, la
chose semble être traitée de manière à ce qu'elle colle plus ou
moins à cette indécrottable mode des freaks dotés de pouvoirs
paranormaux. Malgré des purges Historiques (notez le H majuscule) de
l'ampleur de Paranormal Activity
d'Oren Peli en 2009, les productions Blumhouse
ont toujours su nous concocter de sympathiques petites bobines telles
Sinister
de Scott Derrickson, Whiplash de
Damien Chazelle, Get Out
de Jordan Peele ou Happy Birthdead
de Christopher Landon. Mais avec Firestarter
l'on est très clairement redescendus au bas de l'échelle. Toute
l'émotion que tente de faire passer Keith Thomas à travers ce père
et sa fille en fuite laissera sur le carreau une bonne partie du
public. Les personnages se confondent, comme les... ''pouvoirs''
semblent se multiplier au sein d'un même personnage. Tout devient
très confus, parfois même illogique. On sent bien que le
réalisateur aimerait que l'on s'attache à Charlie et à son père,
mais c'est peine perdue... Le film ne vaudra finalement que pour la
bande musicale co-écrite par John Carpenter, son fils Cody ainsi que
Daniel Davies. Et si cette version 2022 ne semble pas aussi datée
que celle de 1984, l'intrigue, les personnages et l'action n'en
demeurent pas moins d'un intérêt tout relatif...
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