Vilaine...
Tiens, tiens, voilà un film qui me parle. Mais oui ! C'était
en 2008 et je me souviens que c'est au cinéma que nous l'avions
découvert. Quatorze ans déjà. Le temps qu'il m'aura fallut pour
oublier le nom et même l'existence de ses auteurs Jean-Patrick Benes
et Allan Mauduit. Si leur carrière a suivi la même voie entre 2005
et 2012, la séparation eu lieu juste après et chacun a alors fait
son petit bonhomme de chemin. Le premier est allé tourner Arès
en 2016 puis Le sens de la famille quatre
ans plus tard. Une sympathique comédie au demeurant, incarnée en
outre par Alexandra Lamy. La sœur d'une certaine Audrey qui elle, a
tourné en 2019, dans le dernier long-métrage à ce jour d'Allan
Mauduit, Rebelles.
D'emblée, le film évoque quoi ? Les
braqueuses
de Jean-Paul Salomé bien évidemment. Une histoire de braquage entre
quatre copines dans la galère interprétées Catherine Jacob,
Clémentine Célarié, Alexandra Kazan (ouais, l'ancienne
présentatrice de télévision, pour ceux qui s'en souviennent
encore) et Nanou Garcia. Sympa, sans plus. Donc objectivement, il y
avait de quoi craindre le pire durant la projection du dernier
long-métrage d'Allan Mauduit. Sauf que le bonhomme, l'air de rien,
nous a pondu l'une de ces comédies françaises qui prouvent que
l’encéphalogramme n'est pas encore tout à fait plat. Dire
qu'intituler le film ainsi n'était sans doute pas la meilleure idée
est un euphémisme. Car s'il y a bien de la rébellion, elle
s'inscrit moins dans le caractère social des trois héroïnes (un
trio complété par Cécile de France et la toujours géniale Yolande
Moreau) que dans la lourde atmosphère du bar dans lequel viennent se
réfugier les amateurs de gnôle et de rock...
Sandra,
qui quinze ans auparavant fut élue miss Nord-Pas-de-Calais (un titre
qui offre assez justement son ton au film), est encore celle qui se
rapproche des intentions du titre. Marilyn, elle, a beau avoir un
gosse sur le dos, elle n'en n'est pas moins capable de mettre de côté
certaines valeurs pour obtenir son dû. Sa part du gâteau. Reste
Nadine, plutôt réservée sur les chances qu'elle et ses deux
copines vont avoir de pouvoir conserver le magot qu'elles ont entre
les mains et qu'elles ont surtout obtenu dans des conditions très
particulières. Fraîchement débarquée, la première accepte le
premier boulot qu'on lui offre en attendant de pouvoir travailler
dans un salon de coiffure : bosser dans une usine produisant des
conserves de poisson ! Très rapidement, le contremaître
Jean-Mi tente une approche qui va tout aussi promptement se terminer
par un accident involontaire. La queue plus vraiment entre les
jambes, prise de spasmes alors qu'elle vient d’atterrir sur le sol
des vestiaires de l'usine, deux choix s'offrent à Sandra et à ses
nouvelles copines qui viennent tout juste à sa rescousse : soit
elles téléphonent aux urgences et Jeam-Mi est sauvé. Soit elles le
laissent crever et s'emparent de la très importante somme d'argent
qui se trouve dans le sac qu'il transportait avec lui. Parmi ces deux
options, essayez donc de deviner laquelle nos trois charmantes
héroïnes ont décidé de porter leur choix !
Voici
donc comment démarrent les aventures de Sandra, Marilyn et Nadine.
Une comédie qui très vite montre son penchant pour l'humour noir.
Voire même trash à quelques occasions. Enlevé, jamais ennuyeux,
Rebelles
est un véritable souffle d'air dans une morosité ambiante. Écrit
par le réalisateur lui-même ainsi que par le scénariste et
écrivain de romans policiers Jérémie Guez, le film ne laisse
jamais le temps au spectateur de réfléchir. Il faut dire que ses
héroïnes sont logées à la même enseigne puisqu'une fois la
décision prise, elles vont être au cœur d'une enquête policière,
les proies d'un gang de trafiquants belges et d'un certain Simon
Bénéké (excellent Simon Abkarian) dont on en apprendra davantage
au fil du récit. Les trois actrices font le taf et malgré les
différente personnalité des personnages qu'elles incarnent, on
croit sans peine à cette nouvelle amitié. L'une des grandes force
du long-métrage est non seulement de multiplier les péripéties
mais également de changer régulièrement de ton. On passe donc de
la comédie sociale au film policier en passant par la case thriller.
Le tout, sur un fond de bonne humeur perpétuelle. Rebelles
a beau être d'origine française, il pulse comme s'il avait été
mis en scène par une équipe belge. Drôle, noir, absurde, ou
parfois même grand-guignolesque, on n'a pas le temps de voir le
temps passer. Étrange que le film soit passé sous nos radars...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire