Drôle de connivence
entre les producteurs de la série Game of Thrones
DB Weiss et David Benioff et le guitariste du groupe de metal
américain Rage
Against the Machine
Tom Morello qui ensemble sont à l'origine du projet Metal
Lords,
l'une des dernières exclusivités de la plateforme de streaming
Netflix
mise à disposition de ses abonnés à partir du 8 avril dernier. De
l'humour, des sentiments et du Heavy
Metal à
la pelle dans un contexte estudiantin. Un lycée, avec son florilège
de caricatures dont les abrutis de service, comme à l'habitude, ne
ressortent pas grandis ! Les groupes de hard Rock s'y bousculent
surtout à travers une liste de références énumérées par l'un
des adolescents qui majoritairement s'imposent à l'image. Metal
Lords
n'apparaît d'ailleurs au premier abord que comme un film pour gamins
boutonneux découvrant leurs premiers émois amoureux sur fond de
métal plus ou moins commercial. Les citations y sont donc nombreuses
mais les occasions d'entendre quelques classiques Heavy
également. Judas Priest, Metallica, Iron Maiden, Black Sabbath, Guns
N'Roses ou Pantera pour les plus ''connus''.
Si le long-métrage de Peter Sollett (son quatrième après trois
premiers films noyés au beau milieu d'un certain nombre d'épisodes
de séries télévisées) ne risque pas vraiment d'éveiller de
chaleureux souvenirs chez les amateurs de Hard
Rock
aujourd'hui cinquantenaires autre que celles et ceux qui tentèrent
dans leur garage de former leur propre groupe, Metal
Lords
n'en est pas moins un sympathique petit film qui à défaut de nous
emporter vers les cieux du rock version ''lourde'',
permettra cependant de combler une soirée d'ennui !
Autour
de ce récit bateau nous contant l'amitié entre deux garçons ayant
le projet de monter un groupe afin de participer à un concours de
musique et autour de celle entre l'un d'eux et une jeune joueuse de
violoncelle, le scénario de D.B.Weiss a au moins l'avantage de
fournir une caractérisation intéressante de ses principaux
protagonistes. À défaut d'être originaux, et en cultivant un
certain sens de la caricature, on n'offrira cependant pas au
scénariste le prix du scénario le plus inventif de l'année. On
commence avec le marginal Hunter qu'interprète l'acteur Adrian
Greensmith avec son look de pseudo Dylan Klebold (complice aux côtés
de Eric Harris d'avoir perpétré un massacre au lycée de Columbine
aux États-Unis le 20 avril 1999), partant en guerre armé de sa
guitare et de son amour pour le Heavy,
le Doom,
le Speed
et autre trash
metal !
Ensuite, il y a son pote Kevin (l'acteur Jaeden Martell, vu notamment
dans le diptyque Ça
d'Andy Muschietti), adolescent d'apparence banale et batteur du
groupe qui ne compte pour le moment que deux membres (Hunter étant,
vous l'aurez compris, son guitariste). Enfin, il y a Emily
qu'interprète Isis Hainsworth, une gamine contrainte de contrôler
son comportement à l'aide de calmants, joueuse de violoncelle et
future petite amie de Kevin. Décor universitaire et fêtes nocturnes
entre étudiants ainsi plantés, Metal Lords
déroule un récit éminemment classique dont on devine par avance la
conclusion. Le genre de production qui pourrait aisément passer du
long format à la série diffusée chaque fin d'après-midi sur l'une
de nos chaînes nationales...
Le
long-métrage de Peter Sollett tombera sans doute aussi rapidement
dans l'oubli qu'il sera apparu sur Netflix.
Trop lisse, trop sage, les guests apparaissent les unes derrière les
autres jusqu'à s'avérer parfois terriblement Cheap.
On pense notamment à cette réunion d'authentiques musiciens de
Heavy metal
autour d'une piscine dans laquelle Kevin s'apprête à faire ''Ein
grooOoosse bêtiseuuuu'' !
Plutôt bien rythmé et pouvant éventuellement étancher la soif
d'une partie des amoureux des riffs qui vrillent les tympans, on
arrive à terme de Metal Lords
sans avoir été bousculés, ni par les rapports que peuvent
entretenir certains adolescents avec leurs parents (évocation de la
relation trouble entre Hunter et son père), ni par la relation
''toute mimi'' entre Emily et Kevin. À trop verser dans une
thématique... ''classique'' (où, sans mauvais jeu de mots, Johann
Sebastian Bach risque de se retrouver engoncé) l’œuvre de Peter
Sollett n'est finalement qu'un sympathique petit film... sans plus...
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