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lundi 11 avril 2022

El Incidente d'Isaac Ezban (2014) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Aïe, aïe, aïe... El Incident ou comment ruiner le potentiel d'un scénario extrêmement riche. Si les amateurs de boucles et de paradoxes temporels en ont un peu marre de toute cette vague de longs-métrages qui reprennent le même concept sans changer une seule virgule au script d'origine (Netflix y demeurant un important foyer), direction le Mexique... Remontons le temps (logique) jusqu'en 2014. Année qui vit éclore le scénario écrit par le réalisateur mexicain Isaac Ezban. Jusque là habitué au format court, le bonhomme passe à la vitesse supérieure en cette année là pour nous offrir une histoire tordue comme peuvent les apprécier les amateurs de science-fiction. Ici, il ne s'agit pas tant de placer des individus dans une boucle temporelle les enfermant à une période donnée de leur existence avec pour conséquences évidentes, l'apparition de paradoxes changeant fondamentalement le cours du récit. Non, dans le cas présent, si pour eux les années passent de manière tout à fait logique, l'événement ''fantastique'' qui vient perturber le cours de leur existence est tout d'abord environnemental. Découpé en deux récits qui finiront par se regrouper, El Incident met tout d'abord en scène deux frères confrontés à un flic qui pour des raisons qui demeurent totalement floues est décidé à les emmener au commissariat. Problème : les escaliers qu'ils empruntent ne les mèneront jamais jusqu'à l'entrée de l'immeuble. Car allez savoir pourquoi, mais une fois atteint le premier étage, celui du dessous n'est pas, comme voudrait la logique, le rez de chaussée, mais se trouve être le neuvième. Autant dire, celui qu'il empruntèrent tout d'abord. Comment dire... Si dans le cas présent, il ne s'agit pas de boucle temporelle, le contexte s'en approche de manière architecturale...


Ne démarrant pas forcément sous les meilleures augures (image dégueulasse de DTV, cadrages de manchots façon caméra de surveillance), l'idée même de trois individus piégés dans un lieu clos sans fin a pourtant de quoi aiguiser l'appétit des amateurs de science-fiction audacieuse. À travers quelques idées très simples mais décrivant le cadre particulièrement étrange dans lequel baignent les trois hommes (de loin, on pense notamment au fameux Escalier de Penrose M.C.Escher), on imagine déjà le potentiel de cette œuvre inattendue. Malheureusement, on sent bien que le principe chez Isaac Ezban a ses limites. Alors, pour contrer cette redondance qui semble se profiler à grands pas, changement de décors. L'on découvre alors une mère et ses deux enfants (dont une gamine asthmatique, l'un des grands ''classiques'' du cinéma d'angoisse!) ainsi que son compagnon sur la route qui doit les mener tous les quatre à destination du père de Camilla (Paulina Montemayor) et de Daniel (Gabriel Santoyo), les enfants en question. Problème, là encore : c'est sur une route sans fin que se déroule l'action. Usant de ficelles trop grosses pour être crédibles (la gamine asthmatique et son ventripotent de beau-père qui fait tomber son inhalateur avant de l'écraser sous la semelle de sa chaussure!), cette seconde partie qui permet de prendre l'air après avoir passé presque une demi-heure dans une cage d'escaliers n'est au fond qu'une redite de la première...


Plutôt que de se réinventer, El Incident stagne autour d'un concept que le réalisateur mexicain ne maîtrise malheureusement pas. Comparé à l'incroyable Predestination de Michael et Peter Spierig datant de cette même année 2014 et dont le scénario fut aussi limpide qu'alambiqué, le long-métrage de Isaac Ezban faillit non seulement à se renouveler, mais parvient même à s'auto-parodier lors d'une longue et pénible explication finale qui tente de résoudre l'équation qui lie les deux récits et explique le phénomène. Sauf qu'entre les propos ridicules du vieillard qu'est devenu l'un des personnages, leur naïveté confondante ou leur absence de logique, à moins d'être un physicien quantique, un scientifique bardé de diplômes ou plus simplement être dans la tête d'Isaac Ezban lui-même, impossible de capter le sens du propos ! Plutôt que sortir de la projection avec le sentiment d'avoir vécu une expérience cinématographique intense (comme celle de Predestination), on en ressort avec les yeux fatigués par l'ennui et une barre au front. Une grosse déception, donc...

 

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