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mardi 12 avril 2022

Metal Lords de Peter Sollett (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Drôle de connivence entre les producteurs de la série Game of Thrones DB Weiss et David Benioff et le guitariste du groupe de metal américain Rage Against the Machine Tom Morello qui ensemble sont à l'origine du projet Metal Lords, l'une des dernières exclusivités de la plateforme de streaming Netflix mise à disposition de ses abonnés à partir du 8 avril dernier. De l'humour, des sentiments et du Heavy Metal à la pelle dans un contexte estudiantin. Un lycée, avec son florilège de caricatures dont les abrutis de service, comme à l'habitude, ne ressortent pas grandis ! Les groupes de hard Rock s'y bousculent surtout à travers une liste de références énumérées par l'un des adolescents qui majoritairement s'imposent à l'image. Metal Lords n'apparaît d'ailleurs au premier abord que comme un film pour gamins boutonneux découvrant leurs premiers émois amoureux sur fond de métal plus ou moins commercial. Les citations y sont donc nombreuses mais les occasions d'entendre quelques classiques Heavy également. Judas Priest, Metallica, Iron Maiden, Black Sabbath, Guns N'Roses ou Pantera pour les plus ''connus''. Si le long-métrage de Peter Sollett (son quatrième après trois premiers films noyés au beau milieu d'un certain nombre d'épisodes de séries télévisées) ne risque pas vraiment d'éveiller de chaleureux souvenirs chez les amateurs de Hard Rock aujourd'hui cinquantenaires autre que celles et ceux qui tentèrent dans leur garage de former leur propre groupe, Metal Lords n'en est pas moins un sympathique petit film qui à défaut de nous emporter vers les cieux du rock version ''lourde'', permettra cependant de combler une soirée d'ennui !


Autour de ce récit bateau nous contant l'amitié entre deux garçons ayant le projet de monter un groupe afin de participer à un concours de musique et autour de celle entre l'un d'eux et une jeune joueuse de violoncelle, le scénario de D.B.Weiss a au moins l'avantage de fournir une caractérisation intéressante de ses principaux protagonistes. À défaut d'être originaux, et en cultivant un certain sens de la caricature, on n'offrira cependant pas au scénariste le prix du scénario le plus inventif de l'année. On commence avec le marginal Hunter qu'interprète l'acteur Adrian Greensmith avec son look de pseudo Dylan Klebold (complice aux côtés de Eric Harris d'avoir perpétré un massacre au lycée de Columbine aux États-Unis le 20 avril 1999), partant en guerre armé de sa guitare et de son amour pour le Heavy, le Doom, le Speed et autre trash metal ! Ensuite, il y a son pote Kevin (l'acteur Jaeden Martell, vu notamment dans le diptyque Ça d'Andy Muschietti), adolescent d'apparence banale et batteur du groupe qui ne compte pour le moment que deux membres (Hunter étant, vous l'aurez compris, son guitariste). Enfin, il y a Emily qu'interprète Isis Hainsworth, une gamine contrainte de contrôler son comportement à l'aide de calmants, joueuse de violoncelle et future petite amie de Kevin. Décor universitaire et fêtes nocturnes entre étudiants ainsi plantés, Metal Lords déroule un récit éminemment classique dont on devine par avance la conclusion. Le genre de production qui pourrait aisément passer du long format à la série diffusée chaque fin d'après-midi sur l'une de nos chaînes nationales...


Le long-métrage de Peter Sollett tombera sans doute aussi rapidement dans l'oubli qu'il sera apparu sur Netflix. Trop lisse, trop sage, les guests apparaissent les unes derrière les autres jusqu'à s'avérer parfois terriblement Cheap. On pense notamment à cette réunion d'authentiques musiciens de Heavy metal autour d'une piscine dans laquelle Kevin s'apprête à faire ''Ein grooOoosse bêtiseuuuu'' ! Plutôt bien rythmé et pouvant éventuellement étancher la soif d'une partie des amoureux des riffs qui vrillent les tympans, on arrive à terme de Metal Lords sans avoir été bousculés, ni par les rapports que peuvent entretenir certains adolescents avec leurs parents (évocation de la relation trouble entre Hunter et son père), ni par la relation ''toute mimi'' entre Emily et Kevin. À trop verser dans une thématique... ''classique'' (où, sans mauvais jeu de mots, Johann Sebastian Bach risque de se retrouver engoncé) l’œuvre de Peter Sollett n'est finalement qu'un sympathique petit film... sans plus...

 

jeudi 11 octobre 2012

La Chaleur De L'IDM

Cilonen de AFX
  Sous une chape de plomb vit une communauté de cochons-d'inde. La pluie s'écrase en un mitraillage aléatoire sur cette surface apparemment poreuse mais que rien ne parvient à altérer. Il faudrait avoir une ouïe particulièrement développée ou bien être coutumier du fait pour discerner dans ce conglomérat de beats numériques la superbe mélodie qui résonne en dessous et qui inspire les rongeurs à se mouvoir. Télescopage de reins velus, oreilles de laitue tendues et gobeuses d'ondes vertigineuses. L'effet est saisissant. Ici et là s'évanouissent de petites boules de poils. Le rythme enfle et fibrille les cœurs qui ne savent plus où donner du tempo. Mais peut-être est-ce l'émotion qui pousse ces pseudo-lemmings à se foutre en l'air. Leur danse folle devient vite un carnage qui éclabousse le plafond de béton comme si un enfant d'à peine huit ans expérimentait les lois de l'attraction en fixant sur les bras de métal d'un tourniquet la troupe d'acteurs à dents longues vivant dans la cave de son immeuble. La force véhiculée par l'immense imagination du poète musical et somnambule est aussi troublante que les horreurs qui fascinent les foules. On n'explique jamais vraiment ce qui nous touche dans telle ou telle mélodie. Ici, son pouvoir d'attraction est tel que l'on y replonge sans penser aux dégâts qu'elle pourrait infliger à notre structure neuronale. Après elle, rien de vraiment important ne peut bousculer cette curieuse impression d'avoir été lavés de nos angoisses. Un repos qui ne saisit pas sur l'instant puisque cette purge "lessive" autant qu'elle nous nettoie l'esprit. 

Southern  Soul de Norken
  Il faudrait parfois penser à se couvrir avant d'appuyer sur "play". Ça n'est pas parce que l'on file au pays des grandes chaleurs que l'on ne risque pas un coup de froid. Ici, ce n'est certainement pas une écharpe, un bonnet ou une paire de gants qui parviendront à nous éviter le grand frisson. Il vaut mieux d'ailleurs conserver auprès de soit une petite veilleuse. Surtout si l'on se jette dans le vide en ayant éteint la lumière juste avant. Il y a quelque chose d'infiniment vertigineux à perdre le sens de l'orientation. La peur de se cogner à des surfaces rugueuses est pourtant moins redoutable que de rencontrer du bout des doigts une matière aussi tangible qu'un épiderme. C'est pourtant ce qui nous ressemble le plus et ce qui reste sans doute le plus terrifiant. Surtout lorsque l'on vit loin de tout et que la seule âme qui vive à part nous est notre reflet dans le miroir de la salle de bain. Mais ce qui se dégage de ce contact éventuel n'est pas la peur d'être confronté au ridicule lorsque la lumière réapparaît et que l'on se rend compte que l'on a été, durant cette danse lente et sensuelle, l'acteur d'un spectacle que l'on désirait intime. C'est plutôt de penser, avant que la lumière ne revienne, au visage auquel l'on va se retrouver confronter. Car après ce tsunami musical, rien ne peut devenir plus étrange que le monde concret dans lequel nous vivons lorsque sonne le temps d'y retourner. 

Vespers de BOLA

  


 La cafetière est à l'article de la mort. Il faudrait pourtant qu'elle délivre une dernière tasse de son précieux breuvage car il n'y a guère que ce dernier pour maintenir en moi cet optimisme que l'herbe, le cannabis, la cigarette et même l'alcool ne parviennent pas à entraîner dans leur univers holographique. Le compte à rebours est presque terminé. Comme un électrocardiographe branché sur la poitrine d'un type dont les jours vécus sont désormais plus nombreux que ceux qui lui reste, les sautes d'humeurs se font de plus en plus rares. Et même s'il persiste ici un métronome réglé comme le fil conducteur d'une existence qui vient à son terme, ce n'est pas ce que retient notre conscience, bercée par tant d'émotion. Comme un reflux gastrique sans les inconvénients, les vagues se superposent de manière si parfaite qu'aucune d'entre elles ne vient déranger cette stupéfiante montée qui nous mène vers ce qui ressemble sans doute à un utopique paradis. Un territoire qui s'adapte selon la volonté de chacun. Un monde dont la seule substance, la seule nécessité et les seules valeurs sont celles qui passent par l'ouïe. Rien n'est plus stupide qu'un homme qui retient ses larmes devant ce qu'il y a de plus majestueux. C'est ainsi donc, devant l'abstrait, le virevoltant, le vaporeux impact d'un son que je veux m'effacer. 

Nuane et Vletrmx21 de Autechre
Ne rêvons pas. Le monde ressemble plutôt à ces treize minutes et treize secondes. Il est abrupte, bruyant, colérique et intransigeant. Ils sont deux à l'avoir compris. Il ne ressemble pas à ces longues étendues verdoyantes que l'on découvre à travers la fenêtre d'une voiture et sur lesquelles on se pique les fesses une fois assis dessus. Lorsque notre monde rugit, il s'exprime de différentes façons. Visuellement, c'est un spectacle pyrotechnique dont on n'imagine l'ampleur que lorsque l'on est dessous. D'un point de vue sonore, c'est un ahurissant mélange de hurlements, de claquements et d'explosions. Il n'y a guère qu'un sommeil prolongé ou l'éloignement pour nous en libérer. Difficile de s'en émouvoir mais presque impossible de l'oublier. Nous aurions pu terminer sur une note d'espoir, d'optimisme et de douceur. Mais je leur préfère la noirceur et l'appréhension puisque ce n'est qu'en soignant le mal par le mal que l'on se libère de ses angoisses. Ce qu'il y avait d'important ici, et qui semble avoir été légèrement oublié le temps de ces treize minutes et treize seconde peut encore être sauvé grâce à un dernier espoir. Une émotion vive qui mêle la glace et le feu.
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