Engoncée entre le
Vendredi Saint et le Dimanche de Pâques, cette journée du 16 avril
2022 aura été pour moi marquée d'une pierre couleur brune. Celle
du cinéma de ''l’ÉTRONge''. Les purges s'enchaînant avec la
féroce volonté de me pourrir le week-end, j'avais mis tout mes
espoirs devant Hellitosis: The Legend of Stankmouth de
Rob Mulligan et Isabelo Pascual qui, j'avais lu quelque part, était
comparé au cinéma de Lloyd Kaufman, le papa du Toxic Avenger
et de la firme indépendante Troma.
En attendant que débarque chez nous se qui tend à devenir une
véritable arlésienne dans notre pays, (le bien nommé Shakespeare's
Shitstorm),
et surtout après avoir subit le nullissime Genocidium
d'Alexandre David Juarez et le long, très long, trop long Vasectomia
de
Marc Décosterd, je m'étais dit qu'en me plongeant dans un bon bain
de bou(se)e allait me détendre... Tu parles !
Si
Hellitosis: The Legend of Stankmouth
aurait mérité de trôner parmi la longue liste de films faisant
partie du catalogue de la Troma,
ça n'est pas tant pour ses qualités mais plutôt pour la dinguerie
de son propos... que les auteurs ont l'humour de faire croire qu'il
s'inspire de faits et de personnages authentiques. Le film de Rob
Mulligan et Isabelo Pascual revendique l'existence d'un homme affublé
d'un anus en lieu et place des lèvres. Un concept fort étrange que
l'on retrouvera à deux reprises en cette année 2017. Soit, dans ce
nanar fauché comme les blés et interprété avec les pieds, ainsi
que dans le film espagnol Pieles
du réalisateur Eduardo Casanova dans lequel évolue une femme dont
l'expression ''tête de cul'' lui va à ravir...
Hellitosis: The
Legend of Stankmouth
ressemble à ces légions de films de séquestration dont la seule
exception concerne donc son tortionnaire. Un adepte des matières
fécales qu'il récolte à partir des intestins de ses victimes qu'il
vide avant de s'en badigeonner le torse. Ouais, tout ceci a l'air
bien crade mais s'avère au fond décrédibilisé par une mise en
scène et une interprétation pitoyables. Si l'on n'atteint jamais
vraiment le degré de nullité de Genocidium,
on se fait quand même terriblement ''chier''. Le film est bavard et
tourne en boucle. Les décors sont sommaires et les dialogues d'une
pauvreté affligeante. Ç'aurait pu être drôle ou dérangeant, mais
ni l'un ni l'autre de ces aspects ne fonctionne. Le caractère
cradingue de certaines séquences lié à la volonté d'amuser la
galerie n'a aucun impact chez le spectateur qui finit par espérer
que l'épreuve se termine vite, très vite. Heureusement, nous sommes
loin des cent quarante-deux minutes de Vasectomia
(oui, oui) même si soixante-quatorze minutes, c'est déjà soixante
de trop ! Lorsque l'on n'a que dix-mille dollars en poche et pas
un brin d'imagination, voilà ce que ça donne. En comparaison, les
amateurs de bandes sales et malodorantes voulant se faire la main sur
un adepte du ''caca''
iront plutôt faire un tour du côté de chez Doug Gerber et Caleb
Pennypacker dont le Crazy Murder
est nettement plus efficace avec son clochard atteint de
schizophrénie et arpentant les rues de New York le froc huilé et
le visage repeint de matières fécales !
Le
long-métrage de Rob Mulligan et Isabelo Pascual est donc une
déception relativement importante et contrairement à ce que peuvent
revendiquer certains, il n'offre à aucun moment la puissance de
divertissement des longs-métrages de Lloyd Kaufman. On rangera donc
rapidement aux oubliettes Hellitosis: The Legend
of Stankmouth
dont les seules séquences gore sont des éviscérations répétées
qui témoignent du manque d'inspiration des deux auteurs. À noter
que seul Rob Mulligan semble vouloir persévérer dans le cinéma
puisque depuis Hellitosis,
il a réalisé deux autres longs-métrages en 2020 et prépare son
retour cette année ou l'année prochaine avec Scissors...
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