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dimanche 27 février 2022

non cannibale DISCO KILLER Carnage_O_rama d'otto Rivers (1999)

 


 

Avouons-le, il y a des détails qui dans un film nous laissent en général indifférents. Comme la longue, très longue liste des participants à la conception d'une œuvre cinématographique que le générique de fin égrène sur fond noir et musical. À l'époque de la VHS, il y avait hormis celui-ci, ces avertissements qui en ouverture d'un film prévenait des risques encourus en cas de copie illégales d'une œuvre sur support magnétique. Otto Rivers, lui, a choisi de passer outre cette indifférence que pouvait engendrer une telle alerte et reprend le concept à sa sauce. Celle dont il arrose régulièrement ses savoureuses anthologies connues sous le nom de Vidéothon. Avec cet humour qu'on lui connaît et qui dans le cas présent, et en l'espace de dix lignes, donne le ton du long-métrage qu'il a réalisé voilà plus de vingt ans. non cannibale DISCO KILLER Carnage_O_rama (On appréciera la typographie du titre qui fait fi de toute rigueur habituelle !). Alors que la bande se poursuit avec en arrière-plan ces mêmes sirènes que doivent subir actuellement nos voisins ukrainiens, on constate une chose : qu'Otto Rivers n'est pas là pour rigoler. Que le travail accompli est le fruit d'une entreprise mûrement réfléchie. On peut (et même, on va) rire du résultat final non parce qu'il aura arboré les mêmes déliquescents atours que des légions de séries Z, mais parce que derrière son histoire toute bête non cannibale DISCO KILLER Carnage_O_rama (lequel semble suivre le même chemin que bon nombre de longs-métrages avant lui) va mettre à l'épreuve un public qui devra conserver toute son attention pour parvenir à observer toutes les subtilités engrangées par un Otto qui ne se moque absolument pas de ses spectateurs...


Prendre une caméra pour y enfermer des images tournées sans un minimum d'arrière-pensée ne semble pas faire partie des objectifs du bonhomme. Les hommages sont évident, avec en première ligne, le Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper. En quelques secondes à peine, celui que rend Otto Rivers à l'un des plus grands films d'horreur de tous les temps vaut toutes les séquelles (surtout la dernière diffusée sur Netflix), tous les avatars et tous les plagiats ! Une mise en bouche qui ne doit pas nous faire oublier que non cannibale DISCO KILLER Carnage_O_rama sera tout d'abord et avant tout une parodie de Vendredi 13 version disco. Un récit au centre duquel cinq amis (+ un prêtre) se retrouveront dans une forêt où sévit un tueur apparemment pas très éloigné de celui de Discopath que le réalisateur Renaud Gauthier réalisera seize ans plus tard ! L'une des plus grandes originalités du film d'Otto Rivers dont la durée avoisine les soixante-cinq minutes se situe au niveau du sort accordé aux victimes du tueur qui plutôt que d'user d'armes blanches classiques fera preuve d'une grande imagination en utilisant des méthodes diverses et inattendues ! Référence également à quelques figures du septième art américain à travers des protagonistes qui portent des noms sous forme d'anagrammes (Breek Shoolds, Harry Forson, Mitch Robertum, etc...)...


Si la première partie (nocturne) manque un peu de rythme, l'arrivée à l'écran du tueur looké comme un ersatz de John Travolta (période Fièvre du samedi soir) psychopathe et psychédélique permet au quart d'heure suivant (diurne) d'amener un peu de piment. Les meurtres sont gore et divertissants. Le film vire ensuite au délire total, sans doute sous l'influente effluve du pétard allumé en préambule au spectacle avant de nous renvoyer à la figure et en gros plan un dernier hommage et non des moindres : Maniac de William Lustig. Parmi les interprètes, l'une des rares représentantes de sexe féminin en la personne de la charmante Florence Bardou (Corinne Varvoux fera quant à elle un passage éclair en devenant la première victime du Disco Killer). Côté mecs, Fred Ghelfi, Stéphane Belhômme, Or El, Alain Bernard et bien entendu, Otto Rivers qui outre le rôle de Breek Shoolds portera auprès de trois autres de ses compagnons la caméra, composera la musique, participera à la post-synchronisation des voix aux côtés de Laetitia Malavelle ou de Julie Malet, signera les différents artwork (ce qui n'étonnera personne) et sera au montage... Bref un auteur complet. Heu, tout de même, une question Otto. Il est où le Disco Killer 2 Camping Time tant promis... ?

 

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