Avouons-le, il y a des
détails qui dans un film nous laissent en général indifférents.
Comme la longue, très longue liste des participants à la conception
d'une œuvre cinématographique que le générique de fin égrène
sur fond noir et musical. À l'époque de la VHS, il y avait hormis
celui-ci, ces avertissements qui en ouverture d'un film prévenait
des risques encourus en cas de copie illégales d'une œuvre sur
support magnétique. Otto Rivers, lui, a choisi de passer outre cette
indifférence que pouvait engendrer une telle alerte et reprend le
concept à sa sauce. Celle dont il arrose régulièrement ses
savoureuses anthologies connues sous le nom de Vidéothon.
Avec cet humour qu'on lui connaît et qui dans le cas présent, et en
l'espace de dix lignes, donne le ton du long-métrage qu'il a réalisé
voilà plus de vingt ans. non cannibale DISCO
KILLER Carnage_O_rama
(On appréciera la typographie du titre qui fait fi de toute rigueur
habituelle !). Alors que la bande se poursuit avec en arrière-plan
ces mêmes sirènes que doivent subir actuellement nos voisins
ukrainiens, on constate une chose : qu'Otto Rivers n'est pas là
pour rigoler. Que le travail accompli est le fruit d'une entreprise
mûrement réfléchie. On peut (et même, on va) rire du résultat
final non parce qu'il aura arboré les mêmes déliquescents atours
que des légions de séries Z, mais parce que derrière son histoire
toute bête non cannibale DISCO KILLER
Carnage_O_rama (lequel
semble suivre le même chemin que bon nombre de longs-métrages avant
lui) va mettre à l'épreuve un public qui devra conserver toute son
attention pour parvenir à observer toutes les subtilités engrangées
par un Otto qui ne se moque absolument pas de ses spectateurs...
Prendre
une caméra pour y enfermer des images tournées sans un minimum
d'arrière-pensée ne semble pas faire partie des objectifs du
bonhomme. Les hommages sont évident, avec en première
ligne, le Massacre à la tronçonneuse de
Tobe Hooper. En quelques secondes à peine, celui que rend Otto
Rivers à l'un des plus grands films d'horreur de tous les temps vaut
toutes les séquelles (surtout la dernière diffusée sur Netflix),
tous les avatars et tous les plagiats ! Une mise en bouche qui
ne doit pas nous faire oublier que non cannibale
DISCO KILLER Carnage_O_rama
sera tout d'abord et avant tout une parodie de Vendredi
13
version disco. Un récit au centre duquel cinq amis (+ un prêtre) se
retrouveront dans une forêt où sévit un tueur apparemment pas très
éloigné de celui de Discopath
que le réalisateur Renaud Gauthier réalisera seize ans plus tard !
L'une des plus grandes originalités du film d'Otto Rivers dont la
durée avoisine les soixante-cinq minutes se situe au niveau du sort
accordé aux victimes du tueur qui plutôt que d'user d'armes
blanches classiques fera preuve d'une grande imagination en utilisant
des méthodes diverses et inattendues ! Référence également à
quelques figures du septième art américain à travers des
protagonistes qui portent des noms sous forme d'anagrammes (Breek
Shoolds, Harry Forson, Mitch Robertum, etc...)...
Si
la première partie (nocturne) manque un peu de rythme, l'arrivée à
l'écran du tueur looké comme un ersatz de John Travolta (période
Fièvre du samedi soir) psychopathe et psychédélique permet au quart
d'heure suivant (diurne) d'amener un peu de piment. Les meurtres sont
gore et divertissants. Le film vire ensuite au délire total, sans
doute sous l'influente effluve du pétard allumé en préambule au
spectacle avant de nous renvoyer à la figure et en gros plan un
dernier hommage et non des moindres : Maniac
de
William Lustig. Parmi les interprètes, l'une des rares
représentantes de sexe féminin en la personne de la charmante
Florence Bardou (Corinne Varvoux fera quant à elle un passage éclair
en devenant la première victime du Disco
Killer).
Côté mecs, Fred Ghelfi, Stéphane Belhômme, Or El, Alain Bernard
et bien entendu, Otto Rivers qui outre le rôle de Breek Shoolds
portera auprès de trois autres de ses compagnons la caméra,
composera la musique, participera à la post-synchronisation des voix
aux côtés de Laetitia Malavelle ou de Julie Malet, signera les
différents artwork (ce qui n'étonnera personne) et sera au
montage... Bref un auteur complet. Heu, tout de même, une question
Otto. Il est où le Disco Killer 2 Camping Time
tant promis... ?
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