Dawn of the Dead
de George Romero, The Mist
de Frank Darabont, Intruder de
Scott Spiegel... Trois exemples de longs-métrages qui ont tous en
commun de se dérouler dans un magasin. Avec leur thématique et
leurs qualités propres. En 2021, Black Friday
vient rejoindre la grande famille de ces films qui mettent clients et
employés face à des événements de nature à faire peur. Lieu de
refuge pour les uns puisque dehors zombies ou créatures invisibles
enveloppées d'une épaisse brume menaçaient quiconque osaient les
défier tandis que dans le troisième cas, un psychopathe s'employait
à éliminer l'équipe de nuit d'une épicerie, il est cette fois-ci
question d'un mélange des genres. Entre films de zombies/infectés
et créatures extraterrestres. Le réalisateur Casey Tebo semble
connaître ses classiques sur le bout des doigts puisque après ce
qui semble être son second véritable long-métrage après Happy
Birthday
en 2016 et toute une série de courts, de documentaires, de concerts
filmés et d'épisodes de séries télévisées, le voici donc prêt
à s'attaquer à quelques grands classiques du cinéma d'horreur et
de science-fiction pour obtenir au final... un résultat qui
n'atteint malheureusement pas toutes nos espérances. Il faut tout
d'abord savoir que le film se déroule lors du fameux événement qui
se déroule d'abord chaque année aux États-Unis et au Canada le
vendredi suivant la fête de Thanksgiving
et lors duquel les magasins proposent d'importantes remises sur leurs
produits. Dans le cas présent, il s'agit d'un magasin de jouets dont
l'enseigne porte le nom de ''We
♥ Toys''.
Comme l'évoque le gérant Jonathan Wexler (le génial Bruce ''Evil
Dead''
Campbell), les grands patrons de la franchise attendent ce jour là
de leurs employés qu'il atteignent des recettes à six chiffres...
Mais
un événement va rapidement venir contrecarrer le travail de cette
petite dizaines d'hommes et de femmes plus ou moins motivés (de
l'employée du mois au quinquagénaire en passant par le bras droit
travesti ou le petit nouveau) contraints de venir travailler ce
jour-là et de subir le flot incessant de clients qui s'apprêtent à
se ruer sur les bonnes affaires. En effet, les médias informent la
population de l'arrivée sur le sol de notre planète de météorites
organiques dont l'une, bien entendu, va venir s'écraser au beau
milieu du magasin. Au moindre contact, c'est l'infection, suivie
d'une mutation. La contagion peut alors commencer et les employés de
''We ♥ Toys''
vont alors devoir se défendre face à des clients transformés en
mutants désireux de s'en prendre à quiconque se trouve sur leur
chemin. Casey Tebo peut remercier d'avance toutes celles et ceux qui
lui ont servi de source d'inspiration. À commencer par le
réalisateur Ridley Scott, le designer et illustrateur suisse Hans
Ruedi Giger et le film Alien
puisque son film emprunte tout d'abord à cet immense classique de
l'horreur et de la science-fiction, son ''œuf''. Une sorte d'embryon
qui alors ne cache absolument pas ses origines. Puis viennent ensuite
à l'esprit toute une série de films d'horreur mettant en scène des
zombies et autres infectés qu'il serait trop long d'énumérer. Mais
celui auquel le réalisateur semble avoir davantage emprunté
certaines idées, c'est John Carpenter et son fabuleux The
Thing.
En effet, les victimes de l'étrange contamination dans Black
Friday
semblent en partie mues par l'inconsciente volonté de se transformer
en créature toujours plus repoussantes...
Sans
toutefois n'avoir ne serait-ce que le dixième de l'imagination de
Rob Bottin qui à l'époque réalisa parmi les effets-spéciaux les
plus incroyables jamais vus sur un écran. Pas d'effets numériques.
Rien que du latex et de l'animatronique donnant véritablement vie à
des créatures hideuses et franchement effrayantes. Quasiment
quarante ans après, le maquilleur américain Robert Kurtzman (de la
société d'effets-spéciaux KNB
EFX Group
qu'il fonda en 1988 en compagnie de Greg Nicotero et Howard Berger)
réalise donc toute une série de maquillages que les amateurs de
''l'ancien monde'' auront le plaisir de découvrir conçus comme par
le passé. Un joli travail, très inspiré donc par celui de Rob
Bottin (voir l'immense créature qui surgit par exemple des
entrailles du magasin à la fin du film), seul véritable élément
du film qui vaille la peine que l'on arrête toute activité durant
un peu moins d'une heure et trente minutes. Car en effet,en dehors de
quelques séquences gore plutôt sympathiques, Black
Friday est
dans le genre horrifique et humoristique, relativement plat. On ne
rit jamais et l'effroi semble s'être fait la malle bien avant le
début du tournage. Le compositeur Patrick Stump a beau apporter sa
contribution avec une bande musicale énergique, le film n'en est pas
moins relativement mou du genou. En dehors de quelques saillies lors
desquelles le rythme s'accélère, le soufflé retombe assez
rapidement. Trop bavard, on appréciera un certain second degré
mâtiné d'ironie (exemples :on ne dit plus Black
Friday mais
Green Friday
parce que Black,
ça
faisait trop raciste. Ou bien l'employé noir, homosexuel et travesti
qui n'échappera pas au carnage) lors duquel la culture Woke
prend un coup de pied au cul pour notre plus grand bonheur !
Malheureusement, à par cela, rien de notable. Même pas la présence
de Bruce Campbell auquel le film offre des lignes de dialogue aussi
insipides que celles des autres interprètes. Un film qui se regarde
sans réel déplaisir mais avec tout de même un léger soupçon
d'ennui...
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