Le roi des cons
de Claude Confortès avec Francis Perrin ou bien Le
roi des morts
de Jörg ''Nekromantik'' Buttgereit ? Ne parvenant pas à faire
un choix entre comédie lourdingue et ambiance dépressive, j'ai
finalement opté pour Les rois du gag de
Claude Zidi. Ou comment s'offrir un début de soirée tranquille avec
deux rois pour le prix d'un seul film. Plus proche de la comédie
bien beauf de Claude Confortès que de la sinistre ambiance appliquée
avec méthode par le réalisateur allemand, Les
rois du gag
met en scène deux des anciens membres de l'équipe du Splendid
dans un rôle qui sans doute, ne les éloigne pas vraiment de celui
qu'ils tenaient dans la vie réelle puisque parmi les autres membres
de la troupe, Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte participèrent à
l'élaboration de pièces de théâtre et de films devenus cultes (et
dont Amours,
coquillages et crustacés sera
à l'origine du film Les Bronzés
de Patrice Leconte) avant que chacun de ses six membres ne partent
faire une carrière en solo (Christian Clavier et Marie-Anne Chazel
vivront une histoire d'amour longue de trente ans avant de se séparer
en 2001). Si Les rois du gag
fait d'abord officiellement référence à l'émission très
populaire à l'époque de l'humoriste Stéphane Collaro Le
Collaro Show,
le film semble encore plus proche de celle du comique britannique
Alfred Hawthorn Hill plus connu sous le pseudonyme de Benny Hill. Lui
aussi très populaire à l'époque de la diffusion de son émission
The Benny Hill
Show,
l'ombre de cette très grande star anglaise plane littéralement au
dessus du film de Claude Zidi...
Le
film met donc en scène Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte dans les
rôles respectifs de Paul Martin et de son beau-frère Françoix
Leroux, deux comiques qui interprètent sur scène les sketchs écrits
par le premier mais inspirés par les rêves du second. Des gags pas
vraiment drôles, voire pathétiques et convenus. Mais le passage de
la star Gaëtan (l'acteur Michel Serrault), vedette d'une émission
télévisée humoristique ultra populaire va remettre leur carrière
sur les rails. En effet, alors que les deux hommes qui étaient
jusqu'à maintenant chargés d'écrire ses textes ont été...
''débarqués'' (les acteurs Pierre Doris et Maurice Dubois dans les
rôles de Jean et Robert), Gaëtan étant à la recherche de jeunes
humoristes, son choix se porte immédiatement sur Paul et François
(alors qu'il était venu voir à l'origine sur les conseils d'un ami
un certain Georges Khorseri incarné par Coluche). Ne reste plus aux
deux hommes qu'à trouver l'inspiration. Un projet délicat qu'ils
parviendront plus ou moins à mener à terme... Question lourdeur,
Les rois du gag
ne s'éloigne pas vraiment du style emprunté par Claude Confortès.
Claude Zidi n'est très clairement pas au faîte de sa carrière.
Lorsque l'on pense qu'une année seulement avant le tournage des Rois
du gag,
celui-ci fut l'auteur de l'excellente comédie Les
ripoux
ou que bien des années avant il réalisa notamment L'aile
ou la cuisse,
L'animal
ou encore Inspecteur la Bavure,
on a parfois du mal imaginer que le même réalisateur se cache
derrière. Quoique... Claude Zidi fut également l'auteur de quelques
pépites franchouillardes particulièrement gratinées (plusieurs
longs-métrages auprès des Charlots
ou
le diptyque des Sous-doués
qui malgré le statut de film culte du premier épisode vole assez
bas...
Les rois du gag
ne reposant que sur une succession de gags (logique), le scénario se
résume à pas grand chose. Des scénettes plus ou moins amusantes
lorsqu'elles ne sont pas tout simplement pathétiques. À la musique,
nous retrouvons l'éternel Vladimir Cosma tandis qu'à l'écriture,
Claude Zidi s'est fait aidé par les scénaristes et réalisateurs
Michel Fabre et Didier Kaminka. Détail qui remet les pendules à
l'heure pour un film dont on peut se demander dans quelle mesure les
gags sont volontairement poussifs histoire de coller à l'image de
ses trois principaux personnages. Michel Serrault incarne un
double-rôle puisque outre celui de Gaëtan, il interprète également
celui du réalisateur Robert Wellson. À noter qu'à l'origine et en
lieu et place de Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte, les membres des
Charlots
avait d'abord été évoqués. Mais à la suite d'un conflit qui les
opposa au réalisateur, ceux-ci furent remplacés par les deux
membres du Splendid.
Souvent débiles, il n'est pas interdit de rire devant certains gags.
Ceux mettant en scène Gérard Jugnot dans la peau d'un boxeur venu
se plaindre des coups qu'il a reçu dans un commissariat ou celui où
il incarne un chirurgien alcoolisé demeurant sans doute les plus
réussis. Parmi les seconds rôles, nous retrouvons Macha Méril dans
le rôle de Jacqueline, l'épouse de Gaëtan, la superbe Mathilda May
dans celui de sa fille pour une inutile amourette entre elle et
François, Georges Beller en réalisateur d'émissions de télévision
ou Pierre Tchernia en présentateur de la cérémonie des Césars,
séquence durant laquelle les acteurs Pierre Richard, Philippe Noiret
et Claude Brasseur tiennent durant un très court instant leur propre
rôle. Au final, Les rois du gag
est indigne des meilleurs films de Claude Zidi et les gags bien loin
des répliques mythiques qui sortaient au début de leur carrière de
la bouche de Gérard Jugnot et Thierry Lhermitte. Reste que le film
se regarde sans réel déplaisir...
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