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dimanche 3 octobre 2021

Murderock - Uccide a passo di danza de Lucio Fulci (1984) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ouh là ! Ça pique les yeux et fragilise les tympans. C'est quoi cet immonde générique ponctué par une soupe musicale signée de Keith Emerson (oui, oui, du groupe Emerson, Lake & Palmer) à laquelle le réalisateur italien Lucio Fulci a eu la très mauvaise idée d'adjoindre des images de danseurs de breakdance ? Ça commence carrément mal pour un film qui, si je me réfère à tout ce que j'ai pu entendre ou lire jusque là sur le sujet, ne fait de toute manière pas partie de la période la plus glorieuse du maître es gore transalpin, auteur entre autre de L'enfer des Zombies, de L'au-delà ou de Frayeurs... Murder Rock, titre insipide et réducteur qui signifie à peu de chose près ''rock meurtrier'' (dites-le moi si je fais erreur) et n'a en tout cas rien à voir avec l'original Uccide a passo di danza, plus poétique ou du moins chantant qui lui veut dire ''Il tue au rythme de la danse''... Vu l'entrée en matière, je ne suis pas loin de penser que la chose risque d'être aussi marquante que le Dancing Machine de Gilles Béhat dans lequel notre Alain Delon national incarnait une ancienne gloire de la danse devenue handicapée à la suite d'un grave accident de moto. Devenu prof dans une école de danse, certaines de ses élèves s'y mettaient à mourir. Connaissant Lucio Fulci, il y a de fortes chances pour que ses personnages ne soient pas là pour nous conter fleurette mais plutôt venus pour mourir les uns après les autres. Trois ans avant l'excellent Bloody Bird de son compatriote Michelle Soavi et ses comédiens de théâtre qui tombaient sous les coups d'un tueur en série, Lucio Fulci nous proposait ce giallo du pauvre...


Un calvaire. Voici ce qu'est Murder Rock. Qui n'a même pas le mérite d'être son dernier film puisqu'il continuera dans une même veine désastreuse tout en signant quelques films très légèrement moins pénibles à regarder. Keith Emerson signe une bande originale à gerber. De la pop-disco-variété qu'aucun responsable de supermarché n'aurait même osé mettre en fond sonore dans son magasin. Lucio Fulci dans toute sa décrépitude. Mais finis les décors humides, dégoulinants, les cadavres putréfiés. Car si l'on parle ici de décrépitude, c'est celle dont le réalisateur n'a conservé que cette inaptitude à proposer quoi que ce soit de concrètement appréciable. Tout, absolument tout est bon à jeter aux ordures. C'est à se demander comment le film a pu connaître une sortie en salle dans son propre pays. Murder Rock n'est même pas un bon ou un mauvais nanar. Juste un navet, sans intérêt. Une enquête policière comme il en existe des milliers mais traitée ici de manière tout à fait déplorable. On se fiche du sort des danseuses qui meurent les unes après les autres. Comme se fiche le réalisateur de ses personnages puisqu'en matière de caractérisation, c'est le vide sidéral. Les acteurs et actrices jouent mal, forcent le trait (Ray Lovelock est bien trop démonstratif dans le rôle de George Webb pour que l'on croit un seul instant à sa culpabilité). Cosimo Cinieri qui interprète le lieutenant Borges passe son temps à bouffer des cacahuètes (le doubleur en rajoutant dans les bruits écœurants de mastication!). La main gantée du tueur pompe joyeusement le concept que l'on retrouve en général dans ce type de production.


Si seulement Lucio Fulci et ses trois scénariste (oui, TROIS !!!) Gianfranco Clerici, Vincenzo Mannino et Roberto Gianviti avaient été en mesure de disséminer ça et là quelques répliques ou situations amusantes, même involontaires, Murder Rock aurait peut-être gagné en intérêt. En rire aurait eu un avantage certain sur l'ennui qu'il produit. Non seulement les meurtres manquent de cette puissance horrifique que l'on pouvait reconnaître au réalisateur italien par le passé, mais l'intrigue est molle et sans grand intérêt. Et puis, faut-il le préciser, le film nous assène des chansons qu'il nous contraint d'écouter jusqu'au bout. À quelques exceptions près Lucio Fulci tente de styliser ses meurtres (on pense notamment au second) mais là encore, la mollesse avec laquelle son tueur agit termine de ruiner un potentiel qui de toute manière s'était déjà fait la malle depuis les toutes premières minutes. Inutile de préciser au néophyte que s'il veut découvrir l'univers de l'un des plus grands spécialistes du cinéma gore toutes origines et tous temps confondus, il n'a surtout pas intérêt à commencer par celui-ci. A défaut de quoi, il ne poursuivra sans doute pas au delà de ce seul étron, la carrière du Maître Fulci...

 

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