Comme à chaque fois, je
me fais avoir. Si le concept peut sembler dénué d'intérêt, je
plonge, toujours, pour m'y noyer. Pourtant, quel peut être
l'avantage de regarder une bande d'adolescents discuter sur Internet
par écrans interposés ? Comme si je ne passais pas assez de
temps devant le mien, il aura donc fallut que je replonge dans ce
même principe qui consiste à entendre une poignée d'individus
partageant des anecdotes qui ne devraient intéresser qu'eux-même.
Unfriended de Levan Gabriadze en 2014, Searching
– Portée Disparue de Aneesh Chaganty et Cam
de Daniel Goldhaber en 2018... Mais aussi malheureusement, Open
Window de Nacho Vigalondo en 2014, et le pire d'entre tous,
Connectés de Romuald Boulanger l'an dernier. Et puis,
ajoutons malgré tout Megan is Missing de Michael Goi,
le plus ancien et sans doute, le plus marquant dans le sens où le
film a généré des légions de traumatismes en raison de son final,
il est vrai, remarquablement choquant. À la différence des autres,
celui-ci ne collait pas de manière exclusive ses personnages
derrière un écran. Mais il était bon de l'ajouter à cette courte
liste que viendra donc compléter Unfriended : Dark Web
que ne réalisera pas cette fois-ci Levan Gabriadze qui depuis n'a
tourné que le documentaire Rezo,
lequel n'a plus rien à voir avec Internet contrairement à ce que
pourrait laisser supposer son titre mais consacre le metteur en scène
géorgien Rezo Gabriadze qui n'est autre que le père du réalisateur.
Non, désormais, la séquelle est l’œuvre de Stephen Susco qui
jusque là n'avait rien tourné et qui depuis est demeuré
silencieux...
À
dire vrai, Unfriended : Dark Web
n'est pas vraiment une séquelle mais plutôt une nouvelle
proposition reposant sur le même principe que son aîné puisque
aucun des personnages du précédent long-métrage n'apparaît dans
celui-ci. Plutôt que s'attaquer une nouvelle fois au concept de base
du piratage internet, le film approfondit en théorie le sujet en
s'attaquant désormais au sujet brûlant du Dark
Web
qui consiste en un lieu obscure où se retrouve une certaine
catégorie d'internautes. Des sites invisibles en temps normal par le
commun des mortels et dont le contenu peut parfois s'avérer
illicite. En réalité, le titre de cette suite s'avère
relativement trompeuse puisque la partie consacrée au Dark
Web s'y
concentre en à peine quelques minutes. Unfriended :
Dark Web offre
surtout le sentiment que c'est le Dark
Web
lui-même qui s'est échappé de son univers confiné pour débarquer
dans le notre. Ou plutôt celui de Mathias O'Brien, sa petite amie
sourde et muette Amaya DeSoto, Damon Horton, AJ Jeffcock ou encore
Serena Lange. Un petit groupe d'amis complété par Nari Jemisin et
par la DJ Lexx Putri qui un soir se retrouve sur Internet pour
participer à un jeu de réalité alternative par écrans
d'ordinateurs interposés. Et ça tombe très bien puisque Mathias va
pouvoir se familiariser avec son tout nouvel ordinateur portable
qu'il a acheté pour une toute petite somme d'argent...
Mais
très vite Mathias éprouve des difficultés avec sa machine qui ne
cesse de planter. Son pote Damon qui s'y connaît en informatique
lui explique que cela peut provenir du fait que son disque dur est
plein. Pourtant, celui de Mathias semble dénué de tout fichier
encombrant. Jusqu'à ce que son ami lui explique comment s'y prendre
pour révéler les fichiers cachés. Là, Mathias découvre un
dossier contenant des dizaines de vidéos très curieuses pour un
total de plus de neuf-cent gigas de données. En outre, il commence à
recevoir des messages d'une certaine Erica Dunne qui l'accuse de lui
avoir volé son ordinateur... C'est ainsi donc que l'aventure
Unfriended :
Dark Web démarre.
Et à dire vrai, de manière si sobre que l'on s’ennuie d'abord
très rapidement. Beaucoup de dialogues inutiles sans doute consacrés
à la caractérisation des personnages pour un contenu qui ne peut
intéresser que les protagonistes interprétés par Colin Woodell,
Stephanie Nogueras, Rebecca Rittenhouse, Connor Del Rio ou encore
Andrew Lees. Mais fort heureusement, la suite nous réserve quelques
bonnes surprises. Du moins pendant un certain temps puisque entre la
futilité du discours d'origine et les actes se situant lors du
dernier tiers, seul le milieu du film s'avère intéressant. Ou du
moins, quelque peu réaliste. Car tout n'est ensuite que question de
grandiloquence. Une succession d'événements qui ne trouvent de
cohérence que dans la menace de mort qui plane au dessus de la tête
de celle-là même qui est ''hors-jeu''. Colin Woodell tire
parfaitement son épingle du jeu, son personnage se désagrégeant
physiquement au fil du récit. À vouloir surenchérir par rapport à
l'original, Unfriended :
Dark Web se
perd dans les limbes d'un Grand-Guignol qui en outre, aurait oublié
d'emporter avec lui son comptant d’hémoglobine. Reste une partie
centrale galvanisante...
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