Après un premier volet
carrément revigorant et un troisième qui sortira probablement
l'année prochaine avant que son auteur n’entame une nouvelle
trilogie tournant autour du classique de William Friedkin
L'exorciste,
le second volet de la nouvelle trilogie Halloween
réalisé par David Gordon Green est enfin disponible depuis peu. En
fait, depuis le 20 octobre, soit aujourd'hui. Et vues les qualités
du premier, l'attente aura été longue. Plus longue que celle dont
les spectateurs devront apparemment faire preuve en attendant le
troisième épisode prévu donc pour l'année prochaine sous le titre
Halloween Ends.
Mais d'ici là, évoquons Halloween Kills,
celui-là même qui fut deux jours auparavant proposé en
avant-première et qui désormais débarque dans nos salles de cinéma
préférées. Toujours réalisé par le réalisateur américain,
auteur entre autre de Stronger
en 2017 avec dans le rôle principal Jake ''Donnie Darko''
Gyllenhaal, Halloween Kills situe
son action juste après les événements du premier volet de la
nouvelle trilogie. Laurie Strode (toujours incarnée par Jamie Lee
Curtis) débarque en sang à l’hôpital après un générique en
forme d'hommage à l’œuvre de John Carpenter. On y retrouve
d'ailleurs son célèbre thème musical réinterprété. Persuadée
que Michael Myers (James Jude Courtney) est en train de partir en
fumée dans l'incendie d'une maison d'Haddonfield, celui-ci parvient
une fois de plus à s'en tirer. Devenu plus immortel qu'un zombie
puisque même une grave blessure à la tête ne semble pas être en
mesure d'en finir une bonne fois pour toute, il va errer durant
presque deux heures dans les rues de la ville, semant la mort autour
de lui...
Et
c'est en partie en cela que Halloween Kills
déçoit. Non pas ses meurtres, nombreux et parfois généreux en
terme d'hémoglobine accomplis par un James Jude Courtney qui tente
de se rapprocher au mieux au Michael Myers original incarné par Nick
Castle, mais le peu d'investissement de David Gordon Green et de ses
scénaristes Danny McBride et Scott Teems qui se contentent de faire
traverser de long en large les rues de la ville à un tueur qui imite
à outrance les mimiques de celui qui déjà fit des ravages en 1978
crève l'écran. L'originalité, les trois hommes la cherchent
ailleurs. Dans l'implication d'une ville toute entière qui ce soir
décide qu'il est enfin temps d'en finir avec le plus terrifiant des
boogeymen. Égorgements, décapitations, utilisation d'une scie
circulaire ou plus simplement de couteaux ou de ses propres mains,
Michael Myers fait rarement preuve d'imagination. Même lorsqu'il
s'en prend à Cameron Elam (Dylan Arnold) qu'il tue un peu à la
manière du meurtrier de Haute Tension
d'Alexandra
Aja mais sans jamais aller aussi loin dans le gore (la séquence de
l'escalier). En convoquant toute une ville à s'armer et à traquer
le célèbre tueur à l'effigie d'un William Shatner psychopathe et
blafard, David Gordon Green sème quelque peu le trouble dans
l'esprit du spectateur qui se perd parfois dans un récit brouillon
qui veut absolument passer des uns aux autres des personnages et du
passé au présent sans faire toutefois systématiquement preuve de
cohésion...
Si
David Gordon Green paraît se laisser influencer par la culture Woke,
on le remerciera de nier cette évidence lors de deux doubles
meurtres remettant les choses à plat façon doigt d'honneur à cette
bien-pensance qui se généralise aujourd'hui à travers tous les
types de médias et que certains tentent d'étendre au septième art.
Mais heureusement persistent des réfractaires dont Michael Myers est
peut-être l'étendard. À moins qu'il s'agisse de l'inverse
puisqu'en tuant hétéros, gays, noirs et blancs sans distinction de
couleur ou de préférences sexuelles, il met tout le monde sur un
même plan. Et tant mieux d'ailleurs ! Halloween
Kills
ressemble à une mini guerre civile à l'échelle d'une communauté
qui choisi de se faire justice elle-même en traquant un tueur qui ne
s'avérera pas toujours être le bon. Où quand l’hôpital se
transforme en une foire d'empoigne, chacun cherchant à mettre la
main sur Michael avant ses congénères. Symbole de cette sauvagerie
qui s'empare désormais des services d'urgence ? Question
caractérisation, on est aux abonnés absents. Chacun y affirmant son
besoin de vengeance dans un état de fureur parfois assourdissant
(Laurie Strode, blessée, mais hurlant dans sa chambre d’hôpital).
Alors, quand les morts commencent à se compter sur davantage que les
doigts d'une seule main, le destin du spectateur ne repose plus que
sur l'étalage de séquences moyennement gore. Si Halloween
Ends
promet la fin de la saga et donc logiquement la mort de Michael
Myers, on se demande comment vont s'y prendre les scénaristes pour
tuer celui qu'il ont transformé en un individu indestructible. Seul
l'avenir nous le dira...
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