Une rousse et une blonde
(une pouffe et une étudiante en psychologie pour ceux qui préfèrent
voir les choses telles qu'elles sont réellement) tiennent une
station-service de nuit pendant que le pays ''presque'' tout entier
est devant sa télévision à regarder la finale d'un match
quelconque (Football, Rugby, Tennis, Basket ? On s'en tape !). Un
film danois, réalisé par Soren Juul Petersen (son premier en tant
que réalisateur) et principalement interprété par les actrices
Anne Bergfeld et Karin Michelsen dont on ne peut pas dire que les
carrières respectives au cinéma aient vraiment décollées puisque
avant et après ce Finale
pâlichon, elles ne sont toutes les deux apparues que dans une toute
petite poignées de courts-métrages et d'épisodes de séries
télévisées. Vue l'affiche, on peut éventuellement tout d'abord
penser à une sorte d'alternative au Joker
réalisé en 2019 par Todd Phillips. Mais non, rien à voir, de près,
ou alors de très, très loin. Ce que l'on peut prendre par erreur
pour le fameux anti-héros des comic books DC
Comics
est un clown, il est vrai. Il faut dire que les films mettant en
scène ces sinistres individus censés faire rire les enfants se
multiplient comme des petits pains depuis que sont sortis les deux
volets de Ça.
Si le Danemark a prouvé qu'en matière de comédies ou de thriller
ses auteurs étaient souvent capables du meilleur, Soren Juul
Petersen, lui, démontre qu'en ce qui concerne l'horreur et
l'épouvante, il n'est pas toujours de bon ton de confier à un
réalisateur débutant, la responsabilité d'un projet
cinématographique. Lui-même à l'origine du scénario qu'il a écrit
en compagnie de Carsten Juul Bladt d'après la nouvelle de Steen
Langstrup, on se demande à quoi Soren Juul Petersen et le scénariste
ont passé leur temps consacré à son écriture tant le film paraît
du point de vue de l'écriture, dénué de tout intérêt...
Inutile
de préciser que la caractérisation des deux héroïnes Agnes Berger
et Belinda Andersen est aux fraises. On se fiche totalement de ce qui
peut survenir durant les cent minutes qui vont suivre. Que l'une
continue à étudier pendant son travail tandis que l'autre passe son
temps à envoyer des textos sur son téléphone portable ou que les
deux meurent dans d'atroces souffrances, qu'est-ce que ça peut bien
faire ? Ça n'est pourtant pas faute que d'avouer que j'ai passé
mon temps à regarder l'heure. Des séquences m'auraient-elles alors
échappées ? Les films d'horreur situant leur action aux
alentours d'une station-service ne sont pas légion. Splinter
de Toby Wilkins et son très agressif parasite était plutôt sympa
(même si dénué, lui aussi, de véritable histoire). Finale, lui,
passe de son duo d'employées à un clown torturant des individus. Un
spectacle auquel assistent, on le suppose, des types financièrement
blindés. Sur un ton faussement humoristique, le film est d'un
insondable ennui. Totalement creux, se voulant festif mais passant
totalement à côté de son sujet, Finale
est sans doute plus pénible encore pour celui qui assiste à sa
projection que les tortures qu'endurent les proies du clown en
question. Soren Juul Petersen repousse les limites du grotesque,
faisant de Finale
l'une des expériences cinématographiques les plus pathétiques
qu'il soit donné de voir sur un écran. Son incapacité à susciter
l'effroi tout en parvenant involontairement à faire sourire devant
la vacuité de son entreprise est assez rare pour que cela soit
signalé. Le réalisateur devrait finalement retourner à ce qu'il
sait visiblement faire le mieux : produire pour les autres et ne
surtout plus se placer dans la position du réalisateur...
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