Dans la série des films,
nombreux, mettant en scène le plus célèbre des Kaijū du cinéma
japonais, voici Gappa le descendant de Godzilla.
Un Kaijū eiga (film de monstres) SANS Godzilla, mais AVEC Gappa, qui
n'est ni physiologiquement, ni génétiquement le descendant du plus
menaçant des Kaijū (lorsqu'il ne décide pas au contraire de venir
en aide à l'humanité lorsqu'une autre créature que lui se réveille
d'un long sommeil pour tout détruire autour d'elle) mais celui d'un
couple de dinosaures apparemment de type reptilien endormis dans les
profondeurs d'une grotte située sur l'île (imaginaire) de
l'obélisque. Un sommeil qui va très vite laisser la place à une
fureur sans nom. Pourquoi ça ? Parce qu'un homme, le directeur
d'un journal populaire avide, croit pouvoir se faire un maximum de
pognon en exploitant les créatures vivant sur l'île qu'il imagine
déjà sortir de l'ordinaire. Mais plus que sa faune animale, ce qui
sort de l'ordinaire, c'est ce peuple indigène qui vit sur place
depuis des générations et n'a pas l'intention de déménager. Le
directeur du journal a bien l'intention de s'accaparer les lieux afin
d'en faire un parc d'attraction nommé Playmate Land dans lequel les
touristes du monde entier pourront côtoyer crocodiles, oiseaux
exotiques et autres animaux sauvages en liberté. Cela ne vous
rappelle rien ? Si je vous dis, dinosaures... Ou Steven
Spielberg... Cela ne vous évoque rien ? C'est amusant mais ni
lui, ni l'auteur du roman original Jurassic
Parc
Michael Crichton n'évoquent le réalisateur japonais Hiroshi
Noguchi. Pas plus que Gappa le descendant de
Godzilla qu'il
réalisa en 1967. Bon, après, c'est vrai que le Kaijū eiga prend
par la suite une direction différente, mais tout de même...
Pour
revenir aux indigènes installés sur l'île depuis des lustres,
l'homme noir n'étant apparemment qu'en petite minorité dans ce pays
de l'Asie de l'est, la production fait un choix au pire étonnant, au
mieux, très rigolo. Car en effet, l'homme de couleur, le sauvage tel
qu'il est décrit dans le récit, a les yeux bridés. Un détail
morphologique qui s'explique par le fait qu'aucun noir n'apparaisse à
l'écran. Et pour pallier à ce manque, vingt ou trente figurants
seront peints histoire de donner le change. D'où l'apparition à
l'image de sauvages que l'on pourrait éventuellement décrire comme
étant afro-asiatiques. Je me poile, me bidonne, me marre... Pas très
original puisque démarrant à la manière d'un certain
King Kong dans
lequel un peuple d'indigènes vouait un culte à un énorme gorille,
la simple évocation de Gappa fait trembler le peuple de l'île. Une
immense statue protège l'entrée de la grotte jusqu'à ce que, ô
mystère de la déesse ''Coïncidence'' qui s'immisce dans le récit,
une éruption volcanique (et non pas une Irruption dont le sens est
tout autre) survient au moment même où des scientifiques à la
solde de George Inoue (le boss du journal qu'interprète l'acteur
Tatsuya Fuji) débarquent sur l’île... Humpf ! Alors, on
n'assume pas ses actes et on prend un prénom européen... ? La
séquence se déroulant sur l'île est on ne peut plus kitsch avec
ses cases constituées majoritairement de paille ou les vêtements
des autochtones aux riches couleurs. Ces dernières étant totalement
anachroniques, au demeurant...
Promenade
en forêt, découverte d'une grotte renfermant un œuf immense (celui
de la créature qui nous intéresse), tremblement de terre et au
final, naissance impromptue de Gappa... ou de sa progéniture
d'ailleurs puisque tout ceci n'est pas très clair. Après avoir
rapidement proposé aux villageois de les accompagner sur leur
bateau, les scientifiques pressent le pas pour repartir. Il faut dire
que le volcan s'avère de plus en plus menaçant et que les parents
du bébé reptilien (qui s'avérera en fait être de type dinosaure à
plumes ou dinosaure avien) sont bien décidés à reprendre
possession de leur enfant. De retour à la civilisation, les
scientifiques et leur hargneux commanditaire enferment le ''rejeton''
dans une cage tandis que ses parents, lentement mais sûrement,
remontent jusqu'au Japon afin de retrouver leur bébé... quitte à
tout détruire sur leur passage. Ce qui donne lieu à des séquences
de destruction de masse qui pour l'époque, avouons-le, ne sont pas
si mal fichues que ça. Un tout petit peu moins carton-pâte qu'à
l'habitude, les villes sont d'ampleur et la miniaturisation parfois
convaincante. Il faudra attendre pour cela, presque quarante minutes
mais alors, la séquence suivante durera bien sept ou ou huit minutes
avant que le calme ne revienne, amenant ainsi un peu de tranquillité
et une certaine morale à l'ensemble. Pas de véritable amourette
même si les sentiments se rejoignent parfois par le toucher, une
happy end convenue, des effets-spéciaux parfois maladroits mais qui
démontrent l'ambition du projet, mais aussi, malheureusement, des
créatures visuellement grotesques. Demeure alors un Kaijū eiga
honnête mais pas très original. À noter que l'invraisemblance du
titre qui fait référence à une créature en réalité absente du
film est due à la responsabilité des distributeurs français
puisque dans sa version originale, 大巨獣ガッパ
signifie
en réalité Gappa
la bête géante...
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