Révélé en 1985 grâce
à Rocky 4 dans
lequel il affrontait sur un ring de boxe la star Sylvester Stallone,
l'acteur suédois Dolph Lundgren se confronta à une autre star du
cinéma testostéroné sept ans plus tard en la personne de
Jean-Claude Van Damme dans Universal Soldier.
Un long-métrage d'action et de science-fiction réalisé par
l'allemand Roland Emmerich. Celui-là même qui pour remercier les
États-Unis de l'avoir accueilli en leur seins, ira les caresser dans
le sens du poil comme un réfugié bien élevé en réalisant le
dégoulinant de patriotisme, Independence Day
en 1996. Capable de jolies choses à l'image du film catastrophe The
Day After Tomorrow qu'il
réalisa en 2004, le réalisateur allemand semble plus apte à signer
des blockbusters indigestes comme peuvent notamment l'être son
Godzilla
de 1998, son 2012
de 2009 ou encore l'infâme suite de son plus célèbre film de
science-fiction, Independence Day: Resurgence.
Un Roland Emmerich très inégal et dont la carrière tient presque
du miracle au vu de l'étonnant succès de certains de ses
longs-métrage sans doute dus à des spectateurs venus en prendre
plein la poire quitte à laisser leurs neurones à l'entrée des
salles de cinéma. Dolph Lundren vs Jean-Claude Van Damme. Un duel
qui on le devine va faire autant d'étincelles à l'écran que son
scénario est vide. De la science-fiction réduite à sa plus simple
expression. Ici, pas vraiment de laboratoire travaillant sur des
cadavres ramenés à la vie, ou si peu....
Non,
l'intérêt qu'octroient les scénaristes Dean Devlin, Christopher
Leitch et Richard Rothstein à ce genre qu'aime pourtant privilégier
Roland Emmerich est très vite éludé pour que soit servi aux
spectateurs avides d'action, une course-poursuite entre nos deux
hommes... Vue la différence de taille entre
Jean-Claude Van Damme (1,77m) et celle de Dolph Lundgren (1,96), il
était fort logique que le premier tienne le rôle du gentil soldat
tandis que le second se devait d'incarner le grand méchant du film.
On va pas y aller par quatre chemins : S'ils s'y sont mis à
trois pour nous pondre un scénario qui ne tient que sur une simple
feuille de papier à rouler, il semble que Dean Devlin, Christopher
Leitch et Richard Rothstein aient déniché leurs sources
d'inspiration dans l'un des grands films de science-fiction et
d'action de cette même décennie : Le Terminator
de James Cameron qui fut diffusé sur les écrans américains de
cinémas américains à partir du 26 octobre 1984, soit neuf mois
avant la sortie de Universal Soldier.
Les similitudes y sont tellement flagrantes qu'assister à cette
version ''discount'' du classique de James Cameron s'avère parfois
inconfortable. Voire gênant pour les auteurs du scénario ainsi que
pour le réalisateur allemand. ''Discount'' dans l'esprit d'ailleurs.
Ou tout au plus dans l'écriture, la mise en scène, l’interprétation
et à peu près toutes les étapes techniques du long-métrage. Car,
faut-il le savoir, Universal Soldier
a coûté aux différents producteurs la modique somme de vingt-trois
millions de dollars. Soit pratiquement le quadruple du budget de
Terminator.
En
partie produit par Mario Kassar, producteur américain bien connu
originaire de Beyrouth au Liban (le cinéma d'action lui colle à la
peau), Universal Soldier suit
les pas de Luc Deveraux / GR44 (Jean-Claude Van Damme) et de la
journaliste Veronica (l'actrice Ally Walker qui tient les rôles
principaux dans les séries télévisées Profiler
et The Protector),
lesquels sont traqués par Andrew Scott / GR13 (Dolph Lundgren),
ancien compagnon d'arme raciste de Deveraux qui comme lui et après
leur décès commun, ont servi de sujet à des expériences les
transformant en super-soldats. Un concept sympathique qui sera
d'ailleurs qtrès vaguement repris dans la série de science-fiction
X-Files
mais avec infiniment plus de finesse. Dans le cas présent, la forme
et bourrine. Ça explose de partout, Dolph Lundgren est doté (du
moins dans la version française) d'un timbre de voix bien viril. On
sait déjà comment cette course-poursuite va se terminer. Mais ce
que l'on sait déjà beaucoup moins, c'est la vie personnelle des uns
et des autres tant la caractérisation des personnages semble laisser
indifférents le réalisateur et ses scénaristes. Occise la
science-fiction. Tout ce qui intéresse Roland Emmerich cette fois-ci
se situe dans la confrontation musclée entre deux stars du cinéma
d'action. L'amateur strict de ce genre de films s'en contentera très
certainement. Pour les autres, en dehors des gunfights et des
''baffes dans ta gueule'', c'est la déconfiture... à Noter que
Universal Soldier
à ouvert les portes à toute une série de séquelles dont la
dernière à ce jour date de 2012 et a été réalisée par John
Hyams (Alone,
en 2020)...
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