Risque de spoils !
Tout débute par une course-poursuite façon Mad Max 2 :
le défi,
dans un décor moins aride, face à des membres surarmés de
l'organisation WICKED. Le camion-citerne rempli de milliers de litres
d'essence conduit par Max Rockatansky a laissé place à un train
rempliede captifs immunes. Autant dire que le spectateur est
directement plongé au cœur de l'action. Une séquence très courte
d'à peine six minutes se concluant sur une invraisemblance de
taille : une fois le wagon enfermant les immunes prisonniers
séparé du reste du train, celui-ci stop en pleine nature, pile là
où attendaient embusqués derrière des rochers, Newt et deux de ses
compagnons... apparemment débarqués sur place à pieds ! Le
genre d'incongruités auxquelles les spectateurs vont devoir
s'habituer puisque d'autres viendront par la suite s'interposer au
moment même où la vie de nos jeunes héros est mise en péril par
le scénario toujours écrit par T. S. Nowlin. Un autre exemple ?
Lors d'un fuite dans un tunnel plutôt mal engagée durant laquelle
Thomas et ses acolytes sont poursuivis par des fondus, ils sont
sauvés in extremis lors de la miraculeuse apparition d'un véhicule
allié conduit par Jorge. Une séquence lors de laquelle les fondus
en question, allez savoir pour quelle raison, stagnent sur place. Le
Labyrinthe : Le Remède mortel,
c'est également la disparition d'un personnage essentiel et le
retour d'un autre. L'histoire est simple : Thomas et les autres
vont prendre la route vers une cité luxuriante où est basée
l'organisation WICKED et à l'intérieur de laquelle Ava Paige, la
responsable des recherches scientifiques menées sur des cobayes
humains afin de trouver un remède contre la Braise,
retient Minhos prisonnier et torturé à des fins scientifiques
(sic!)...
Doublant
le budget du premier volet, égalant celui du second et demeurant le
plus long des trois épisodes de la franchise avec ses cent
quarante-quatre minutes, Le Labyrinthe : Le
Remède mortel
n'en est pas moins celui qui laisse des doutes quant à sa
réalisation. Toujours aussi généreux dans ses scènes d'action,
ses effets-spéciaux ou son interprétation, le bouquet final auquel
on pouvait prétendre assister n'aura peut-être finalement pas lieu.
Parfois, le film se la joue à la manière de Blade
Runner de
Ridley Scott avec sa sombre cité que des millions de lumières
éclairent une fois la nuit tombée. Hautement agaçant, le
personnage de Teresa est mis face à des choix trop cornéliens pour
qu'elle soit en mesure de prendre les bonnes décisions. Des
séquences nombreuses et ennuyeuses lors desquelles le doute apparaît
dans son regard. Arrivés quasiment au bout des cent-vingt premières
minutes lors d'une séquence où la jeune femme semble avoir enfin
ouvert les yeux, on a envie de hurler ''tout
ça pour ça'' ?
Tout ça pour en arriver à une conclusion qui ne peut s'imposer que
lorsque la morale se veut bonne en dernière ligne droit lorsqu'elle
n'a fait qu'être corrompue par les représentants de l'ordre et des
sciences durant plus de six heures ! En même temps, on entre
dans une certaine logique. Celle du Bien qui triomphe toujours contre
le Mal. En cela, Le Labyrinthe : Le Remède
mortel
confirme qu'il est un modèle que bien d'autres réalisateurs ont
étudié bien avant Wes Ball...
Notons
que le film demeure un excellent divertissement, perclus de séquences
d'action rondement menées, mais aussi de quelques passages bouffis
de bons sentiments auxquels certains spectateurs auraient sans doute
aimé échapper. Bizarrement, Le Labyrinthe : Le
Remède mortel
agit moins comme une séquelle à la hauteur des deux premiers volets
de la franchise que comme une conclusion apportant son lot de scènes
redondantes parmi lesquels certaines n'atteignent même pas le degré
d'intensité des séquences les plus fortes de La
terre brûlée.
Les fans du cycle L'épreuve
auront remarqué ici la réappropriation d'un passage du livre qui
fut simplement éliminée du récit du second volet. Celle où Thomas
était blessé par balle. Notons également qu'en 2012 et 2016, le
romancier à l'origine du cycle L'épreuve
James Dashner fut l'auteur d'une double préquelle littéraire dont
les deux volumes sont respectivement intitulés L'ordre
de tuer
et La braise.
Si Wes Ball a clairement fait comprendre que leur adaptation ne
faisait pas partie de ses projets à venir, il n'est pas impossible
qu'un autre que lui se penche un jour dessus. Seul l’avenir nous le
dira...
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