De l'action, des
sentiments incestueux, un trafic de diamants, des gentils et des
méchants (dont un chef de police corrompu), des américains, des
turcs tous plus ou moins moustachus, une opération de chirurgie
esthétique et des acteurs américains, britanniques, italien et
français pour un long-métrage dont son auteur, le réalisateur
français Jean-Marie Pallardy a débuté sa carrière dans l'érotisme
avant de la poursuivre dans le cinéma d'action. Considéré comme
l'un des plus fameux nanars de l'histoire du cinéma, Vivre
pour survivre
(ou White Fire,
du nom d'un énorme diamant convoité par tous les personnages) est
au regard de bon nombre de longs-métrages de la catégorie,
nettement plus regardable que certains d'entre eux. Pourtant, évoquer
la longue liste des défauts qu'il arbore pourrait prendre des
plombes. Entre ses incohérences scénaristiques, sa mise en scène
approximative et son indigente interprétation, le film de Jean-Marie
Pallardy reste effectivement un joyau du genre nanar. Pourtant, le
réalisateur a su s'entourer de ''célèbres'' interprètes. À
commencer par l'acteur Robert Ginty qui, si son nom ne nous parle pas
forcément, est connu pour avoir tourné dans nombre de séries
télévisées parmi lesquelles on retiendra surtout Le
têtes brûlées dans
laquelle il a tenu l'important rôle du lieutenant T.J.Wiley entre
1976 et 1978. il interprète dans le cas présent le personnage
principal Mike Donelly qui en compagnie de sa sœur Ingrid et de Sam
qui leur sauva la vie vingt ans auparavant opère un trafic de
diamants prélevés dans une mine proche qui lors d'un éboulement va
révéler la présence du White
Fire,
une gemme légendaire d'une valeur de plusieurs millions de dollars
que va tenter de s'approprier une certaine Sophia (qu'interprète
l'actrice italienne Mirella Banti)...
Film
d'action non dénué de scènes gore et de sexe ambigu (le personnage
de Mike étant ouvertement attiré par sa propre sœur), le scénario
écrit par Jean-Marie Pallardy est un foutoir sans nom se traînant
sur plus de cent minutes, entre gunfights, scènes chaudes (l'actrice
britannique Belinda Mayne et sa très... intéressante plastique
prenant un bain de minuit pour notre plus grand plaisir), bagarres et
dialogues improbables. Le tout enrobé d'une bande-son ultra
répétitive composée par Jon Lord et reprenant en outre sans cesse
les deux thèmes musicaux White
Fire
et One Day At A
Time
qu'interprète le groupe Limelight (à ne pas confondre avec le
groupe de heavy metal originaire de Mansfield, en Angleterre). Œuvre
franco-britannico-turc, Vivre pour survivre se
déroule en Turquie comme le soulignent un grand nombre de figurants
moustachus au teint basané et le son des clarinettes et autres
Kaval, instruments typique joués en Turquie et notamment à Istanbul
où se situe plus précisément l'action. Le film ne nous fait
malheureusement pas vraiment voyager. Les décors sont en général
relativement navrants en dehors de quelques exceptions. Fort
heureusement, l'inaptitude des interprètes à jouer convenablement
rattrape le tout, transformant ce petit film d'action inepte en une
comédie involontaire. Il faut voir l'ancien joueur de football
américain et ancienne vedette de la Blaxploitation
Fred Williamson
débarquer avec ses gros sabots dans une parodie de ses incarnations
passées. Jouant avec les pieds (au sens propre comme au figuré),
l'acteur est sans doute le plus mauvais d'entre tous. À noter qu'au
tout début du film, en forme de trip bizarre accentué par une bande
son inspirée par les nappes ''floydiennes''
de l'époque, apparaît le réalisateur lui-même dans la peau du
père de Mike et Ingrid...
Un petit air de la série.... V ? |
Aux
côtés de Robert Ginty et de Belinda Mayne l'on retrouve l'acteur
américain naturalisé français Jess Hahn, bien connu des plus
anciens chez nous puisqu'il joua notamment aux côtés de Francis
Blanche, Lino Ventura ou Jean-Paul Belmondo et pour Georges Lautner,
Philippe de Broca ou encore Jean-Pierre Mocky. Sa participation à un
film de Jean-Marie Pallardy ne sera ici ni la première ni la
dernière. Notons également la présence de Gordon Mitchell, acteur
américain interprétant nombre de rôles dans le cinéma italien,
surtout dans des westerns, apparaissant même dans le rôle du tueur
à gage de la comédie de Gérard Oury en 1980, Le
coup de parapluie
aux côtés de Pierre Richard et de Gérard Jugnot. Jean-Marie
Pallardy use d'une astuce plutôt maline mais carrément improbable
pour aborder le sujet de l'inceste sans choquer les âmes sensibles.
Il fait du personnage d'Olga (interprétée par Diana Goodman), la
remplaçante d'Ingrid qui après avoir rencontré DEPUIS TRES PEU DE
TEMPS son frère accepte de s'allonger sur une table d'opération
pour se faire refaire le visage à l'effigie de la sœur de Mike. Le
genre de détail invraisemblable qui participe de la légende d'un
film tel que Vivre pour survivre.
Si c'est pas beau l'amour...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire