Malgré un Night of
the Big Heat de
triste mémoire, poursuite du petit cycle consacré au réalisateur
britannique Terence Fisher et remontée dans le temps d'une année de
plus puisque cette fois-ci, Island of Terror
date de 1966. Dans celui-ci, on retrouvait déjà l'acteur Peter
Cushing qui à cette occasion incarnait le rôle principal du docteur
Brian Stanley. Là encore, l'action se situe sur une île. Non pas à
Fara en Écosse mais sur l'île de Petrie, en Irlande. C'est là que
le docteur Brian Stanley a choisi de venir s'installer afin de
poursuivre ses recherches sur le cancer. Rien que la musique de
Malcom Lockyer et les sons électroniques produits par Barry Gray
permettent de comprendre très rapidement dans quel contexte les
personnages du film vont être plongés. Entre science-fiction,
épouvante et horreur. À vrai dire, seules les présences du
réalisateur et de l'un de ses acteurs fétiches dans le courant des
années 50/60 suffisent à entrer de plain-pied dans ces genres qui
furent en outre la matière première de la célèbre firme
britannique Hammer
Films
à laquelle Peter Cushing et son ami Christopher Lee apportèrent
énormément. Terence Fisher n'attend pas longtemps avant
d'intéresser les spectateurs au mystère qui entoure la découverte
d'un corps débarrassé de son ossature. Comme il le fera l'année
suivante avec Night of the Big Heat, le
réalisateur accompagne certaines séquences de sonorités
électroniques avant-gardistes qui laissent supposer la présence de
créatures sinon extraterrestres, mais n'ayant du moins aucun rapport
avec le genre humain ou la faune terrestre connue...
La
description d'un cadavre découvert dans une grotte située aux
abords d'une péninsule par un agent de police est fort intéressante.
Malheureusement, celle-ci demeure verbale, le film ne reposant tout
d'abord pas sur des effets-spéciaux saisissants, quelques soient la
qualité qu'ils auraient pu revêtir à l'époque. Un corps
gélatineux, sans squelette, le spectateur n'a alors d'autre choix
que de faire travailler son imagination. Du moins jusqu'à ce que nos
trois valeureux enquêteurs (les docteurs Brian Stanley, David West
et Reginald Landers, respectivement interprétés par Peter Cushing,
Edward Judd et Eddie Byrne) ne débarquent dans un laboratoire pour y
découvrir plusieurs cadavres fabriqués à partir de ce qui semble
être l'ancêtre du latex. Un visage, une main, et même plus tard le
corps d'un cheval, les uns et les autres ayant l'apparence de gants
en caoutchouc Mapa !
L'aventure ne se fera bien entendu pas sans une présence féminine
comme cela est de coutume à l'époque dans ce genre de productions
foisonnantes. Ici, c'est l'actrice Carole Gray qui interprète le
rôle de la charmante Toni Merrill...
Si
le récit de Island of Terror ressemble
sous certains aspects à celui de Night of the
Big Heat, le
niveau de qualité y est en revanche beaucoup plus élevé. Les
créatures qui apparaissent à l'écran sont bien moins ridicules et
pour se faire une idée assez précise de leur apparence, disons
qu'elles ressemblent à des raies de type ''Raja
Montagui''
à la peau verruqueuse, nantis d'une unique tentacule/ventouse et
capables de se diviser en deux pour se reproduire et se propager.
S'il est généralement de bon ton de découvrir un film dans sa
version originale, le doublage en français est là encore,
d'excellente qualité. On reconnaîtra notamment la voix de
Jean-Claude Michel qui doubla notamment Sean Connery dans nombre de
longs-métrages ainsi que l'incroyable timbre de Jean Topart, lequel
excellera dans la narration et le doublage pour le cinéma puisque
l'on entendre sa voix sortir des lèvres du Don Gaspar de Carvajal
d'Aguirre, la colère de Dieu
de Werner Herzog en 1972, du Doc de L'évadé
d'Alcatraz de
Don Siegel en 1979 ou encore du Juggernaut de Terreur
sur le Britannic
de Richard Lester en 1974. Terence Fisher a l'excellente idée de
nous épargner l'amourette entre la belle de service et le beau
docteur David West. Une habitude qui en général nuit au rythme et
n'apporte rien aux longs-métrages du genre. Cette absence de romance
qui nous fait d'ailleurs dire en contrepartie que la présence de
l'actrice Carole Gray n'a d'autre intérêt que d'éviter un film
100% masculin. Un long-métrage sympathique au final même si l'on
aura une toute petite pensée pour Peter Cushing et Edward Judd qui
pour les besoins du récit devront à un moment donné porter des
combinaisons anti-radiation fort évocatrices. Mais pour en savoir
plusà ce sujet, un seul conseil : acquérir le film le plus
rapidement possible...
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