Poursuivons le cycle
consacré au réalisateur Terence Fisher et remontons de deux année
supplémentaire dans le temps pour aborder The Earth dies
screaming
de 1964. Scénario de Harry Spalding, musique d'Elisabeth Lutyens,
photographie d'Arthur Lavis. En remontant dans la filmographie du
réalisateur britannique, il fallait s'en douter, il y avait de
fortes chances pour que l'on passe de la couleur au noir et blanc. Et
c'est effectivement le cas avec ce long-métrage qui comme les deux
précédemment évoqués mélange science-fiction et épouvante. Tout
commence comme un ersatz de Village of the Damned
que Wolf Rilla réalisa quatre ans auparavant. Dans les deux cas, un
étrange phénomène voit hommes et femmes s'effondrer au sol. Sauf
que dans le cas présent, les choses s'avèrent beaucoup plus
dramatiques puisqu'ils ne font pas que s'évanouir mais passent de
vie à trépas. L'ampleur n'y est plus non plus d'ordre régional
mais mondial. C'est ainsi qu'après une ''attaque'' au moyen d'un
gaz, hommes et femmes tombent au sol, au volant de leur véhicule.
Que des voitures finissent leur course contre un mur, qu'un train
déraille ou qu'un avion s'écrase au sol. C'est là qu'entre en
action Jeff Nolan qu'interprète l'acteur américain Willard Parker
qui, arrivé en ville, constate que ses habitants sont tous morts. Ou
presque puisque quelques survivants vont bientôt se joindre à
lui...
Mais
alors que l'on aurait pu espérer une variation sur le thème du
roman de Richard Matheson The
Last Man on Earth
dans lequel un homme semble apparemment être le seul survivant d'une
épidémie et qui de surcroît va devoir se méfier de la présence
de créatures vampiriques, The Earth dies
screaming semble
lui, beaucoup plus ''terre à terre''. Ou en tout cas moins
invraisemblable puisque la catastrophe semble due à des êtres venus
d'une autre planète. L’œuvre de Terence Fisher frise le statut de
moyen-métrage avec sa durée qui n'excède pas les soixante-deux
minutes. Un format qui aurait pu combler l'une de ces fameuses séries
de science-fiction qui firent la joie des amateurs du genre dans les
années 50-60 (et notamment The Twilight Zone
et The Outer Limits
pour les plus célèbres d'entre elles). Avec un format aussi court,
le spectateur ne devrait fort logiquement pas avoir le temps de
s'ennuyer. The Earth dies screaming développe
plusieurs sous-intrigues dont l'une des plus intéressantes se penche
sur les relations humaines qui se développent entre les divers
personnages. Des individus de tous horizons dont un Dennis Price aux
allures de Ray Milland dans le rôle d'un personnage aussi abject que
celui rencontré dans le classique de l'épouvante signé en 1968 par
George Romero, Night of the Living Dead...
L'acteur
Quinn Taggart incarne un type violent et orgueilleux, équipé d'une
arme qui lui donne toute la puissance nécessaire sur ses compagnons
d'infortune et notamment sur Peggy qu'interprète l'actrice Virginia
Field. Un individu finalement peut-être plus inquiétant que ces
robots venus de l'espace et à l'accoutrement un peu ridicule
marchant avec peine mais capable de foudroyer quiconque a le malheur
d'entrer en contact avec eux. Sous ses allures de petit film de
science-fiction, The Earth dies screaming est
surtout un film d'épouvante plutôt convaincant. Car une partie de
ceux qui meurent au début du film se relèvent, comme guidés par
les extraterrestres, arborant une attitude de morts-vivants avec des
yeux révulsés du plus effrayant effet. Terence Fisher connaît ses
classiques par cœur et certaines mises en situation s'avèrent
parfois relativement flippantes (on pense notamment à la séquence
lors de laquelle Peggy se retrouve seule piégée dans une maison où
deux de ces ''zombies'' la traquent). Angoissantes, certes, mais pas
toujours crédibles puisque la lenteur des envahisseurs et de leurs
''esclaves'' devraient permettre aux survivants de notre espèce de
survivre sans trop d'efforts. Un sympathique petit film...
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