La série Kaamelott,
c'est un peu comme Game of Thrones,
Casa del papel
ou Gomorra.
À force de m'entendre dire que c'était culte, mortellement drôle
et addictif, j'ai surpassé mon appréhension. De celle qui m'a fait
abandonner Game of Thrones
après seulement les quatre premiers épisodes. De celle qui fait des
deux autres séries de vagues idées de projections futures... sans
le moindre enthousiasme ni pourtant la moindre envie d'y perdre du
temps. J'ai donc opté pour quelques épisodes avant de rapidement
déchanter. Non pas que je sois réfractaire à l'univers d'Alexandre
Astier puisque j'ai littéralement bu ses paroles durant son
excellente Exoconférence
même si je n'y ai pas tout compris et ait notamment apprécié
Astérix : Le Domaine des dieux
qu'il a co-réalisé en compagnie de Louis Clichy. C'est juste que
Kaamelott,
ça n'est pas fait pour moi. Il peut y avoir plusieurs hypothèses
concernant le rejet dont peut faire preuve une partie d'un public
qui, concernant cette série, m'a toujours semblé infinitésimale.
Jamais réfractaire à l'humour français malgré des dizaines de
déceptions, il fallait pourtant que je sois stupide, atteint
d'insolation ou de sénilité pour que j'accepte de m'enfermer dans
une salle de cinéma tandis qu'au dehors il faisait si beau.
Pourquoi ? Pour suer des gouttes grosses comme le pouce, affublé
d'un masque s'effilochant, mes lèvres goûtant alors des fibres
aussi peu ragoutantes que les poils de plusieurs culs ! Et
étrangers, comme cela va s'en dire. Le pire de tout, je crois, est
de se retrouver dans une salle obscure avec autour de soi des
dizaines de fans de la première heure. Qui ne sont en réalité pas
vraiment venus assister à une version 2.0 cinématographique de leur
série culte sur grand écran mais plutôt venus collaborer à une
sorte de grand messe... limite sectaire ! Cette première
aventure cinématographique d'une future trilogie a beau s'intituler
Kaamelott – Premier volet,
le novice aura surtout l'impression d'avoir loupé quelques séquences
importantes de la série télévisée.
On
retrouve fort logiquement les interprètes de la série originale,
parmi lesquels Thomas Cousseau, Anne Girouard, Lionnel Astier (le
papa d'Alexandre Astier qui joua notamment dans Le
vent des moissons et
Orages d'étés de
Jean Sagols en 1988 et 1989), Joëlle Sevilla, Jean-Christophe
Hembert, Franck Pitiot, Jacques Chambon, suivis par un nombre
important de guests parmi lesquelles, Clovis Cornillac qui à
l'époque de la série avait le vent en poupe sur grand écran,
Christian Clavier, qui nous ''offre'' une énième alternative au
personnage de Jacquouille des Visiteurs
de Jean-Marie Poiré, le toujours excellent Alain Chabat dont le
personnage du Duc d'Aquitaine est ici sous-exploité ou encore
Guillaume Gallienne qui incarne un Alzagar qui en comparaison de pas
mal de personnages demeure encore l'un des plus intéressants. Après
deux heures de projection, j'me dis que les moins fans des fans n'ont
peut-être pas davantage que moi résisté à l'avalanche de
dialogues qu'assène le long-métrage. Encore aurait-il fallut que
ceux-ci tiennent la distance car après quelques lignes fort
évocatrices (on pense notamment parfois à ceux de l'immense Michel
Audiard), le plus difficile est d'être capable de tenir la distance.
Et en l'occurrence, ici, la durée. Assommé, épuisé, éreinté par
ce perpétuel et très bavard ping-pong de dialogues, à peiné
maintenu en éveil par les rarissimes rires du public (un signe qui
ne trompe pas sur les qualités humoristiques du long-métrage), le
long-métrage d'Alexandre Astier et l'aventure de ses personnages ne
m'ont jamais intéressé. S'il fallait comparer Kaamelott
– Premier volet à
un autre titre du même ''acabit'', ça n'est certes pas du côté
des Monty Python qu'on irait fouiller mais plutôt chez Jean-Marie
Poiré et le quatrième et hypothétique volet des Visiteurs
(les décors et les costumes sont d'ailleurs semblables à ceux dans
lesquels sont transportés Jean Reno et Christian Clavier à l'époque
de Louis VI dit le Gros) dans lequel le réalisateur nous conterait
enfin un récit situé voilà mille ans en arrière et que les sains
d'esprits que nous sommes ne sont pas pressés de découvrir...
Parole de non-fan. Aux aficionados de se faire, maintenant, leur
propre opinion...
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