Old
de M.Night Shyamalan. Son dernier projet, dont la bande annonce est
particulièrement attractive. Tellement d'ailleurs que l'on a tout de
suite envie de conseiller à celles et ceux qui n'ont pas encore
découvert le film en salle de faire l'impasse sur elle. Il faut dire
que pour celle-ci, les choses ont été faites en grand. On y
retrouve très exactement tout ce qui aurait dû faire le sel du
long-métrage. Car au fond, Old n'est
peut-être finalement qu'une bande-annonce en 2.0. Comme si celle-ci
s'étirait non plus sur une poignée de minutes mais sur la durée
d'un long-métrage tout entier. Un peu moins d'une heure quarante (si
l'on ôte le générique de fin) pour un récit qui s'étire comme un
vieux chewing-gum qui s'apprête à se déchirer en deux parties.
Imaginez une île des tropiques, une plage privée donnant sur un
océan agité et des roches somptueuses. De quoi faire rêver
n'importe quel candidat de l'émission Koh Lanta sur TF1. Sauf que
les événements vont prendre une tournure inédite. Imaginez
également la plage de Meurtre au soleil
du réalisateur britannique Guy Hamilton (1982) plongée au cœur de
circonstances qui font appel au surnaturel. Du moins, c'est ce que
laisseront supposer divers faits, aussi étranges que dramatiques,
contraignant des vacanciers (dont certains sont atteints de maladies
graves) à demeurer sur place. Là où des vestiges plus ou moins
frais témoignent de la présence antérieure de vacanciers qui
semblent avoir laissé sur place montres, colliers et divers autres
objets d'usage quotidien...
Ne
rêvons pas. Old
se révèle bien en deçà de Sixième Sens,
d'Incassable,
de Split
ou du Village
mais surpasse allégrement Glass qui
terminait en eau de boudin la trilogie super-héroïque du
réalisateur indien ou pire, son infâme After
Earth.
Pourtant inspiré, le généreux M.Night Shyamalan plante un décor
aux contours paradisiaques dont il va se saisir pour en faire le
cadre d'un véritable cauchemar. Le réalisateur indien utilise le
temps, le triture, le tord dans tous les sens pour ne pas l'étirer
mais au contraire, le raccourcir. Ce qui, pour le coup, donne à Old
une drôle d'allure puisque dans l'urgence de régler leur épineux
problème, ses personnages semblent au contraire en suspension dans
un cadre aussi ouvert qu'étriqué. M.Night Shyamalan use de sa
caméra d'une manière fort intelligente en filmant océan, ciel,
soleil et roche de façon menaçante. L'idyllique décor se mue alors
en un anxiogène environnement d'où l'on s'attend à voir surgir à
peu près n'importe quoi. Le film aborde en l'espace d'un peu moins
d'une heure et quarante minutes toutes les étapes de l'évolution
chez un être humain. De l'enfance jusqu'à la vieillesse en passant
par l'adolescence et l'âge adulte. Lors de plans-séquences bien
moins complexes à mettre en place que sous d'autres latitudes
cinématographiques, M.Night Shyamalan parcourt la plage de long en
large, se focalisant alors sur les dialogues émis par certains de
ses interprètes, puis se penchant sur ceux des autres, mêlant
chaque histoire personnelle et renforçant l'impression de chaos qui
s'installe au sein de ce groupe contraint de subir les humeurs ou
réactions de certains d'entre eux. Et l'on pense tout d'abord au
personnage de Charles qu'interprète Rufus Sewell, inquiétant
chirurgien qui sèmera le trouble dans un contexte déjà chargé en
terme d'anxiété...
Autour
de lui, une dizaine de personnages environ. Plus ou moins inspirés.
Du rappeur dont on aura tôt fait d'oublier la présence jusqu'au
couple formé par Gael García Bernal et Vicky Krieps en passant par
les enfants Maddox, Trent, Kara dont le choix judicieux de ses
interprètes rend crédible le mode de vieillissement dont ils vont
être les victimes innocentes. Car chacun de ces trois là sont à
divers moments de l'intrigue interprétés par autant d'acteurs qu'il
s'avère nécessaire. Le résultat est bluffant. Comme le sont
également certains effets-spéciaux. Comme ce cadavre flottant sur
les eaux dont le passage surprendra celles et ceux qui ne se sont pas
laissés tentés par la bande-annonce. M.Night Shyamalan ponctue son
œuvre de scènes chocs. Comme lorsque le personnage de Patricia
(l'actrice britannique d'origine nigériane Nikki Amuka-Bird) est
prise de convulsions ou lorsque Kara (Eliza Scanlen) tombe enceinte
et accouche, tout cela en une poignée de minutes seulement. Malgré
des séquences marquantes pour la plupart déjà réunies dans la
bande-annonce, Old
se révèle un tantinet ennuyeux. Car entre ces séquences chocs, les
personnages semblent souvent errer sans autre but que de comprendre
ce qui leur arrive, tout en n'agissant pas réellement. Des vides
scénaristiques et de mise en scène que le long-métrage tente de
combler artificiellement à l'aide de la musique de Trevor Gureckis
qui se trouve être parfois trop envahissante. Mais le pire demeure
sans doute dans sa dernière partie. Puisque connaissant les
habitudes du réalisateur et sa propension à terminer la plupart de
ses œuvres sur un twist saisissant, on s'attend forcément à
prendre une gifle en fin de parcours. Sauf que le twist en question
fait pâle figure aux côtés de ceux de Sixième
sens,
Incassable
ou Le Village.
Au final, Old
LE FILM est loin d'atteindre les attentes promises par Old
LA BANDE-ANNONCE. Une semi déception...
Pourquoi ne pas compter le générique de fin ? Il fait parti du film .....Il ne faut pas inciter les spectateurs à se lever avant la fin du générique. C'est irrespectueux pour les très nombreuses personnes qui ont travaillé sur le film. Il faut aussi dénoncé les gérants de salles de cinéma qui rallument la salle avant la vraie fin ce qui est interdit dans le règlement portant sur l'exploitation des salles
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