Jaume Collet-Serra... Jaume Collet-Serra... Ça me parle... Ca serait pas l'un des deux auteurs du film d'horreur espagnol [•REC] ? Mince, non, je confonds avec Jaume Balagueró. Mais alors... ? Bon sang mais c'est bien sûr : c'est le gars qui a attiré ma curiosité il y a douze ans en salle avec Esther. Un long-métrage dont je n'ai pourtant conservé aucun souvenir. Ce soir, j'avais le choix entre rester enfermé entre les murs de mon appartement et me farcir les quasi deux heures de Le dernier Mercenaire, le dernier ''Van Damme'' et Jungle Cruise de Jaume Collet-Serra . Mais après avoir assisté cet après-midi aux vingt premières minutes sur Netflix du premier, j'ai compris que ça n'allait pas voler bien haut et surtout, que la tendance allait trop tirer du côté ''djeuns'' pour me convenir. Mais j'y reviendrai, c'est certain. C'est donc en traînant des pieds que j'ai transporté ma carcasse jusqu'à la première salle de cinéma pas trop éloignée de chez moi pour y découvrir ce que je n'attendais pas comme le nouveau messie du film d'aventures façon Indiana Jones mais plutôt comme une épopée comique et bourrée d'action. Pourtant pas spécialement fan de l'hypertrophié musculaire Dwayne Johnson malgré un San Andreas aussi réjouissant qu'improbable en 2015, c'est plutôt le joli d'Emily Blunt minois qui m'a fait passer la porte du cinéma. En réalité, plutôt l'évocation de certains longs-métrages dans lesquels j'avais pu la découvrir auparavant. Non pas le surestimé Sans un Bruit de John Krasinski mais plutôt Sicario de l'un de mes chouchous, le canadien Denis Villeneuve, Looper de Rian Johnson ou encore un peu plus loin, L'agence de George Nolfi...
Pas trop de monde dans la salle, deux ou trois couples, quelques solitaires et une famille, enfants et adolescents compris. Fondu au noir dans la salle... Cent vingt-huit minutes plus tard, qu'en est-il du long-métrage de Jaume Collet-Serra ? À dire vrai, pas grand chose. Un long-métrage friqué pour familles nombreuses, comportant des clins d’œil plus ou moins ouvertement officiels. Si la bande-annonce promettait une action sans fin, sans coupures ainsi que des myriades de séquences à effets-spéciaux, la durée de Jungle Cruise impose de longs passages de bavardages pas vraiment passionnants. On sourit gentiment et le trio formé par Dwayne Johnson, Emily Blunt et Jack Whitehall est relativement attachant. On a droit à l'évocation de l'homosexualité de MacGregor Houghyon, le frère de l'héroïne Lily. Trop pour un film qui ne s'y prête pas forcément mais pas assez pour la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres) qui aurait aimé qu'en dehors de quelques (vulgaires) références, le mot Gay imprime le récit. Jack Whitehall et son allure de Kyle MacLachlan rajeunit de trente ou quarante ans, Emily Blunt et son agaçant personnage emprunté à celui de À la poursuite du diamant vert (Kathleen Turner interprétant le rôle de Joan Wilder dans le film de Robert Zemeckis en 1984), Dwayne Johnson et sa silhouette, son visage qui lui donnent l'allure d'un Mads Mikkelsen bodybuildé permettent de ne pas trop s'ennuyer même si un énorme ventre mou s'installe au bout d'une heure et quart et pour les trente minutes suivantes. Et autant de temps qu'il aurait peut-être été de bon ton de nous épargner en l'expurgeant afin de rendre le film aussi attractif que sa bande-annonce...
Jungle Cruise est une comédie d'aventures qui emprunte autant aux Aventuriers de l'arche perdue de Steven Spielberg avec ses allemands dirigés par un certain Prince Joachim (l'acteur Jesse Piemons dans une sorte de grotesque croisement entre Matt damon et Benny Hill) qu'à Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar de Joachim Rønning et Espen Sandberg puisque le personnage de Aguirre interprété par Edgar Ramirez et ses hommes évoquent immédiatement celui du capitaine Armando Salazar qu'incarnait quatre ans plus tôt l'acteur espagnol Javier Bardem. Rien de transcendant, donc, ni rien de véritablement innovant en matière d'aventure, de mise en scène, d'interprétation ou d'effets-spéciaux. La faune recréée en images de synthèse s'avère peu crédible (à chaque apparition du jaguar Proxima, le fauve pue littéralement les CGI). Le film, censé se dérouler sur le fleuve Amazone a en réalité été tourné à des milliers de kilomètres de là, dans l'archipel d'Hawaï. L'illusion y est cependant parfaite et les décors de toute beauté. Sûr que les plus jeunes et celles et ceux qui ne connaissent toujours pas les grands classiques du cinéma d'aventures risquent de se réjouir en partie de ce spectacle haut en couleurs. Les autres risquent par contre de faire grise mine et peut-être même de s'y ennuyer. Sans être totalement inconsistants, les personnages (et le film, issu d'une attraction disponible dans certains parcs Disney) s'avèrent plutôt fades au regard de leurs ancêtres dans le domaine. Un film que l'on aura tôt fait d'oublier... Ce qui n'empêche pas l'acteur Dwayne Johnson de rêver déjà d'une séquelle...
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