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vendredi 11 juin 2021

Tais-toi ! de Francis Veber (2002) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Alors qu'une exposition est consacrée au dialoguiste et scénariste Michel Audiard au musée du cinéma et de la photographie Jean Delannoy de Bueil dans l'Eure jusqu'à la fin octobre, il sera peut-être temps un jour de revenir sur la carrière de l'un de nos plus grands dialoguistes. Sur un ton sans doute moins argotique et familier que l'auteur des dialogues d'Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière, Les Tontons flingueurs de Georges Lautner ou de Mortelle Randonnée de Claude Miller, Francis Veber a su marquer de sa patte toute personnelle mais néanmoins identifiable chez d'autres (Le prénom d'Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte aurait tout aussi bien pu être né de la plume de l'auteur de la trilogie La chèvre/Les compères/Les Fugitifs), le cinéma comique français. Avec une intelligence dans les dialogues que ne partagent malheureusement que peu de réalisateurs ou scénaristes. Et pourtant, de La chèvre en passant par Le Dîner de cons et jusqu'à Tais-toi ! au moins, le principe fut toujours le même. L'opposition de deux personnages qui n'ont absolument rien en commun. Deux ans auparavant, Francis Veber avait déjà cerné tout le potentiel comique de Gérard Depardieu en lui offrant le rôle du chef du personnel Félix Santini dans Le placard aux côtés de Daniel Auteuil et de Thierry Lhermitte. En 2002, le réalisateur, scénariste et dialoguiste le réembauche pour la cinquième fois et contrairement à la trilogie qu'il partageait avec l'acteur Pierre Richard, Gérard Depardieu n'y incarne cette fois plus la force brute, le rôle de celle-ci étant désormais confié à Jean Reno...


Non, désormais, celui qui incarna le détective privé Campana, le journaliste Jean Lucas puis le braqueur de banques du même nom interprète ici, Quentin... de Montargis. Un gentil gars, léger d'esprit, très bavard, version pas très finaude du suicidaire François Pignon de L'emmerdeur d’Édouard Molinaro (film déjà écrit à l'époque par Francis Veber lui-même). Face à lui, il fallait bien un acteur de la trempe, du charisme et de la stature de Jean Reno pour faire oublier au public cette force brute qu'incarne en général Gérard Depardieu. Comparable lui aussi à l'un des personnages principaux incarnés en 1973 par Lino Ventura (le tueur à gages Ralf Milan, toujours dans L'emmerdeur), Jean Reno campe celui de Ruby, un criminel qui après avoir dérobé vingt millions d'euros lors d'un braquage se retrouve dans la même cellule que Quentin. Un sujet dont l'originalité semble très modeste puisque se revendiquant (in)volontairement du duo François Pignon/Jean Lucas des Fugitifs. Sauf que dans le cas présent, les deux hommes vont faire équipe sous la contrainte du second, très attaché à son nouvel ami Ruby. Loin d'être aussi remarquables que ceux du Dïner de cons réalisé quatre ans auparavant, les dialogues s'avèrent étonnamment faibles, le film ne reposant que sur quelques saillies ''verbiales'' et surtout, sur son sympathique duo.


Entre un Jean Reno froid et épris de vengeance envers celui qui a tué celle qu'il aime (l'excellent Jean-Pierre Malo dans le rôle de Vogel qui fut quinze ans auparavant l'ennemi public numéro un dans Le Solitaire de Jacques Deray face à Jean-Paul Belmondo) et un Gérard Depardieu irrésistible en Quentin collé aux basques de son criminel ''d'ami'' et affublé d'une improbable coiffure, Tais-toi ! n'est peut-être pas aussi fin que tout ce qu'à pu mettre en scène ou réaliser Francis Veber jusque là mais l'essentiel y est. À part quelques séquences secondaires parfaitement inutiles comme la rencontre des deux hommes avec la charmante Katia, l'actrice franco-chilienne Leonor Varela qui interprète en outre la bien aimée de Ruby qui se fait dessouder par Vogel au début du film, Tais-toi ! rempli parfaitement sa tâche de comédie parfois hilarante, agrémentée de quelques personnages secondaires plus ou moins amusants. Et parmi eux, André Dussolier en psychiatre, Richard Berry en commissaire Vernet, Vincent Moscato en homme de main de Vogel ou encore Ticky Holgado dans le rôle de Martineau, seul véritable ami de Quentin. En 2002, nous avions le choix entre Ah ! si j'étais riche de Michel Munz, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre d'Alain Chabat, Le Boulet d'Alain Berbérian et Frédéric Forestier ou encore Ma femme s'appelle Maurice de Jean-Marie Poiré. On le voit, Tais-toi ! n'était certes cette année là sans doute pas la meilleure comédie française à sortir sur les écrans, mais pas la pire non plus...

 

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