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mercredi 9 juin 2021

Adieu les cons d'Albert Dupontel (2020) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Le retour dans les salles obscures s'est faite en douceur... et en couple... accompagné de ma chère et tendre, ensemble nous nous sommes rendus en salle 8 du Mega CGR de Narbonne pour y découvrir le dernier long-métrage du français Albert Dupontel. Dont le passage en salle fut aussi peu anecdotique que la misère culturelle qui nous a accompagné durant plus d'un. Parmi les dix-sept longs-métrages à l'affiche cette semaine, il ne nous a pas fallut réfléchir bien longtemps avant d'opter pour le dernier bébé de l'un des réalisateurs français les plus remarquables de son époque. Albert Dupontel qui depuis le début de sa carrière au cinéma en tant qu'auteur et interprète n'a jamais cessé d'évoluer sans pour autant renier son style. Alors, bien sûr, Adieu les cons n'est pas aussi trash que son Bernie de 1996 même s'il perdure ça et là quelques bribes de visions bien dans l'esprit de cet humoriste, acteur, réalisateur et scénariste qui n'a jamais mâché ses mots. Avec Au revoir là-haut sorti en 2017, Albert Dupontel mettait un sacré coup d’accélérateur en tant que metteur en images et conteur avec ce que l'on pouvait (ou pas d'ailleurs) considérer comme sa meilleure réussite. Un avis que peuvent toujours partager certains d'entre nous mais qui de mon opinion personnelle n'est plus tout à fait vrai depuis la découverte du dernier film d'Albert Dupontel. Si Adieu les cons n'est peut-être pas d'une recherche esthétique aussi bluffante que celle de son précédent film, l'acteur-réalisateur y met tellement d'amour pour ses personnages et ses interprètes qu'en matière d'émotion, c'est peut-être bien avec ce dernier long-métrage qu'Albert Dupontel atteint la quintessence d'un projet qui n'a semble-t-il pas débuté en cette année 2020 mais bien en 1993 lorsqu'il réalisa le court-métrage Désiré.


Il y a dans l’œuvre d'Albert Dupontel une unité de ton qui a su progresser en même temps que l'artiste lui-même. Car si au moins ses deux derniers longs-métrages paraissent avoir objectivement atteint une certaine maturité, il n'en demeure pas moins que le cinéma d'Albert Dupontel a su conserver une certaine naïveté, quel que soient les messages ou l'enrobage avec lesquels ils furent mis en scène et interprétés. D'ailleurs, l'héroïne Suze Trappet qu'interprète l'excellente Virginie Efira avec beaucoup de justesse et d'émotion n'est-elle pas le pendant féminin de Bernie Noël, le héros éponyme du premier long-métrage d'Albert Dupontel... ? Ce dernier nous raconte une histoire simple, avec des mots simples et universels. Tout cruel qu'il puisse être parfois fasse à certaines injustices dont on pouvait craindre qu'il n'insiste un peu trop en ''tapant'' systématiquement sur notre police nationale (formidable séquence d'ouverture entre Virginie Efira et Bouli Lanners), Albert Dupontel nous parle d'amour et avant tout de cela. Quelle que soit sa forme d'ailleurs. Le titre lui-même cache beaucoup de significations, lesquelles sont décrites tout au long des rencontres que font notre héroïne et le réalisateur lui-même qui s'offre ici le rôle de Jean-Baptiste Cuchas.


Adieu les cons a tout pour plaire et plaira donc forcément à tout le monde. À celles et ceux qui vénèrent tout d'abord le Albert Dupontel culte de Bernie et son versant trash (le réalisateur saupoudre en effet son dernier long-métrage de quelques sages irrévérences) ainsi que le public des familles qui part au cinéma non pas seul ni en couple mais avec la marmaille. Car il y a de quoi rire mais aussi surtout, de quoi pleurer. Cette émotion vivace et... tenace qui persiste juste à l'évocation de certaines séquences. L'occasion d'évoquer la très belle partition musicale de Christophe Julien qui adhère parfaitement aux séquences les plus drôles ou les plus tragiques. Débordant de génie et d'un savoir-faire qui transpire à chaque plan, Albert Dupontel intègre certains de ses sujets en prenant comme option une méthode de filmage tout à fait originale. On pense notamment à cette magnifique et bouleversante séquence, pleine d'une tragique poésie, lors de laquelle l'héroïne est en voiture, accompagnée d'un archiviste aveugle (tout l'humour noir d'Albert Dupontel étant concentré dans cette seule évocation), lequel se souvient d'un quartier qu'il a bien connu en son temps et qui reflété sur le pare-brise, témoigne du changement et de l'écoulement du temps. Imparable ! À noter, d'ailleurs, l'excellente performance de l'acteur Nicolas Marié, aussi drôle, tendre et touchant dans le dit rôle de l'archiviste traumatisé par la police, Serge Blin. Tout comme celle de Jackie Berroyer auquel Albert Dupontel offre sans doute le rôle de sa carrière dans celui du Docteur Lint, un homme atteint de la maladie d'Alzheimer. Adieu les cons dresse le portrait de personnages parfois pittoresques et cependant si proches de nous. Plein de fantaisie, de répliques amusantes et de séquences réellement poignantes, Albert Dupontel, ses interprètes et Adieu les cons prouvent que le cinéma français n'a absolument pas perdu de son prestige. Loin de là....

 

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