Deuxième partie de
soirée en compagnie de l'acteur Guillaume de Tonquédec hier soir
avec Au Bonheur des Ogres
de Nicolas Bary, auteur de Le Petit Spirou
(aïe, aïe, aïe) en 2017. Adapté du roman policier ''presque''
éponyme de l'écrivain français Emile Zola, Au
Bonheur des Dames.
Mais à y regarder de plus près, le long-métrage, en dehors du fait
que le titre donne l'impression que le film de Nicolas Bary semble
être effectivement un proche parent du célèbre écrivain, n'a
d'abord en réalité que le contexte d'un grand magasin comme
véritable lien de parenté. Pour être tout à fait honnête, c'est
surtout l'ouvrage à l'origine de ce long-métrage sorti en 2013 qui
constitue un rapport avec le roman d'Emile Zola. Premier volet d'une
saga en six volumes écrite par Daniel Pennac et éditée entre 1985
et 1999 sous le nom de Saga
Malaussène
du nom de son principal personnage, son adaptation au cinéma situe
son action entre un grand magasin tenu par un directeur très
particulier interprété par Guillaume de Tonquédec. Quant au
personnage de Benjamin Malaussène, ''tuteur''
des enfants de sa mère partie une fois de plus à l'étranger, c'est
l'acteur Raphaël Personnaz qui a la lourde tâche d'assumer les
rentrées d'argents afin de pouvoir conserver la cohésion entre ses
demi-frères et sœurs dont Mélanie Bernier dans le rôle de
Louna qui attend prochainement un bébé...
Drôle
de récit que celui de Au Bonheur des Ogres.
Drôle d'ambiance également. Un long-métrage qui brasse les genres
avec plus ou moins de bonheur et qui fera forcément autant de
spectateurs conquis que de spectateurs passablement déçus.
L'approche visuelle est irréprochable. Une Seine et les toits d'un
Paris dilués par un Patrick Duroux inspiré. Entre rêverie et
bande-dessinée. Que les couleurs soient chaudes ou réduites à leur
plus simple expression, visuellement, Au Bonheur
des Ogres n'a
don effectivement pas grand chose à se reprocher. Le mélange des
genres a déjà par contre beaucoup plus de mal à convaincre. Entre
l'enquête policière menée par les inspecteurs Caregga (Thierry
Neuvic) et le commissaire divisionnaire Coudrier (Marius Yelolo), le
fertile imaginaire du héros qui conte à ses demi-frères et sœurs
son boulot (l'occasion d'assister à une démonstration technique en
matière d'effets-spéciaux numériques relativement pathétique),
l'aspect forcément enfantin des situations mettant en scène les
gamins et la relation qu'entretiennent Benjamin et la journaliste
Julia (l'actrice Bérénice Bejo) à laquelle il est difficile
d'adhérer, Au Bonheur des Ogres
est un improbable salmigondis qui promettait pourtant de nous
replonger dans les inoubliables heures du duo anciennement formé par
Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro.
Malheureusement,
si certaines idées ne sont pas totalement à jeter aux oubliettes,
le concept finit par rendre l'ambition de l’œuvre caduque. Autant
des classiques tels que Delicatessen
(dans un autre genre bien entendu) demeurent impérissables et
bourrées de trouvailles remarquablement mises en scène, autant dans
le cas présent, l'intrigue de Au Bonheur des
Ogres demeure
assez fade. Sans pour autant laisser totalement indifférent, le film
s'avère mineur et anecdotique, alors même qu'il choisit pourtant un
angle souvent surréaliste. À dire vrai, on le conseillera d'abord
au jeune public qui lui, savourera sans doute cette histoire façon
''Papa Poule''
du vingt et unième siècle. Pour ma part, sans m'y être totalement
ennuyé, je suis par contre totalement passé à côté. Une
tentative louable, certes, mais inadaptée. Restent quelques seconds
rôles marquants à l'image d'Emir Kusturica dans celui du veilleur
de nuit Stojil ou la génialissime Marie-Christine Adam dans celui de
Miss Hamilton, la ''voix'' du magasin...
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