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jeudi 17 septembre 2020

Ma Part du Gâteau de Cédric Klapisch (2011) - ★★★★★★☆☆☆☆




L'auteur en 1992 de Riens du Tout rouvre dix-neuf ans plus tard les plaies des conflits sociaux qui peuvent opposer patrons et employés. Cette fois-ci, pourtant, Cédric Klapisch (Le Péril Jeune, Un Air de Famille, L'Auberge Espagnole) œuvre à une toute petite échelle et confronte deux individus qui n'ont à priori rien en commun. Et si Ma Part du Gâteau laisse planer l'espoir que même chez l'individu le plus cynique, égocentrique et amoral qui soit, le contact avec une certaine réalité sociale peut le rendre un peu plus... ''humain'', il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Drôle de rencontre que celle de Karin Viard et Gilles Lellouche. ELLE, interprète le rôle de France, mère de trois filles, habitant Dunkerque, et qui comme les mille deux-cents employés d'une usine vient d'être mise au chômage. LUI, incarne Stéphane, un trader divorcé, père d'un jeune Alban dont il n'a pas le temps de s'occuper. Le boss de son entreprise lui confie un important poste à Paris. C'est là-bas que décide d'aller chercher du travail France sur les conseils d'un ancien collègue qui lui confie que son père forme des femmes de ménage. C'est ainsi donc que la jeune femme et le trader vont faire connaissance. Elle cherche du boulot, lui a besoin d'une femme qui s'occupera de tenir en ordre son luxueux appartement, et plus encore lorsque débarque Alban et sa mère qui confie son enfant à Stéphane pour les trente jours à venir...

Ma Part du Gâteau est le dixième long-métrage de Cédric Klapisch. Une œuvre sur fond de social où les ''grands'' dévorent les ''petits'' sans que cela ne les émeuve jamais. Le réalisateur et scénariste évoque la vie mouvementée d'un trader mais aussi les failles de son existence personnelle. Cet homme qui brasse des millions, auquel son PDG lui offre un poste important avec à la clé l'espoir de prendre la direction est pourtant désespérément seul. Divorcé, incapable de s'occuper seul de son fils, sans amis véritables, il est hautain, dédaigneux, égocentrique et cynique. Face à une France/Karin Viard mère de trois enfants, employée de ménage d'abord, et garde-d'enfant ensuite, Cédric Klapisch évoque la possibilité pour cet homme particulièrement froid et amer de devenir un peu plus humain à son contact. C'est presque tout l'enjeu de Ma Part du Gâteau qui démarre assez ''foutraquement'' avec d'un côté, France et sa smala et de l'autre Stéphane plongé au cœur des négociations financières. Et puis, vient la rencontre entre celle que l'on considérera comme la protagoniste de cette histoire tandis que lui incarne une certaine forme d'antagonisme. Petit à petit, la relation patron-employé s'étoffe et semble se diriger vers cette voie que partagent beaucoup d’œuvres. On est pourtant encore très du formidable Quelques Jours avec Moi de Claude Sautet. La formidable relation qu'entretenaient les personnages incarnés par Sandrine Bonnaire et Daniel Auteuil vingt-trois ans plus tôt est ici viciée par le naturel d'un individu ''hors-norme' qui revient à la charge dès que l'occasion se présente...

Gilles Lellouche et Karin Viard portent littéralement le film vers un message d'espoir. Du moins, jusqu'à ce que ce petit malin de Cédric Klapisch n'explose les certitudes du spectateur en évoquant un fait qui va en partie tout remettre en question. Ma Part du Gâteau prend alors une tournure très étrange qui à réfléchir à posteriori, cadre de manière inappropriée dans un contexte où le jeu de séduction a su se faire une place entre deux individus que rien ne r approche. Le réalisateur et scénariste précipite alors les événements jusqu'à un final révolté et un arrêt sur image déstabilisant. Critiquable pour son parti-pris parfois mal dégrossi et caricatural (Gilles Lellouche/Stéphane est parfois vraiment immonde), Ma Part du Gâteau a cependant l'honnêteté de proposer une dernière partie qui évite l'écueil des comédies dramatiques qui se terminent toutes de la même manière. Parfois risible dans sa construction, glaçant dans sa galerie de portraits, émouvant dans la relation qu'entretiennent les deux héros du récit, Cédric Klapisch signe avec ce dixième long-métrage une œuvre plus cynique qu'elle n'en a l'air. Au final, on est pourtant très loin du meilleur de sa filmographie. Cependant, le couple Karin Viard/ Gilles Lellouche fonctionne bien et derrière le message social, on est séduit par les rapports qu'entretiennent leurs personnages respectifs. A noter les présences de Zinedine Soualem, d'Audrey Lamy ou encore d'Alex Lutz

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