La réalisatrice et
scénariste française Hélène Fillières a d'abord débuté par une
carrière d'actrice dès la fin des années quatre-vingt. Elle
incarne d'ailleurs dans Volontaire
le rôle de la capitaine de corvette Weber, celle-là même qui
accueille celle qui deviendra l'héroïne de ce récit passionnant se
déroulant dans un contexte inhabituel pour ce genre d'histoire. En
effet, pour la jeune actrice française Diane Rouxel qui débutait sa
carrière seulement trois ans en arrière en 2014 tout en ayant déjà
fait ses preuves dans une poignées de longs-métrages tout sauf
anecdotiques (Les Garçons Sauvages
de Bertrand Mandico), c'est l'occasion de revêtir l'uniforme de la
marine. Et notamment celui de l'aspirante Laure Baer qui comme le
titre l'annonce, se porte volontaire pour être officier à l'école
des fusiliers marins de Lorient. Avec cette mode stupide qui injecte
le terme ''féministe''
à toutes les sauces dès lors qu'une œuvre est mise en scène ou
principalement interprétée par une femme, on aurait pu croire que
Volontaire
allait opposer une jeune femme à une hiérarchie masculine machiste
et intolérante envers elle. Pourtant, Hélène Fillières parvient
justement à éviter ce genre d'écueil pour se concentrer sur deux
points essentiels. La volonté pour cette jeune femme de faire ses
preuves auprès du capitaine de frégate Yann Rivière, directeur des
études de l'école des fusiliers, et y évoluer jusqu'à parvenir à
intégrer une formation de combat...
Là
où il ne serait pas tout à fait juste de dire que Volontaire
élude dans son entièreté le thème du sexisme ou de la misogynie
dans le contexte qui est celui du long-métrage, c'est lorsque
justement l'héroïne doit faire face au jugement du colonel Yann
Rivière qui lui refuse l'accès à la dite formation. Naît de cette
attitude de la part de son supérieur direct, une certaine ambiguïté
que cultive le récit à travers les regards que se lancent ces deux
personnages admirablement interprétés par la talentueuse Diane
Rouxel, mais également par Lambert Wilson qui comme à son habitude
incarne impeccablement le rôle de l'officier Yann Rivière. Parmi
les seconds rôles, on retiendra celui qu'interprète Corentin Fila.
Dans la peau de l'enseigne de vaisseau Loïc Dumont, son
homosexualité démontre qu'une certaine ouverture d'esprit cohabite
entre son orientation sexuelle et la rigueur toute militaire de
l'école où il suit lui-même une formation. Être un homme et...
aimer les hommes n'empêche pas de vouloir et de pouvoir rendre
service à la Nation. De ce côté là, Volontaire
fait
preuve d'une réjouissante ouverture d'esprit...
Concernant
l'étrange et émouvante relation qu'entretiennent les deux
principaux personnages, Diane Rouxel et Lambert Wilson leur
insufflent suffisamment de force et d'émotion pour que l'on croit
sans douter un seul instant à cette histoire d'amour irrésolue,
insolvable, entre une jeune recrue faussement insolente et un
militaire de carrière froid et rigide. Aussi fascinante que puisse
être l'évolution de Laure Baer ou que puissent l'être également
son entraînement et ses rapports avec d'autres recrues du même sexe
au fond, beaucoup plus rudes envers elle que n'importe quel gradé de
sexe masculin, c'est bien cette relation qui fait du long-métrage
d'Hélène Fillières une œuvre réellement passionnante. Ne
s'abandonnant pas à la facilité, la réalisatrice laisse planer le
doute quant à ce qui lie véritablement ces deux êtres et ce,
jusqu'au dénouement. Et même par delà les non-dits, on peut encore
se demander ce qui a pu rapprocher ces deux-là une fois arrivé le
générique de fin. Accompagné par la discrète mais envoûtante
musique de Bruno Coulais, Volontaire
offre également l'occasion de voir apparaître ponctuellement à
l'écran Josiane Balasko, André Marcon ou encore l'humoriste Marc
Fraize sans la courte présence duquel, nous n'aurions peut-être pas
découvert ce petit bijou qu'est le film d'Hélène Fillières...
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