Alors que Buddy répare
la clôture de Walter, Fancy, l'épouse de ce dernier, convie le
jeune homme à venir se protéger de l'ouragan qui s'approche
dangereusement de la région en l'installant dans leur très belle
demeure. C'est alors le début d'un curieux récit qui mènera Buddy
jusqu'à la salle d'interrogatoire d'un commissariat où il sera
soupçonné d'avoir commis le meurtre d'un adolescent disparu depuis
quatre jours... S'il n'a jamais cessé de tourner pour le cinéma,
l'acteur Nicolas Cage connaît surtout un regain d'intérêt auprès
des cinéastes depuis le milieu des années 2010 et même encore
davantage depuis ces trois ou quatre dernières années puisqu'entre
2017 et 2019, il a aligné pas moins de dix-huit longs-métrages à
son compteur d'interprète. Mais à en juger par les critiques, la
majeure partie d'entre eux demeurent anecdotiques, voire même
pathétiques au regard de celui qui interpréta le personnage
principal du remarquable Leaving Las Vegas
de Mike Figgis en 1996. Dernièrement sortait directement en VOD le
très particulier Grand Isle : Piège Mortel
(veuillez barrer la mention inutile), troisième long-métrage du
réalisateur Stephen S. Campanelli. Une œuvre sans doute un peu trop
bancale pour convaincre de ses bienfaits. Surtout si l'on tient
compte du fait que dans le genre, tout semble avoir déjà été dit
et dans des conditions bien plus glorieuses que dans le cas
présent...
Anti-héros
par excellence, Nicolas Cage interprète donc Walter, cet ancien
soldat blessé avant même d'avoir pu partir au combat et hanté par
le souvenir de compagnons d'armes décimés lors d'une intervention à
laquelle il ne put participer. Marié à Fancy qu'interprète
l’envoûtante KaDee Strickland que l'on pu notamment découvrir
dans l'excellent The Grudge
de Takashi Shimizu en 2004, il a toutes les apparences du redneck au
cheveu sale et à la gueule abîmée par de trop nombreuses années
d'alcoolisme. Sur ce point là, Nicolas Cage reste encore
convainquant. Certaines de ses mimiques rappellent qu'il fut capable
d'interpréter le rôle de sa vie dans le film de Mike Figgis avec
une grâce filant le vertige et semant le trouble. C'est même avec
un certain regret que les plus compatissants envers cet interprète
dont la réputation actuelle est parfois aussi peu envieuses que
celle (pas toujours justifiée) de Christophe Lambert et celle
(méritée) de John Travolta, regretteront de n'avoir pas découvert
Grand Isle : Piège Mortel
dans sa version originale. Surtout, Nicolas Cage ne mérite
certainement pas la volée de bois vert qu'il se prend chaque fois
qu'il a la mauvaise idée de figurer dans un film indigne de sa
stature passée...
Car
le plus gros défaut de Grand Isle : Piège
Mortel
ne provient certainement pas de son interprétation qui jusque là,
s'avère sinon convaincante, du moins pas plus ridicule que dans
n'importe quel autre film d'horreur formé autour de couples barrés
piégeant leur(s) convive(s). Si le long-métrage de Stephen S.
Campanelli commence sous des augures plutôt positives, le film fini
par s'engluer dans une mise en scène brouillonne et surtout, vérolée
par d'innombrables incohérences. À dire vrai, plus que Nicolas
Cage, c'est sans doute la performance de l'actrice KaDee Strickland
que retiendra le spectateur. Sensuelle, troublante et même parfois,
déstabilisante, elle incarne une Fancy que l'on devine totalement
perchée et jouant un jeu pervers avec un Buddy (Luke Benward) à la
nature étonnamment innocente. Reste que Grand
Isle : Piège Mortel
manque de rythme. Ce qui en soit n'aurait pas été un problème si
le réalisateur avait sur maintenir une tension permanente. Ce qui ne
semble pas le cas tant l'invraisemblance de certaines situations
décrédibilise l'ensemble du scénario. Je pourrais égrainer là
toutes les grossières ficelles de l'intrigue mais je préfère
encore laisser à celles et ceux qui fondent encore tous leurs
espoirs sur Nicolas Cage, le choix de découvrir ce petit film
dramatico-horrifique au final, assez mal fagoté...
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