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samedi 25 juillet 2020

Grand Isle : Piège Mortel de Stephen S. Campanelli (2020) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Alors que Buddy répare la clôture de Walter, Fancy, l'épouse de ce dernier, convie le jeune homme à venir se protéger de l'ouragan qui s'approche dangereusement de la région en l'installant dans leur très belle demeure. C'est alors le début d'un curieux récit qui mènera Buddy jusqu'à la salle d'interrogatoire d'un commissariat où il sera soupçonné d'avoir commis le meurtre d'un adolescent disparu depuis quatre jours... S'il n'a jamais cessé de tourner pour le cinéma, l'acteur Nicolas Cage connaît surtout un regain d'intérêt auprès des cinéastes depuis le milieu des années 2010 et même encore davantage depuis ces trois ou quatre dernières années puisqu'entre 2017 et 2019, il a aligné pas moins de dix-huit longs-métrages à son compteur d'interprète. Mais à en juger par les critiques, la majeure partie d'entre eux demeurent anecdotiques, voire même pathétiques au regard de celui qui interpréta le personnage principal du remarquable Leaving Las Vegas de Mike Figgis en 1996. Dernièrement sortait directement en VOD le très particulier Grand Isle : Piège Mortel (veuillez barrer la mention inutile), troisième long-métrage du réalisateur Stephen S. Campanelli. Une œuvre sans doute un peu trop bancale pour convaincre de ses bienfaits. Surtout si l'on tient compte du fait que dans le genre, tout semble avoir déjà été dit et dans des conditions bien plus glorieuses que dans le cas présent...

Anti-héros par excellence, Nicolas Cage interprète donc Walter, cet ancien soldat blessé avant même d'avoir pu partir au combat et hanté par le souvenir de compagnons d'armes décimés lors d'une intervention à laquelle il ne put participer. Marié à Fancy qu'interprète l’envoûtante KaDee Strickland que l'on pu notamment découvrir dans l'excellent The Grudge de Takashi Shimizu en 2004, il a toutes les apparences du redneck au cheveu sale et à la gueule abîmée par de trop nombreuses années d'alcoolisme. Sur ce point là, Nicolas Cage reste encore convainquant. Certaines de ses mimiques rappellent qu'il fut capable d'interpréter le rôle de sa vie dans le film de Mike Figgis avec une grâce filant le vertige et semant le trouble. C'est même avec un certain regret que les plus compatissants envers cet interprète dont la réputation actuelle est parfois aussi peu envieuses que celle (pas toujours justifiée) de Christophe Lambert et celle (méritée) de John Travolta, regretteront de n'avoir pas découvert Grand Isle : Piège Mortel dans sa version originale. Surtout, Nicolas Cage ne mérite certainement pas la volée de bois vert qu'il se prend chaque fois qu'il a la mauvaise idée de figurer dans un film indigne de sa stature passée...

Car le plus gros défaut de Grand Isle : Piège Mortel ne provient certainement pas de son interprétation qui jusque là, s'avère sinon convaincante, du moins pas plus ridicule que dans n'importe quel autre film d'horreur formé autour de couples barrés piégeant leur(s) convive(s). Si le long-métrage de Stephen S. Campanelli commence sous des augures plutôt positives, le film fini par s'engluer dans une mise en scène brouillonne et surtout, vérolée par d'innombrables incohérences. À dire vrai, plus que Nicolas Cage, c'est sans doute la performance de l'actrice KaDee Strickland que retiendra le spectateur. Sensuelle, troublante et même parfois, déstabilisante, elle incarne une Fancy que l'on devine totalement perchée et jouant un jeu pervers avec un Buddy (Luke Benward) à la nature étonnamment innocente. Reste que Grand Isle : Piège Mortel manque de rythme. Ce qui en soit n'aurait pas été un problème si le réalisateur avait sur maintenir une tension permanente. Ce qui ne semble pas le cas tant l'invraisemblance de certaines situations décrédibilise l'ensemble du scénario. Je pourrais égrainer là toutes les grossières ficelles de l'intrigue mais je préfère encore laisser à celles et ceux qui fondent encore tous leurs espoirs sur Nicolas Cage, le choix de découvrir ce petit film dramatico-horrifique au final, assez mal fagoté...

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