Les États-Unis, que
dis-je... le monde entier peu lui dire merci. Il y a vingt-quatre
ans, Roland Emmerich a sauvé le monde. Lui, l'analyste informaticien
David Levinson, le capitaine de l'US Marine Corps Steven
Hiller, le pilote Russel Casse ainsi que le président des États-Unis
d'Amérique Thomas J. Whitmore. Une brochette de super-héros à
l'échelle humaine drapés d'un patriotisme qui sans doute, donna à
l'époque au peuple américain, de sacrés frissons. Mais voici
comment tout a commencé... Le 2 juillet 1996, deux jours avant le 4
juillet, date de commémoration de l'indépendance des États-Unis
d'Amérique. C'est à cette date très précise que se profile autour
de la Lune, une ombre menaçante. Celle d'un immense vaisseau-mère
de cinq cent kilomètres de diamètre qui se déleste d'un nombre de
vaisseaux plus petits, mais néanmoins fort imposants qui vont
descendre sur Terre pour se poster à divers endroits stratégiques
de la planète. Concernant les États-Unis, les endroits visés sont
notamment l'Empire State Building à New York ainsi que le Capitol et
La Maison Blanche situés tout deux à Washington. Si la présence
d'un vaisseau au dessus du célèbre gratte-ciel créé par la
compagnie d’architectes Shreve, Lamb and Harmon entre 1929
et 1931 s'avère... disons... crédible, celle de deux vaisseaux au
dessus de Washington à 3,1 miles (soit, environ 5 kilomètres) de
distance l'un de l'autre est par contre tout à fait incohérente.
Il ne faut pas être une
bête en mathématiques pour comprendre que vue la taille des
vaisseaux stationnant au dessus du Capitol et de La Maison Blanche,
la chose s'avère tout à fait surprenante. Mais bon, supposons là
qu'il ne s'agit que d'un détail sans importance... Alors que l'armée
s'active et se prépare à une intervention (amicale ou non) des
visiteurs, David Levinson capte un signal qu'il juge particulièrement
inquiétant. En effet, ce signal semble être un compte à rebours
qui pourrait signifier l'attaque très prochaine des envahisseurs.
Quelle chance pour notre homme dont l'ex femme travaille pour le
président des États-Unis d'Amérique !!! Un moyen de justifier
la grande facilité avec laquelle l'analyste informaticien
s'introduit entre les murs de La Maison Blanche afin de prévenir le
président et ses collaborateurs du danger imminent. D'ailleurs,
Independence Day
ne sera qu'une succession d'heureux hasards émaillés d'un nombre
affolant d’invraisemblances. Lesquelles ? Et bien, celle
concernant par exemple l'analyste informaticien justement,
qu'interprète le toujours génial Jeff Goldblum, et son incroyable
capacité à décoder les informations issues de la technologie
extraterrestre qui, je le précise, s'avère sans doute en avance sur
celle des hommes de plusieurs siècles, voire, plusieurs millénaires.
Un
David Levinson qui ne sera ''armé'' que d'un simple ordinateur
portable capable de se connecter directement avec le système
informatique des aliens !!! Et oui, car il n'en faudra (presque)
pas davantage pour que l'humanité parvienne à prendre le dessus sur
l'armement surpuissant et sur le système de protection de ces
créatures malodorantes. Improbable ? Euh... vous croyez ?
Et que dire de ses performances face au Docteur Brackish Okun et ses
collaborateurs qui depuis quarante ans étudient vainement la
technologie alien grâce à la présence dans la zone 51, d'une base
souterraine cachant un vaisseau extraterrestre s'étant écrasé au
sol le 4 juillet 1947 ? Mais tout ceci n'est que du cinéma, pas
vrai ? Et puis, il y a le capitaine de l'US Marine
Corps Steven Hiller qu'interprète l'acteur Will Smith. Cabotin, même
lorsque son meilleur ami vient de mourir... un type attachant,
courageux, héroïque même diront certains. Et surtout, chose
surprenante, capable de guider le vaisseau caché sous la zone 51, et
qui jusque là, était en piteux état avant de se retrouver
subitement fonctionnel lorsque le toujours ingénieux David Levinson
parvient à raccorder ses données informatiques à celles de son
''fidèle'' ordinateur portable.
Ayant quitté son
Allemagne natale pour les États-Unis six ans auparavant, le
réalisateur Roland Emmerich semble éprouver la nécessité de
remercier le pays qui l'héberge désormais en le désignant comme
l'unique chance pour l'humanité de survivre à une attaque
extraterrestre. Dégoulinant de patriotisme, Independence Day
s'ouvre pratiquement sur la vision d'un drapeau américain
''flottant'' sur la surface de la Lune où, le réalisateur ne
pouvant s'empêcher de noter l'anecdote, un certain Neil Armstrong a
foulé le sol en premier. Et que dire du rôle qu'a offert le
réalisateur allemand à l'acteur Bill Pullman, formidable Fred
Madison dans le chef-d’œuvre de David Lynch Lost
Highway
l'année suivante mais insupportable dans le rôle de Thomas J.
Whitmore. Un président lisse et surtout, très courageux puisque se
portant volontaire pour aller affronter les vilaines bêtes qui
tentent d’annihiler l'espèce humaine pour s'approprier la totalité
des ressources terrestres. Bourré jusqu'à la gueule
de ''bons mots'', de ''punchlines'', inadéquats pour ce type
d'événements mais tout à fait appropriés lorsqu'il s'agit de ne
produire qu'un long-métrage visant à faire un maximum de recettes
au mépris de toute vraisemblance, Independence Day
est un show permanent nanti, faut-il le préciser lorsque l'on
apprend que le film a été financé à hauteur de presque cent
millions de dollars, plutôt efficace en ce qui concerne ses
effets-spéciaux.
Ne
pouvant s'empêcher d'en faire toujours trop (ce qui demeure sa
marque de fabrique), Roland Emmerich convoque les superviseurs en
effets-spéciaux visuels Volker Engel et Douglas Smith, la
productrice/superviseuse en effets-spéciaux digitaux Tricia Ashford,
le superviseur et designer des créatures aliens Patrick Tatopoulos,
le producteur en effets visuels Terry Clotiaux et les superviseurs en
effets mécaniques et en pyrotechnie miniature Joseph Viskocil et
Clay Pinney pour un spectacle visuel évidemment total. Au mépris,
toujours, d'une certaine cohérence. Pas ou peu crédible pour un
sou, Independence Day
bénéficie cependant d'un remarquable montage signé David Brenner
compte tenu des nombreuses ramifications (pas toujours justifiées)
proposées par le script écrit par le réalisateur lui-même et par
le scénariste Dean Devlin qui depuis Moon 44
en 1990 et jusqu'à Godzilla
en 1998 est resté fidèle à Roland Emmerich. Amateurs de
science-fiction sérieuse, merci de vous abstenir. Gavé
de récompenses dont un Oscar
des meilleurs effets-spéciaux et un second pour le meilleur son en
1997, l’œuvre de Roland Emmerich a connu une première suite
intitulée Independence Day: Resurgence
et sortie en 2016. Véritable engeance du septième art, cette
séquelle permet de réévaluer l’œuvre d'origine tant la suite
des aventures du président Thomas J. Whitmore et de David Levinson
(toujours interprétés par les acteurs Bill Pullman et Jeff
Goldblum) auxquelles ne participe heureusement plus pour lui Will
Smith, est pitoyable. Avant de clore cet article, j'aimerais préciser
également la présence de plusieurs formidables interprètes ayant
participé à l'aventure Independence Day.
Robert Loggia y incarne le Général William Grey et Brent Spiner
(le Data de Star Trek : la Nouvelle
Génération)
le personnage du Docteur Brakish Okun. À noter également la
présence (Merde ! Je l'ai loupée) de la française Charlotte
Gainsbourg dans le rôle du docteur Catherine Marceaux...
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