Alors que depuis qu'il a
été capable d'observer l'univers à travers d'immenses télescopes
et qu'il est en mesure de s'extraire de la gravité terrestre pour
voyager dans l'espace, l'homme rêve de découvrir d'autres planètes
habitables que la sienne. En l'an 2000, la navette spatiale
américaine Hope1 quitte la
Terre de la base de Cap Kennedy avec à son bord, quatre membres
d'équipage : Les docteurs John Andros, Paul Martin et Lisa
Wayne ainsi que le colonel Hank Stevens. Leur destination :
Taurus, une planète
de classe Minshara (Classe M) à l'environnement proche de celle de
la Terre. Leur mission : s'assurer qu'elle possède tous les
critères permettant à l'homme de s'y replier un jour. En chemin,
les quatre astronautes vont faire face à de nombreux problèmes. À
commencer par un vaisseau non humain habité par une étrange
créature humanoïde particulièrement agressive. Contraints de la
tuer et de faire exploser le vaisseau, les membres de Hope1
reprennent ensuite leur voyage vers Taurus.
Plus loin dans l'espace, la navette est confrontée à une pluie de
météorites perturbant les outils de navigation obligeant le colonel
Stevens a prendre une décision importante afin de réparer les
dégâts causés par l'une d'entre elles. Alors que leur voyage n'est
pas encore arrivé à son terme, Hope1
atterrit sur une planète inconnue en grande partie recouverte par
des océans. Totalement immergée, la navette est rapidement
encerclée par d'immense crustacés. Pendant que les autres membres
mettent tout en œuvre pour la réparer, le docteur Andros fait le
choix d'aller visiter la planète afin de vérifier si selon les
calculs de Lisa Wayne, celle-ci est habitable...
Tourné
en 1965 par le réalisateur américain Leonard Katzman, dont il
s'agira de l'unique long-métrage cinéma, Space Probe
Taurus
tente avec plus ou moins de succès d'ancrer le récit et ses
personnages dans un contexte de voyage intergalactique réaliste.
Surtout connu chez nous pour avoir tourné plus de soixante épisodes
de la célèbre série télévisée Dallas,
c'est malheureusement avec très peu de moyens financiers que
Leonard Katzman parvient cependant à réaliser une œuvre de
science-fiction qui, si elle ne laissera pas de souvenirs
impérissables, demeure tout à fait convenable. Bien que le
passionnant sujet de cette aventure spatiale aux confins de l'univers
à la recherche d'une planète habitable soit parfois traité avec un
luxe de sérieux, de nombreux indices laissent entrevoir l'absence de
budget de cette petite production financée par le réalisateur
lui-même ainsi que par Leon Selknick et Burt Topper.
Alors
que le film ouvre les hostilités en faisant passer un message qui
laisse rêveur, entretenu par des images d'archives empruntées à la
NASA,
très rapidement, Space Probe Taurus
montre ses limites. Et même si les quatre principaux interprètes
que sont Francine York, James B. Brown, Bayne Barron et Russ Bender
s'avèrent plutôt convaincants dans leur tenue d'astronautes,
certains détails feront tiquer, voire sourire le spectateur : à
commencer par la créature que les personnages croisent lors de leur
voyage. Un Craignos
Monster plus drôle que vraiment effrayant, incarné par Jimmy
Bracon, et qui passe son temps à tirer la langue (une manière de
s'exprimer?). Une grande majorité des scènes se déroulent dans le
cockpit d'une navette on ne peut plus étroite. Alors que nous sommes
à la toute fin du vingtième siècle, le spectateur éprouvera sans
doute un irrépressible besoin de s'esclaffer devant la porte située
à l'arrière de la salle et mettant une plombe pour s'ouvrir (ce qui
s'avère rédhibitoire lorsque se présente un danger) et ce, dans un
vacarme assourdissant. De même que l'apparition de crabes bien réels
entourant une maquette de Hope1
s'avérera quant à elle des plus improbable, voire ridicule. Une
visite plus approfondie de la planète inconnue aurait sans doute
apporté de la matière à une œuvre de science-fiction qui attache
en réalité davantage d'importance à l'étude du comportement des
membres de l'expédition que de la découverte d'une vie
''ailleurs''. Il n'empêche qu'en dehors de ses défauts, Space
Probe Taurus demeure
un sympathique petit film de science-fiction, ironisant sur les
rapports entre des membres d'équipage presque exclusivement
masculins et proposant une vision archaïque de la vie extra
terrestre... Kitsch mais attachant...
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