Après avoir été
directeur de la photographie sur une poignée de longs-métrages (Le
Fils à Jo
et On Voulait tout Casser de
Philippe Guillard, Hollywoo de
Frédéric Berthe, Tout le Monde Debout
de Franck Dubosc et tout un tas de séries télévisées), Ludovic
Colbeau-Justin est entre temps passé à la réalisation en 2013 avec
les séries No Limit,
Léo Mattéï, Brigade des Mineurs
avant de passer aux choses sérieuses en tournant son premier
long-métrage en 2017 avec C'est Tout Pour Moi.
Après deux téléfilms en 2018, il revient en 2020 avec la nouvelle
comédie interprétée par Dany Boon et Philippe Katerine, Le
Lion.
Sortie sur les écrans français le 29 janvier dernier, cette comédie
d'espionnage pleine de rebondissements n'a pourtant attiré qu'un peu
moins de 500 000 milles spectateurs en France. Un gouffre financier
si l'on tient compte du fait que le film a coûté quatorze millions
d'euros et n'en a rapporté dans l'hexagone qu'environ le tiers. Ce
n'est pourtant pas faute pour Ludovic Colbeau-Justin d'avoir tenté
d'apporter une pierre supplémentaire au Buddy
Movie français
dont les plus remarquables représentants (la trilogie La
Chèvre,
Les Compères
et Les Fugitifs
de Francis Veber) semblent avoir inspiré le scénario d'Alexandre
Coquelle et Mathieu Le Nahour.
Le Lion
se décompose en trois parties distinctes dont la seconde demeure la
plus importante en terme de durée. Le film s'ouvre tout d'abord sous
la forme d'une comédie d'espionnage à l'américaine : Bagnole
et restaurant de luxe, costume de marque et jolie plante à son bras,
Dany Boon y incarne Léo Milan dit ''Le
Lion''.
Un agent secret pris dans une fusillade à la suite de quoi... le
décor change pour la cellule d'un hôpital psychiatrique où il se
retrouve enfermé. Romain Martin est le psychiatre de Léo auquel ce
dernier raconte ses aventures d'agent secret. Persuadé comme le
reste du personnel que celui-ci affabule, Romain émet des doutes
lorsque Léo lui confie avoir aperçu à la fenêtre de sa chambre un
camion de fleuriste suivre sa compagne Louise. Lorsque celle-ci est
finalement kidnappée, Romain commence à se demander si son patient
ne serait pas réellement un agent secret, et aux abois, accepte de
le libérer afin qu'il l'aide à retrouver sa fiancée. Le psychiatre
quitte l’hôpital en compagnie de Léo et les deux hommes se
lancent alors dans une aventure pleine de rebondissements et de
cascades...
Si
le roi mythologique Midas a la faculté de transformer tout ce qu'il
touche en or, la présence de Philippe Katerine au générique de
n'importe quel long-métrage donne à ce dernier l'opportunité de
ressembler à autre chose qu'une comédie banale et sans saveur.
C'est encore vrai avec Le Lion
de Ludovic Colbeau-Justin, lequel ne repose que sur le duo que le
compositeur-interprète campe aux côté de l'acteur Dany Boon. Un
tandem qui pourtant ne tranche peut-être pas suffisamment puisque
chez l'un comme chez l'autre, quelques fusibles, plombs ou câbles
semblent avoir grillé ''là-haut''. C'est à se demander qui est le
plus ''fou'' des deux. Et peut-être même à se poser la question de
savoir si finalement, ni l'un ni l'autre ne l'est réellement... Car
l'un des enjeux du long-métrage repose sur l'identité réelle que
tente d'imposer le personnage incarné par Dany Boon. Est-il fou, ou
bien est-il vraiment un agent secret ? Si Le
Lion est
d'un classicisme qui confine parfois le récit à l'ennui le plus
pénible, le film fait preuve de sursauts miraculeux qui feraient
presque regretter une grosse partie du scénario. En effet, alors que
tout semble avoir été dit, Ludovic Colbeau-Justin nous réserve
une très belle et très bouleversante surprise. Un changement de ton
inattendu. Si les seconds rôles ne sont là que pour servir le
tandem Dany Boon/Philippe Katerine et la sous-intrigue tournant
autour du braquage de la Banque de France pour remplir les cases
vides du scénario, Le Lion s'avère
divertissant, bien rythmé et surtout, les deux acteurs prennent
visiblement beaucoup de plaisir à jouer ensemble. Un plaisir
communicatif...
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