Après avoir débuté sa
carrière et avoir fait sensation avec La Dernière Maison sur
la Gauche en
1972, le réalisateur américain Wes Craven a signé cinq ans après,
un autre classique de l'horreur et de l'épouvante avec La
Colline a des Yeux.
Après un documentaire en 1978 et un téléfilm la même année
(L’Été de la Peur),
il revient sur grand écran trois ans plus tard avec le méconnu La
Ferme de la Terreur.
Une œuvre mineure dans la carrière de Wes Craven mais néanmoins
intéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, le film réunit un
casting relativement convenable et dont une partie est constituée
d'interprètes tout droit venus du petit écran. C'est ainsi donc que
l'on retrouve l'acteur Douglas Barr que l'on connaît bien chez nous
pour l'avoir notamment vu interpréter le rôle régulier de Howie
Munson dans la série L'Homme qui Tombe à Pic
aux côtés de Lee Majors et de Heather Thomas. Lisa Hartman elle
aussi est surtout issue du monde de la télévision. Si elle a joué
dans de nombreuses séries, c'est surtout grâce à Côte
Ouest
que le public français fera sa connaissance. Parmi les autres
interprètes de La Ferme de la Terreur,
on retrouve dans un minuscule rôle l'acteur Michael Berryman, dont
le public découvrira l'étrange visage dans le chef-d’œuvre de
Milos Forman en 1975, Vol au Dessus d'un Nid de
Coucou
mais sera surtout l'un des membres de la famille d'anthropophages de
La Colline a des Yeux
et de sa suite tout deux réalisés par Wes Craven en 1977 et 1985.
L'apparition de l'acteur prenant la forme d'un hommage offert par un
cinéaste à celui qui participa à la naissance d'un mythe...
Autre
interprète non négligeable visible à l'écran : l'acteur
Ernest Borgnine qui offre là ses traits à l'inquiétant Isaiah
Schmidt. Inquiétant car La Ferme de la Terreur
situe
son action dans une communauté de Hittites aux mœurs et coutumes
très stricts justement dirigée par cet homme. Et puis, l’œuvre de
Wes Craven est également l'occasion de découvrir pour l'une de ses
toutes premières apparitions à l'écran, celle qui deviendra onze
ans plus tard une star mondiale grâce à Paul Verhoeven et Basic
Instinct,
l'actrice Sharon Stone. Âgée de seulement vingt-deux ans
lorsqu'elle participe au tournage de La Ferme de
la Terreur,
elle est encore bien loin de la femme fatale que l'on
découvrira dans l'incroyable thriller du réalisateur néerlandais...
Ça n'est pas parce que Wes Craven situe son intrigue dans une
communauté renfermée sur elle-même que le spectateur n'aura pas le
plaisir d'y voir évoluer de jolie plantes. C'est ainsi que participent également à l'aventure dans un contexte trouble et sectaire, les actrices Maren
Jensen et Susan Buckner. Un long-métrage presque cent pour cent
féminin finalement. Et parmi ce séduisant défilé de ''mannequins'',
l'actrice Lois Nettleton qui très rapidement sème le doute de par
son inquiétante attitude.
Si
le sujet même de La Ferme de la Terreur
convoque le fantastique à travers la pratique de la religion, de
certaines coutumes et par la présence latente d'une entité
maléfique, le long-métrage de Wes Craven s'avère bien moins
satisfaisant que les promesses de son synopsis le laissaient espérer.
D'abord, visuellement, La Ferme de la Terreur
rejoint
davantage son précédent téléfilm L’Été de
la Peur
que n'importe quel autre long-métrage dont la vocation est d'être
projeté sur grand écran. Ça n'est pas foncièrement laid, mais le
résultat est tout juste correct. Et puis, il y a ce rythme imposé
par le réalisateur : son film est mou, mais mou... l'ennui s'y
impose comme principale valeur et il faut supporter de longues plages
de tranquillité lors desquelles les interventions des actrices sont
rarement passionnantes. À dire vrai, malgré son potentiel, La
Ferme de la Terreur
n'est qu'un vulgaire petit slasher qui repose presque uniquement sur
la recherche de l'identité du tueur. Il est en fait dommage que Wes
Craven n'ait pas poussé plus loin l'étude de cette communauté
proche des Amish. Par contre, on louera l'inquiétant score composé par James Horner et en partie constitué de chants incantatoires particulièrement angoissants. Pour le reste, La Ferme de la Terreur demeure anecdotique...
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