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jeudi 23 avril 2020

L'Eté de la Peur de Wes Craven (1978) - ★★★★★★★☆☆☆



Un petit cycle consacré au réalisateur américain Wes Craven disparu voici bientôt cinq ans et qui en quarante ans de carrière aura réalisé bon nombre de films cultes et de chefs-d’œuvre du fantastique, de l'horreur et de l'épouvante. À commencer par La Dernière Maison sur la Gauche en 1972 et La Colline a des Yeux en 1977. Deux grands classiques qui en ont précédé d'autres puisque Wes Craven réalisa notamment ensuite Les Griffes de la Nuit en 1984, l'excellent L'Emprise des Ténèbres en 1988, Le Sous-sol de la Peur en 1991 ou encore les quatre volets de la saga Scream entre 1996 et 2011. Le cycle que j'ai choisi de lui consacrer ne portera sur aucun de ces films mais sur trois téléfilms qu'il réalisa pour la télévision américaine entre 1978 et 1985 (L'Eté de la Peur, Invitation pour l'Enfer et Terreur Froide) et sur un long-métrage moins connu du grand public mais sans doute apprécié des amateurs du genre horrifique, La Ferme de la Terreur réalisé en 1981. Une fois n'est pas coutume, je vais respecter l'ordre chronologique et débuter ce cycle de quatre articles en commençant avec L’Été de la Peur dont le titre original est Stranger in the House (ou Summer of Fear) et dont le récit tourne autour du passionnant thème de l'étranger s'imposant dans un cercle familial où les relations entre les membres ne vont bientôt plus tourner très rond...

Échappant au personnage de Regan qui l'a rendue célèbre cinq ans auparavant dans le chef-d’œuvre de William Lustig L'Exorciste, l'actrice américaine Linda Blair incarne Rachel Bryant, jeune américaine tout à fait classique dont les rapports avec ses parents vont se dégrader à l'arrivée de sa cousine Julia Trent qui à la suite du décès de son père et de sa mère dans un accident de voiture vient s'installer chez son oncle Tom, sa tante Leslie et sa cousine Rachel. Dès son arrivée, les choses changent. Alors que sa cousine prend de plus en plus de place au sein de la famille Bryant, Rachel est témoin de faits particulièrement étranges : son cheval attaque subitement Julia, le petit ami de Rachel la quitte pour sa cousine, et ses parents prennent systématiquement fait et cause pour leur nièce. De plus, l'adolescente trouve dans les affaires de sa cousine une étrange amulette. Pire : lors d'une exhibition à cheval, celui de Rachel fait une chute et le vétérinaire présent sur place est contraint de l'euthanasier. Quant au professeur Jarvis auquel la jeune fille a confié ses doutes au sujet de Julia, il est victime d'une attaque foudroyante.

L’Été de la Peur a beau n'être qu'un téléfilm, Wes Craven réussi à mettre en scène une histoire réellement oppressante. Un ''Home Invasion'' diabolique et à l'ancienne plus cruel psychologiquement que physiquement. Le réalisateur ménage un suspens et une tension permanents d'autant plus qu'il prend à témoin le spectateur et le place en observateur d'une machination dont personne autour de l'héroïne incarnée par Linda Blair ne semble prendre conscience. Très rapidement, le récit évoque l'hypothèse d'un cas réel de sorcellerie à travers une anecdote concernant le village dont est originaire la cousine Julia, parfaitement interprétée par l'actrice Lee Purcell, et dont chaque habitant arbore une apparence bien spécifique. Impression qui croit lorsque Rachel découvre l'amulette de sa cousine. Pas d'effets gore ni d'effets-spéciaux grandiloquents. Wes Craven joue la carte de la psychologie avec suffisamment de talent pour faire de L’Été de la Peur un téléfilm d'épouvante authentiquement éprouvant. L'excellent score de John D'Andrea et de Michael Lloyd participe d'ailleurs de cette tension permanente et quasi-palpable. Un téléfilm à découvrir d'urgence pour les fans du cinéaste, tout en tenant compte du fait que du haut de son statut de téléfilm, L’Été de la Peur ne peut rivaliser avec un film tourné pour le grand écran en terme d'esthétique. Ce qui de ce point de vue ne l'empêche pas d'être tout à fait satisfaisant...

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