Un petit cycle consacré
au réalisateur américain Wes Craven disparu voici bientôt cinq ans
et qui en quarante ans de carrière aura réalisé bon nombre de
films cultes et de chefs-d’œuvre du fantastique, de l'horreur et
de l'épouvante. À commencer par La Dernière Maison sur la
Gauche
en 1972 et La Colline a des Yeux en
1977. Deux grands classiques qui en ont précédé d'autres puisque
Wes Craven réalisa notamment ensuite Les Griffes
de la Nuit
en 1984, l'excellent L'Emprise des Ténèbres
en 1988, Le Sous-sol de la Peur en
1991 ou encore les quatre volets de la saga Scream
entre 1996 et 2011. Le cycle que j'ai choisi de lui consacrer ne
portera sur aucun de ces films mais sur trois téléfilms qu'il
réalisa pour la télévision américaine entre 1978 et 1985 (L'Eté
de la Peur,
Invitation pour l'Enfer
et Terreur Froide)
et sur un long-métrage moins connu du grand public mais sans doute
apprécié des amateurs du genre horrifique, La
Ferme de la Terreur
réalisé en 1981. Une fois n'est pas coutume, je vais respecter
l'ordre chronologique et débuter ce cycle de quatre articles en
commençant avec L’Été de la Peur
dont le titre original est Stranger in the House
(ou
Summer of Fear)
et dont le récit tourne autour du passionnant thème de l'étranger
s'imposant dans un cercle familial où les relations entre les
membres ne vont bientôt plus tourner très rond...
Échappant
au personnage de Regan qui l'a rendue célèbre cinq ans auparavant
dans le chef-d’œuvre de William Lustig L'Exorciste,
l'actrice américaine Linda Blair incarne Rachel Bryant, jeune
américaine tout à fait classique dont les rapports avec ses parents
vont se dégrader à l'arrivée de sa cousine Julia Trent qui à la
suite du décès de son père et de sa mère dans un accident de
voiture vient s'installer chez son oncle Tom, sa tante Leslie et sa
cousine Rachel. Dès son arrivée, les choses changent. Alors que sa
cousine prend de plus en plus de place au sein de la famille Bryant,
Rachel est témoin de faits particulièrement étranges : son
cheval attaque subitement Julia, le petit ami de Rachel la quitte
pour sa cousine, et ses parents prennent systématiquement fait et
cause pour leur nièce. De plus, l'adolescente trouve dans les
affaires de sa cousine une étrange amulette. Pire : lors d'une
exhibition à cheval, celui de Rachel fait une chute et le
vétérinaire présent sur place est contraint de l'euthanasier.
Quant au professeur Jarvis auquel la jeune fille a confié ses doutes
au sujet de Julia, il est victime d'une attaque foudroyante.
L’Été de la
Peur
a beau n'être qu'un téléfilm, Wes Craven réussi à mettre en
scène une histoire réellement oppressante. Un ''Home
Invasion''
diabolique et à l'ancienne plus cruel psychologiquement que
physiquement. Le réalisateur ménage un suspens et une tension
permanents d'autant plus qu'il prend à témoin le spectateur et le
place en observateur d'une machination dont personne autour de
l'héroïne incarnée par Linda Blair ne semble prendre conscience.
Très rapidement, le récit évoque l'hypothèse d'un cas réel de
sorcellerie à travers une anecdote concernant le village dont est
originaire la cousine Julia, parfaitement interprétée par l'actrice
Lee Purcell, et dont chaque habitant arbore une apparence bien
spécifique. Impression qui croit lorsque Rachel découvre l'amulette
de sa cousine. Pas d'effets gore ni d'effets-spéciaux
grandiloquents. Wes Craven joue la carte de la psychologie avec
suffisamment de talent pour faire de L’Été
de la Peur
un téléfilm d'épouvante authentiquement éprouvant. L'excellent
score de John D'Andrea et de Michael Lloyd participe d'ailleurs de
cette tension permanente et quasi-palpable. Un téléfilm à
découvrir d'urgence pour les fans du cinéaste, tout en tenant
compte du fait que du haut de son statut de téléfilm, L’Été
de la Peur ne
peut rivaliser avec un film tourné pour le grand écran en terme
d'esthétique. Ce qui de ce point de vue ne l'empêche pas d'être
tout à fait satisfaisant...
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