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jeudi 23 avril 2020

Casa Privata per le SS de Bruno Matteï (sous le pseudonyme de Jordan B. Matthews) (1977) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Sorti la même année que l'autre film de Nazisploitation du réalisateur italien Bruno Mattei KZ9 - Lager di Sterminio, Casa Privata per le SS (Hôtel du Plaisir pour SS) aborde le genre sous un angle quelque peu différent. En effet, dans celui-ci, aucune trace de la moindre scène d'horreur, Bruno Mattei se contentant alors de dénuder ses interprètes féminines pour le plaisir des yeux et de la chair de personnages dont la réputation de traîtres envers le führer Adolf Hitler et la nation allemande doit être mise à jour. Casa Privata per le SS est constitué de trois parties bien distinctes dont la dernière est la plus prometteuse en terme de scénario et de réalisation. Car en effet, avant cela, l’œuvre de Bruno Mattei n'est rien de plus qu'un minable petit film érotique qui non content d'être assez peu (pour ne pas dire, pas du tout) efficace en matière d'aphrodisiaque, véhicule un propos relativement scandaleux. Surtout si l'on imagine que d'observer des femmes vautrées dans la luxure auprès d'officiers nazis puisse exciter certains spectateurs. Ce qui n'est pas le cas ici puisque le réalisateur se contente de filmer mollement des interprètes féminines qui comptent pourtant dans leurs rangs, de très séduisantes et appétissantes actrices. Et parmi elles, les séduisantes mais très froides Marina Daunia et Macha Magall qui interprètent respectivement les personnages de Frau Inge et d'Eva...

Casa Privata per le SS évoquant la trahison supposée de certains officiers allemands envers leur patrie, Hans Schellenberg (l'acteur Gabriele Carrara, toujours charismatique) se voit confier la tâche de réunir quelques jolies prostituées et de les préparer à l'arrivée prochaine des traîtres en question afin de les séduire et de les pousser à révéler leurs véritables intentions. La première partie du film se contente de filmer l'entraînement des prostituées, Bruno Mattei n'hésitant pas une seule seconde à évoquer certaines déviances sexuelles telle la zoophilie (et ce, même si aucune scène de sexe ne vient véritablement concrétiser la chose). Monté à l'arrache par un Vincenzo Vanni aux abonnés absents, Casa Privata per le SS s'avère parfois d'un ennui colossal, aucune scène érotique ne parvenant à émoustiller un public d'amateurs généralement blasé et qui ne trouvera ici, pas grand chose à se mettre sous la dent. Le deuxième acte n'est pas mieux loti et s'avère même carrément bâclé puisqu'arrivé le moment de faire payer aux officiers leur trahison, Bruno Mattei expédie le concept beaucoup trop rapidement...

Reste que Casa Privata per le SS aurait pu faire un bon Nazisploitation s'il ne s'était pas contenté que d'accumuler des scènes de sexe sans intérêt lors d'une grande partie du récit. Sauvé du naufrage absolu par un dernier tiers exposant un Gabriele Carrara véritablement dans son élément, l’œuvre de Bruno Mattei nous ferait presque regretter cette approche frontale du sexe tant il oublie trop souvent de nous raconter une histoire. L'ennui et l'indifférence s'imposant très rapidement, il faudra patienter environ trois-quart d'heure pour qu'enfin la substance même de Casa Privata per le SS ne vienne éveiller la torpeur dans laquelle le spectateur s'était depuis plongé. Imaginons le visage qu'aurait arboré le film de l'italien si très rapidement celui-ci s'était contenté d'y évoquer la relation triangulaire entre Gabriele Carrara/Hans Schellenberg, Marina Daunia/MFrau Inge et Macha Magall/Eva. Intercalé entre de grands airs de musique classique, le score de l'italien Gianni Marchetti est en revanche parfois très convaincant. Au final, Casa Privata per le SS gagne en intensité vers les deux tiers, mais beaucoup trop tard pour qu'on en garde un souvenir impérissable...

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