Sorti la même année que
l'autre film de Nazisploitation
du réalisateur italien Bruno Mattei KZ9 - Lager di
Sterminio,
Casa Privata per le SS (Hôtel
du Plaisir pour SS)
aborde le genre sous un angle quelque peu différent. En effet, dans
celui-ci, aucune trace de la moindre scène d'horreur, Bruno Mattei
se contentant alors de dénuder ses interprètes féminines pour le
plaisir des yeux et de la chair de personnages dont la réputation de
traîtres envers le führer Adolf Hitler et la nation allemande doit
être mise à jour. Casa Privata per le SS
est constitué de trois parties bien distinctes dont la dernière est
la plus prometteuse en terme de scénario et de réalisation. Car en
effet, avant cela, l’œuvre de Bruno Mattei n'est rien de plus
qu'un minable petit film érotique qui non content d'être assez peu
(pour ne pas dire, pas du tout) efficace en matière d'aphrodisiaque,
véhicule un propos relativement scandaleux. Surtout si l'on imagine
que d'observer des femmes vautrées dans la luxure auprès
d'officiers nazis puisse exciter certains spectateurs. Ce qui n'est
pas le cas ici puisque le réalisateur se contente de filmer
mollement des interprètes féminines qui comptent pourtant dans
leurs rangs, de très séduisantes et appétissantes actrices. Et
parmi elles, les séduisantes mais très froides Marina Daunia et
Macha Magall qui interprètent respectivement les personnages de Frau
Inge et d'Eva...
Casa Privata per le
SS évoquant
la trahison supposée de certains officiers allemands envers leur
patrie, Hans Schellenberg (l'acteur Gabriele Carrara, toujours
charismatique) se voit confier la tâche de réunir quelques jolies
prostituées et de les préparer à l'arrivée prochaine des traîtres
en question afin de les séduire et de les pousser à révéler leurs
véritables intentions. La première partie du film se contente de
filmer l'entraînement des prostituées, Bruno Mattei n'hésitant pas
une seule seconde à évoquer certaines déviances sexuelles telle la
zoophilie (et ce, même si aucune scène de sexe ne vient
véritablement concrétiser la chose). Monté à l'arrache par un
Vincenzo Vanni aux abonnés absents, Casa Privata
per le SS s'avère
parfois d'un ennui colossal, aucune scène érotique ne parvenant à
émoustiller un public d'amateurs généralement blasé et qui ne
trouvera ici, pas grand chose à se mettre sous la dent. Le deuxième
acte n'est pas mieux loti et s'avère même carrément bâclé
puisqu'arrivé le moment de faire payer aux officiers leur trahison,
Bruno Mattei expédie le concept beaucoup trop rapidement...
Reste
que Casa Privata per le SS
aurait pu faire un bon Nazisploitation
s'il ne s'était pas contenté que d'accumuler des scènes de sexe
sans intérêt lors d'une grande partie du récit. Sauvé du naufrage
absolu par un dernier tiers exposant un Gabriele Carrara
véritablement dans son élément, l’œuvre de Bruno Mattei nous
ferait presque regretter cette approche frontale du sexe tant il
oublie trop souvent de nous raconter une histoire. L'ennui et
l'indifférence s'imposant très rapidement, il faudra patienter
environ trois-quart d'heure pour qu'enfin la substance même de Casa
Privata per le SS ne
vienne éveiller la torpeur dans laquelle le spectateur s'était
depuis plongé. Imaginons le visage qu'aurait arboré le film de
l'italien si très rapidement celui-ci s'était contenté d'y évoquer
la relation triangulaire entre Gabriele Carrara/Hans Schellenberg,
Marina Daunia/MFrau Inge et Macha Magall/Eva. Intercalé entre de
grands airs de musique classique, le score de l'italien Gianni
Marchetti est en revanche parfois très convaincant. Au final, Casa
Privata per le SS
gagne en intensité vers les deux tiers, mais beaucoup trop tard pour
qu'on en garde un souvenir impérissable...
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