Durant un cours moment de
sa carrière, le cinéaste italien Bruno Mattei participa au genre
Nazisploitation. Dans les années soixante-dix, il s'engouffra
dans une brèche ouverte une décennie plus tôt en réalisant
notamment le très explicite KZ9 – Camp d'Extermination.
Auteur d'une série de films érotiques, Bruno Mattei signe avec ce
long-métrage sa seconde incartade dans le domaine après Casa
Privata per le SS
réalisé la même année. Sous couvert de théories médicales
fumeuses inspirées des exactions d'un certain Josef Mengele de
triste mémoire, le réalisateur accouche d'une œuvre putride en ce
sens où elle n'est rien d'autre qu'un étalage sordide d'atrocités
qui ne font appel qu'à l'imagination d'un cinéaste n'ayant
apparemment comme unique volonté, que de choquer les spectateurs à
travers un étalage d'atrocités. Pourtant, rarissimes seront les
occasions de se montrer réellement épouvanté devant les
incessantes séquences de tortures et d'humiliations. Surtout si l'on
a déjà été confronté à l'abominable Men
Behind the Sun
réalisé par le chinois T.F. Mou onze ans plus tard et qui lui,
exhalait un parfum absolument répugnant. Des scènes d'horreur à
l'intensité rarement atteinte sur un écran et à côté desquelles
celles de KZ9 – Camp d'Extermination paraissent
bien innocentes...
Prétexte
à évoquer le contexte de la seconde guerre mondiale et de
l'envahisseur allemand, Bruno Mattei enferme des captives féminines
venant de différents horizons européens, considérées alors par
leurs geôliers comme de vulgaire prostituées, dans un camp où sont
menées des recherches scientifiques devant asseoir davantage encore
la suprématie de la race aryenne. Sous couvert de témoigner de
faits historiques, le réalisateur italien ne fait qu'exploiter les
horreurs des traitements infligés aux prisonniers en faisant preuve
d'un sadisme de chaque instant. Au programme : humiliations avec
à l'appui, léchage de bottes d'officier allemand, les prisonnières
étant jugées comment inférieures aux chiens des soldats allemands.
Viols, coups, et surtout, utilisation de certaines d'entre elles à
des fins de recherches scientifiques improbables dont une tentative
REUSSIE de faire revenir à la vie un soldat allemand par simple
contact corporel avec deux prisonnières entièrement nues collées à
lui. Véridique, mais bien évidemment invraisemblable.
Ce
qui l'est moins en revanche, ce sont les expériences menées sur
l'utérus de la femme, sur l'emploi d'armes chimiques (deux des
captives en feront les frais en étant gazées dans les douches), ou
encore sur la nécessité pour le commandant du camp, Wieker
(l'acteur Ivano Staccioli), de trouver un moyen de modifier les
orientations sexuelles des homosexuels ! À lire tout ça, on
pourrait supposer que KZ9 – Camp
d'Extermination est
une œuvre visuellement insupportable et que son souvenir reste gravé
longtemps encore après la projection... mais ne rêvons pas. Le film
de Bruno Mattei s'avère plutôt médiocre. Ce qui s'avère dommage,
surtout qu'en dehors de son esthétique déprimante et de certaines
mais trop rares séquences pouvant réellement éveiller le malaise
chez le spectateur (la scène de sexe nécrophilique), la présence
de la superbe actrice italienne Sonia Viviani et de quelques autres
interprètes féminines se dévêtant sur ordre des allemands n'est
pas négligeable. Comme ne l'est pas davantage la présence de Ria De
Simone dans le rôle de la sadique chef Kapo Marta, ou mieux encore
de l'acteur Gabriele Carrara en Oberleutnant Otto Ohlendorff au
sourire particulièrement sinistre... D'une manière générale, KZ9
– Camp d'Extermination est
un piètre ''témoignage'' de certaines exactions des nazis lors du
second conflit mondial. Totalement gratuit et ne véhiculant aucun
message positif, le film de Bruno Mattei ne s'avère qu'un
étalage d'atrocités moyennement convaincantes et au final,
relativement anecdotique...
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