Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 22 avril 2020

Scalps, Venganza India de Bruno Mattei et Claudio Fragasso (1987) - ★★★★★★★☆☆☆



Le cinéaste italien Bruno Mattei aura touché à de nombreux genres. Après avoir été notamment monteur pour le compte de Jesus Franco sur le film érotique 99 Mujeres et avant de l'être à nouveau chez Ferdinando Merighi sur Meurtre dans la 17e Avenue ou encore sur Emmanuelle et Françoise de Joe D'Amato, il est passé à son tour derrière la caméra dès 1970 avec Armida, il Dramma di una Sposa sous le nom de Jordan B. Matthews. Il enchaîne ainsi toute une série de films érotiques qu'il réalisera sous divers pseudonymes tout en se penchant sur le sous-genre Nazisploitation avec Casa Privata per le SS et KZ9 - Lager di Sterminio, tout deux réalisés en 1977. Il faudra cependant attendre 1980 et Virus Cannibale pour que Bruno Mattei devienne l'auteur culte qu'il est demeuré même par de là sa propre disparition. Une légende du cinéma bis, voire X, Y...Z. L'italien touche à tous les genres et passe allégrement et sans distinctions du W.I. P (Violenza in un Carcere Femminile en 1982) au péplum (I Sette Magnifici Gladiatori en 1983), en passant par le film de science-fiction, de guerre, et d'horreur avec, parfois, une nette prédisposition pour le plagiat (son Robowar évoque le Predator de John McTiernan, quant à Cruel Jaws, il osa carrément s'imposer non officiellement comme le cinquième volet de la saga des Dents de la Mer...).

Il y a un genre auquel il toucha également et qui concerne très peu de ses longs-métrages en tant que réalisateur. Il s'agit du western. Et comme il le fit l'année précédente avec Bianco Apache, Bruno Mattei réalise en 1987 le western Scalps, Venganza India en collaboration avec un autre cinéaste italien, Claudio Fragasso, notamment auteur de Troll 2 en 1990. Si Bruno Mattei n'est pas reconnu pour ses immenses qualités de metteur en scène, il s'avère dans le cas présent, capable d'une certaine aisance dans le western. Nous sommes encore bien loin du nanar que certains fans prêteront des années plus tard à sa carrière et même si Scalps, Venganza India fait pâle figure face à certains grands noms du genre et du western spaghetti en particulier, le deuxième qu'il réalise en compagnie de Claudio Fragosso s'avère plutôt plaisant à regarder. D'autant plus que pour incarner l'héroïne, l'indienne Yarin dont le peuple vient d'être décimé par le colonel psychopathe Connor, les deux réalisateurs se sont octroyé la présence de la séduisante actrice espagnole Mapi Galan, laquelle sait dans le cas présent manier le couteau et l'arc comme personne.

Et surtout pas comme celui qui dans n'importe quelle autre situation aurait endossé le rôle du véritable héros de cette histoire de vengeance mais qui ici fait parfois office de boulet. Incarné par l'acteur grec Vassili Karis, Matt Brown est tout d'abord le héros typique sauvant la veuve sans orphelin avant de n'être rien d'autre que le ''suiveur'', du moins jusqu'à ce qu'il serve de pièce de boucherie au délire gore des deux réalisateurs et du personnage du colonel interprété quant à lui par l'acteur Alberto Farnese. Histoire de vengeance au cœur de laquelle tout un village d'indiens est décimé parce que leur chef a refusé d'offrir sa fille aînée au colonel Connor... Dès les première secondes, le ton est donné. Les premières lignes de dialogue s'avèrent particulièrement gratinées et créent surtout un décalage entre les propos et l'époque soutenue par le récit. L'avantage de la version française de Scalps, Venganza India étant qu'elle est renforcée par un doublage absolument désastreux.

À tel point que l'on a parfois bien du mal à se concentrer sur l'intrigue tant les dialogues nous projettent dans la salle où les doubleurs eurent la lourde tâche d'assurer le doublage des dialogues à l'origine, en italien. Il n'empêche que ce défaut rédhibitoire pour certains participe en réalité du charme de Scalps, Venganza India et constitue finalement un bon compromis vu la piètre performance, semble-t-il, d'une partie des interprètes. La palme d'or revenant sans doute au grec Cassili Karis qui même s'il n'est fondamentalement pas mauvais est, le pauvre, nanti dans la langue de Molière d'un timbre de voix de garçon-coiffeur ridicule. Si Scalps, Venganza India possède peu d'envergure face à de nombreuses autres productions du même type et de la même génération, il serait vain de feindre de s'y être ennuyé et surtout de n'y voir qu'un nanar. Scalps, Venganza India n'est peut-être pas le meilleur film de Bruno Mattei, mais il demeure une excellente alternative au reste de sa filmographie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...