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mercredi 22 avril 2020

The Hackers de John Duncan (1988) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Il y a encore une poignée d'heures, je ne soupçonnais pas l'existence de cette minuscule production horrifique américaine tournée dans les environs de Lexington et Croswell. Sans l'érudition d'Otto Rivers, aucune chance ou presque d'entendre parler sur notre territoire de ce curieux long-métrage réalisé en 1988 par John Duncan dont il s'agit apparemment de l'unique méfait en dehors de Black Mirror Monster deux ans auparavant. Aucune information ou presque ne semble filtrer dans l'hexagone et ça n'est qu'après d'intenses recherches que j'ai pu mettre la main sur ce Graal authentique qui fera sans doute fuir ceux qui s'émeuvent généralement de la moindre effusion de sang à l'écran, des faibles moyens dont peuvent bénéficier certaines micro-productions, ou du caractère très particulier que peut avoir, tiens, au hasard The Hackers, justement. Un tout petit film qui tient autant du Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper que de n'importe quel autre film d'horreur crapoteux des années soixante-dix et quatre-vingt. Mais ce qui fait le charme du long-métrage de John Duncan se situe très exactement là où le spectateur circonscrira ses défauts. L'amateurisme évident de la majorité des interprètes et notamment du trio de tête interprété par Howard Coburn, Dale Caughel et Steve Pricharo. Trois acteurs dont il serait vain de chercher à mettre la main sur leur filmographie puisque ces trois là n'ont semble-t-il depuis The Hackers, rien tourné d'autre.

Dans les rôles respectifs de Pa Hacker et de ses rejetons Arnie et Eldon, il arpentent les routes de campagne à la recherche de victimes. La première d'entre elles ne connaîtra certes pas le pire des sorts (un pouce coupé alors qu'il tentait de faire du stop), ce qui ne sera pas le cas des suivantes. Entre une jeune femmes décapitée, tête jetée sur le bord de la route et quelques individus considérés de gênants pour notre trio de dégénérés, The Hackers n'est pas avare en terme de meurtres sanglants. Possédant un humour noir très prononcé, l’œuvre de John Duncan est aussi parfois relativement morbide. Surtout lorsqu'interviennent quelques saillies électroniques qui dénotent avec l'arrivée subite et à diverses occasions, d'une musique pop de mauvaise qualité mais lorgnant vers la cold wave. Un accouplement qui ne fonctionne pas forcément et désamorce le caractère sordide du récit ultra-minimaliste qui nous est conté. Sont-ce les nappes glaçantes ou l'incongruité de certaines séquences ? Toujours est-il que des scènes aussi anodines que les deux frangins Hacker s'incrustant dans un parc de jeux pour enfants creuse un décalage qui finit par provoquer l'inconfort d'une menace imminente...

Pour les complétistes qui aimeraient investir dans l'unique édition DVD sortie à ce jours, qu'ils s'accrochent : trois milles DVD seulement furent mis sur le marché par la maison d'édition Camelot Studios, l'autre long-métrage de John Duncan ayant eu lui aussi les faveurs d'une sortie sous ce format. Difficile donc de mettre la main sur ce film que peu de sites évoquent d'ailleurs. En tout cas pas chez nous, The Hackers demeurant l'une de ces productions horrifiques qui ne doivent leur aura de film culte que grâce au bouche à oreille. En témoigne de la rareté et de l'intérêt du dit film : alors que d'autres ont justement construit leur légende tout en n'ayant été vu que par très peu de spectateurs, évoquer l’œuvre John Hackers est peut-être plus périlleux encore sachant que les informations qui circulent à son sujet sont relativement rares et que peuvent soutenir l'avoir déjà vu une fois dans leur existence...

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