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jeudi 2 avril 2020

La Conquista de la Tierra Perdida de Lucio Fulci (1983) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Il faut le savoir, mais si Lucio Fulci est connu pour avoir été l'un des maîtres incontestés du film d’horreur transalpin dans les années soixante-dix et quatre-vingt, il a avant cela touché à d'autres genres cinématographique. Passant de nombreuses comédies (son premier long-métrage I Ladri en 1959, I Due della Legione en 1962, voire la comédie musicale avec I Ragazzi del Juke Box en 1959 ou Urlatori alla Sbarra en 1960 et même la comédie sexy La Pretora en 1976) au western (Le Temps du Massacre en 1966, Les 4 de l’apocalypse en 1975, Sella d’Argento en 1978), au thriller (Perversion Story en 1969), au drame historique (Liens d’Amour et de Sang 1969, jolie traduction française de Beatrice Cenci), au giallo (Le Venin de la Peur en 1971, La Longue Nuit de l’Exorcisme en 1972), à l'aventure (Croc-Blanc en 1973 et sa suite l'année suivante)... Dès 1979, Lucio Fulci se lance dans une série de longs-métrages qui feront sa renommée auprès des amateurs de films d'épouvante, d'horreur, fantastiques et gore. Après Lo Squartatore di New York, la qualité de ses œuvres commence doucement à péricliter. S'il continue à réaliser quelques pellicules horrifiques (Aenigma en 1987, Zombi 3 en 1988 ou Demonia en 1990), il se penche à nouveau sur d'autres genres. La science-fiction post-apocalyptique avec I guerrieri dell'anno 2072, le thriller érotique avec Il Miele del Diavolo en 1986, et dans le cas qui nous intéresse ici, l'Heroic Fantasy avec La Conquista de la Tierra Perdida, titre espagnol beaucoup plus enthousiasmant que la réductrice traduction française, Conquest...

Coproduction mexico-italo-espagnole sortie sur les écrans italiens en juin 1983, en Espagne deux mois après et au Mexique deux ans plus tard, La Conquista de la Tierra Perdida est d'une certaine manière, un test de résistance pour quiconque voudrait entrer dans le cercle (pas si fermé que cela) des amateurs de nanars. Esthétiquement, le film opte pour un visuel tel que la prise de stupéfiants au préalable risque d'avoir différentes conséquences. Soit le mélange d'herbe couplé à la photographie d'Alejando Ulloa annulera tout effet recherché en matière d'euphorisant, soit c'est l'overdose (c'est à se demander si le bonhomme n'était pas sous l'emprise de tel ou tel opiacé!). Contre-jours, brume permanente, surexposition, fondus entre deux images, La Conquista de la Tierra Perdida est un festival qui vous enverra illico consulter votre opticien préféré. On s'y abîme les yeux comme rarement au cinéma. Une souffrance qui s'avère cependant essentielle pour une œuvre contrainte de planquer la pauvreté des décors et des costumes derrière un amoncellement d'effets visuel souvent insupportables...

L'existence de La Conquista de la Tierra Perdida étant sans doute due au succès mondiale de Conan le Barbare de John Milius sorti un an auparavant, Lucio Fulci s'est comme d'autres homologues italiens engouffré dans la brèche pour pondre un ersatz particulièrement navrant mais peut-être en réalité, plus proche de La Guerre du Feu de Jean-Jacques Annaud qui lui, sorti en salle deux ans plus tôt. Avouant lui-même que les producteurs voulaient absolument produire un film avec l'une des grandes stars du cinéma mexicain Jorge Rivero, le cinéaste italien réalise un film préhistorique sans dinosaures mais avec une palanquée de créatures toutes plus ridicules les unes que les autres : voyez par vous-même : des hommes-loups, d'autres ''armurés'' de casques en métal (un anachronisme si l'on tient compte du fait que l'âge de fer remonte à un peu plus d'un millénaire seulement avant la naissance de Jésus), des zombies (la ''fulci's touch'') et des humanoïdes dont on cherche encore la provenance (des hommes.... glaise?). La Conquista de la Tierra Perdida nous conte le récit d'une amitié entre deux valeureux héros. Mace (Jorge Rivero) et Ilias (Andrea Occhipinti, ce dernier étant en la possession d'un arc magique dont veut s'emparer la sorcière Ocron (l'actrice Sabrina Sellers).

Visuellement moche, mollement interprété, mis en scène sans conviction et plombé par une esthétique fort désagréable et des décors sans intérêts. La musique électronique (!!!) de Claudio Simonetti, membre du groupe de rock progressif italien Goblin auteur des magnifiques scores de Profondo Rosso et Suspira (tout deux réalisés par Dario Argento), de Zombie (George Romero) ou de Contamination (Luigi Cozzi) signe dans le cas présent une soupe indigeste qui a de plus, le malheur de ne pas coller avec le thème du film. Et c'est sans évoquer les effets-spéciaux, tous plus risibles les uns que les autres. Entre une poignée de volatiles presque aussi foireux que ceux du diptyque Birdemic de James Nguyen et des tirs de flèches directement gravées à même la pellicule, on retiendra cependant les quelques saillies gore dont à le secret le réalisateur italien. Dans le genre nanar, La Conquista de la Tierra Perdida demeure un monument, mais reste dans la filmographie de Lucio Fulci, l'un de ses plus mauvais films...

En bonus, un titre de Goblin extrait de la bande-son de Contamination 
 

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