Second long-métrage de
la tétralogie de l'Enfer (ou des Zombies, c'est selon...) réalisée
par le cinéaste italien Lucio Fulci, Frayeurs
(traduction plus qu'approximative de Paura nella
Città dei Morti Viventi
que l'on traduira plus raisonnablement sous le titre ''Peur
dans la Ville des Morts-Vivants'')
et aussi et surtout le plus mortifère des quatre parmi L'Enfer
des Zombies,
L'Au-Dela
et La Maison près du Cimetière.
Une œuvre d'une noirceur et d'un pessimisme absolus dont on
cherchera encore longtemps la signification de la scène finale
durant laquelle l'une des rares survivantes (l'égérie du
réalisateur, Catriona MacColl) s'époumone face au gamin qui cherche
à se réfugier entre ses bras. La spirite Mary Woodhouse aurait-elle
définitivement perdu la tête ou bien est-elle une fois de plus
confrontée à des visions macabres qui laissent supposer un avenir
incertain pour les habitants de Dunwich en particulier et pour
l'humanité toute entière en ? Il faut dire que d'ici
les toutes dernières secondes de Frayeurs,
Lucio Fulci nous aura gratifié d'une œuvre macabre terriblement
sombre. Plus encore que par le passé et pire que pour le futur à
venir, cette ''City
of the Living Dead''
(traduction américaine déjà plus juste du titre original) est
nappée d'une atmosphère on ne peut plus austère.
Tout
ça parce qu'un prêtre, le père Thomas, eut la mauvaise idée de se
suicider (l'acte en lui-même étant réprimé par l’Église et le
cinquième commandement ''Paragraphe 2325''). C'est là qu'intervient
pour la première fois le personnage de Mary Woodhouse qui lors d'une
séance de médiumnité meurt de peur d'avoir eu la vision du prêtre
pendu. Enterrée comme il se doit par deux fossoyeurs n'ayant
visiblement pas vraiment la tête à ça, elle sera finalement sauvée
par le journaliste Peter Bell (l'acteur américain Christopher
George). Car oui, la jeune femme n'est pas réellement morte. Ou bien
est-elle ''simplement'' revenue à la vie. Toujours est-il qu'en
compagnie de Peter et d'un couple (dont l'acteur italien Carlo De
Mejo, visible notamment dans L'Altro Inferno de Bruno Mattei), ils vont tenter d'empêcher les portes de l'Enfer de s'ouvrir
avant que n'arrive la date butoir : le jour de la Toussaint
(fête catholique honorant tous les saints). Un film d'horreur signé
du réalisateur transalpin n'étant pas vraiment un film d'horreur
s'il ne contient pas de scènes gore, Frayeurs
est
parcouru de séquences particulièrement sanglantes. Au programme :
des zombies, bien évidemment, quelques morsures (hors-champ) et
blessures bien ''cra-cra'', une trépanation à la ''Fulci''
(comprendre à l'aide d'une perceuse, pour une scène totalement
gratuite !), deux crânes broyés, une pluie de vers (des vrais, hein,
pas des cotillons !), mais aussi et surtout, une scène absolument
gerbante lors de laquelle une adolescente vomi littéralement tout ce
que contient son corps d'organes internes !!!
On
l'aura compris, une nouvelle fois, l'esprit tourmenté (sadique ?) de
Lucio Fulci tourne à plein régime. Si le montage et le déroulement
semblent encore une fois être le fruit du hasard (il n'est pas
toujours évident de comprendre l'organisation des séquences) avec
pour conséquences de rendre certains passages incohérents voire,
invraisemblables, Frayeurs
est un monument d'effroi et d'horreur. Vent, brume, gémissements,
cadavres purulents, décors fantomatiques et score ahurissant
formidablement composé par Fabio Frizzi (fidèle compositeur de
Lucio Fulci puisqu'il écrira notamment les partitions de
L'emmurée vivante,
L'Au-Delà ou
Manhattan Baby),
ce second volet de la tétralogie de l'Enfer est cauchemardesque. À
noter les présences à l'écran de Venantino Venantini, Giovanni
Lombardo Radice, Daniela Doria, de l'auteur du cultissime Bloody
Bird
Michele Soavi et de Lucio Fulci lui-même qui interprète ici, le rôle du
Docteur Joe Thompson. Un sacré casting pour une œuvre gore et culte qui reçu le Grand Prix du public au Festival fantastique de Paris en 1980 !
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