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dimanche 22 mars 2020

The Platform de Galder Gaztelu-Urrutia (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆



Il faudra passer par la plate-forme Netflix pour découvrir le premier long-métrage du cinéaste espagnol Galder Gaztelu-Urrutia qui avec The Platform (El Hoyo) signe un long-métrage étonnant bien qu'étant la dernier rejeton d'un sous-genre qui a permis à Cube de Vincenzo Natali et quelques autres d'éclore ces vingt-cinq dernières années. Un complexe souterrain constitué d'un peu plus de deux-cent étages communiquant entre eux par une immense fosse est le théâtre d'un récit métaphorique entre le Bien, le Mal, l'administration, l'élite et les mendiants. Ceux des premiers niveaux se partageant grassement des plats préparés chaque jour et installés sur une plate-forme qui descend lentement du premier au dernier étage. Bien entendu, on l'aura compris, ceux qui ont le malheur d'avoir été tirés au sort pour habiter dans les niveaux inférieurs sont généralement condamnés à une mort certaine, la nourriture n'arrivant jamais jusqu'à eux. Ceux qui survivent ont une chance de connaître ensuite un meilleur sort puisque chaque mois est réorganisée la disposition de ces prisonniers volontaires (là dessus, le réalisateur reste assez discret sur les raisons qui poussent hommes et femmes à s'inscrire à cette étrange expérience).

Si le message est clair et relativement pieu, on ne peut pas dire que Galder Gaztelu-Urrutia fasse preuve d'une grande finesse au moment de nous le délivrer. Loin des prisons aseptisées des dystopies habituelles, The Platform situe son action dans un cadre entièrement bétonné ou les tonalités sont donc majoritairement grises. Seul le sang versé tentera de faire exploser une esthétique moribonde traitée de manière austère confinant parfois au nihilisme et à l'attitude trash. Parcouru par Ivan Massagué, Zorion Eguileor, Emilio Buale ou l'une des rarissimes représentantes de la gente féminine Antonia San Juan, The Platform mise sur une tension quasi permanente tout en véhiculant un message confinant parfois à la puérilité. Dans un monde où règne la violence et le désir de survivre, le message du héros Goreng paraît en effet bien naïf au regard des préoccupations de la majorité des prisonniers dont la seule obsession et de se nourrir et par conséquent, de rester en vie.

Derrière ce message à ''l'eau de rose'' édulcorant l'aspect terne des décors, Galder Gaztelu-Urrutia évoque l'idée de partage, de la concurrence et de la survie, cette dernière se résolvant de manière parfois résolument crue. C'est ainsi que l'espagnol ajoute ponctuellement à son œuvre quelques saillies rougeoyantes et excrétions scatologiques du plus bel effet, accentuant ainsi le côté glauque de The Platform. On a forcément envie d'aller jusqu'au bout pour connaître l'issue de cette histoire et du héros incarnant un messie ensanglanté même si parfois le film a tendance à tourner en rond. La fin s'avère quelque peu décevante même si Galder Gaztelu-Urrutia est parvenu à faire passer son message. Si le principal est accompli, il reste certaines zones d'ombres que l'on aurait sans doute aimé voir éclairées. Un long-métrage sympathique et foncièrement honnête...

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