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mardi 19 novembre 2024

El Hoyo 2 (La plateforme 2) de Galder Gaztelu-Urrutia (2024) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Il m'est arrivé il y a de cela plusieurs mois de promettre d'être concis concernant un film que j'avais particulièrement détesté. Incapable de tenir ma promesse, l'on m'avait reproché de m'éterniser à son sujet. Vais-je cette fois-ci la tenir ? Réponse : NON ! Après avoir redécouvert cette nuit La plateforme du réalisateur espagnol Galder Gaztelu-Urrutia, une dystopie bourrée de symboles capitalistes, consuméristes et christiques qui avait fait son petit effet, celle-ci a récemment donné lieu à une séquelle... ou plutôt, une préquelle comme nous l'indiquera tardivement l'intrigue. Cinq ans d'attente durant lesquels je n'aurai pas la prétention d'affirmer avoir fébrilement patienté tant ce film est demeuré pour moi comme une expérience intéressante tout en étant parfaitement dispensable. La plateforme 2 ayant été mis à disposition des abonnés de Netflix dès le 4 octobre dernier, c'est sans vraiment me ruer dessus que j'ai choisi au réveil de me lancer dans cette seconde itération d'un sujet cette fois-ci construit sur la base d'un scénario écrit par le réalisateur lui-même ainsi que trois scénaristes ! Cinq ans d'absence pour Galder Gaztelu-Urrutia et deux fois plus de mains pour écrire le script de cette préquelle, évidemment, ça fait réfléchir sur les raisons qui poussent à croire que cette dernière avait de grandes chances d'être meilleure que l'original. Tu parles... C'est à se demander ce qu'a branlé le réalisateur espagnol durant cette absence prolongée tant le résultat à l'image est... catastrophique ! Nourrissant ainsi la polémique selon laquelle Netflix produit et distribue des œuvres de piètre qualité, certains vont pouvoir se frotter les mains. Déçu ? En fait, pas vraiment. Je dirais plutôt que je m'en serais tapé le coquillard si je n'avais pas perdu cent précieuses minutes de mon temps à regarder cette bouillie indigeste qui pour légitimer son existence reproduit le premier film tout en exagérant le trait. Augmentant ainsi le nombre de protagonistes, les concordances avec les ''mythes'' invoqués dans l’œuvre d'origine ainsi que la violence, La plateforme 2 est probablement l'un des pires films d'horreur et de science-fiction de ces quinze ou vingt dernières années.


Surtout en ce sens où le film ne se prétend jamais être un nanar mais plutôt une réflexion dystopico-horrifico-philosophique. En comparaison, n'importe quel nanar se revendiquant ou non en tant que tel vaut mieux que cette purge dont la violence semble être parfois inspirée par les vagues successives qui causaient un véritable choc chez Darren Aronofsky et son Mother ! tandis que dans le cas de la plateforme 2 l'on est généralement pris de rires nerveux, de convulsions, face à l'indigence du produit, face à son inefficacité, face à l'abrutissement qu'il génère à l'encontre du spectateur contraint (ou non d'ailleurs) d'assister à cette furie désorganisée, aussi bruyante qu'une foire au bétail et au final, tellement bordélique dans sa mise en scène et son interprétation pseudo-théâtrale que l'on finit par n'y plus rien comprendre. Un spectacle désolant où les éventuels personnages iconiques sont réduits à des caricatures bouffies de fatuité, de cette même autosatisfaction qui transpire d'une mise en scène induite par un réalisateur qui savait à travers le premier volet tenir entre ses mains matière à développer un univers à part entière. Atteint du syndrome de l'opportunisme, La plateforme 2 est au final aussi éprouvant à suivre jusqu'à son terme pour le spectateur que pour ses protagonistes hurlant comme des hystériques, des fanatiques, en mode improvisé. De quoi remplir les vides scénaristiques par des lignes complètes d'onomatopées et d'interjections qui franchement, finissent par donner des maux de tête ! Visuellement, rien ne change. Et alors que cette préquelle aurait pu être en mode 2.0, l'on a l'impression d'une régression permanente de la mise en scène, de l'écriture (ou quatre scénaristes ne peuvent que s'emmêler les pinceaux) et de l'interprétation. Un abaissement des critères de qualité qui à travers chaque séquence, chaque plan, transpire littéralement... Mais alors que La plateforme 2 aurait dû logiquement signer l'interruption d'une très courte franchise, voilà qu'est déjà annoncé comme une très mauvaise plaisanterie, un troisième opus auquel ne s'oppose absolument pas Galder Gaztelu-Urrutia ! Seule raison qui pourrait empêcher la création d'une Plateforme 3 selon le réalisateur espagnol ? Le peu d'engouement du public pour cette préquelle. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire : Bannir de vos prochains projets télévisés la projection de cette daube !

 

lundi 18 novembre 2024

El Hoyo (La plateforme) de Galder Gaztelu-Urrutia (2019) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Avant de lancer la projection de La plateforme 2 toujours réalisé par le cinéaste espagnol Galder Gaztelu-Urrutia qui entre les deux volets de ce diptyque horrifique semble s'être tourné les pouces, petite piqûre de rappel en projetant celle du premier. Histoire de reprendre le court des événements dans les meilleures conditions. Allégorie sur le pouvoir, le capitalisme et le consumérisme façon La Grande bouffe de Marco Ferreri plongée en plein cœur d'une dystopie et saupoudrée d'Escape Game, La plateforme premier du nom avait su séduire le public par son approche esthétique et scénaristique sobres mais efficaces. Broyant avec une relative rigueur cette image d'un régime social et économique profitant des fruits d'un labeur mis en œuvre par les petites gens, ici, le pouvoir paraît être tout d'abord figuré à travers ceux qui, enferment dans cette curieuse forteresse souterraine de deux cent-étages (un nombre supposé que sera plus tard drastiquement revu à la hausse) des hommes et des femmes qui s'y trouvent involontairement ou non emprisonnés. Tandis que ceux qui végètent dans les profondeurs ont peu de chance de survivre face à la pénurie de denrées alimentaires, ceux des premiers étages sont grassement nourris. Car l'idée perverse du long-métrage de Galder Gaztelu-Urrutia écrit par David Desola et Pedro Rivero est tout d'abord établit par un système consistant en des ressources alimentaires limitées à la seule volonté de celles et ceux qui en sont les premiers bénéficiaires. Plus descriptif que le titre original El Hoyo qui signifie Le trou, La plateforme est synonyme de support avec lequel les dirigeants de cette étrange corporation connue sous le nom de centre vertical d'autogestion dont le sens est très clairement établi par ces trois mots nourrissent les volontaires ou non de cette curieuse expérience. Ici, tout est histoire de chance. Celui ou celle qui se réveille dans les premiers étages a évidemment plus d'espoir de s'en sortir que celui qui vit tout au fond de ce trou. Car la nourriture, tout d'abord mise à disponibilité en très grande quantité sur la plateforme en question va aller en s'amenuisant an fil de sa descente vers les étages d'en dessous. Avec toutes les conséquences que l'on imagine...


Meurtres, suicides, allant même jusqu'au cannibalisme pour ceux qui dans les profondeurs du trou n'ont absolument rien à manger. C'est sur ce postulat simple que le réalisateur espagnol explore les failles d'un système régit par des lois finalement pas si éloignées des nôtres même si dans le cas de La plateforme tout y est forcément amplifié. Le film met tout d'abord en scène les acteurs Zorion Eguileor et Ivan Massagué (sorte d'hybride physique entre Arnaud Tsamere et John Turturro), lesquels interprètent les personnages de Trimagasi et Goreng. Si le premier, petit, rond et plus âgé permet tout d'abord de penser que ses chances de survies sont moindres que celles du second, son expérience du trou en font pourtant un éventuel allié au second qui débarque au sein de cette étrange épreuve qui va s'échelonner sur plusieurs mois. Trimagasi connaît bien les rouages du trou et les moyens à employer pour survivre le plus longtemps possible. Mais derrière ce visage anodin mais expérimenté se cache peut-être un filou qui veut assurer sans doute sa sortie prochaine prévue dans deux mois. Cadre minimaliste et sordide constitué de murs gris se répétant à ''l'infini'', le réalisateur et ses scénaristes ont mis en place un stratagème particulièrement fonctionnel et qui a réponse à tout. Si le spectateur se demande par exemple pourquoi les sujets de l'expérience n'entretiennent pas des stocks de nourriture chaque fois que la plateforme arrive à leur étage, Galder Gaztelu-Urrutia, David Desola et Pedro Rivero ont déjà la réponse à cette question. La plateforme prend carrément un virage christique que l'on pouvait déjà percevoir avec cette cène trash descendant les étages mais aussi et surtout ce sacrifice providentiel d'Imoguiri (nouveau personnage, féminin, qui débarque en cours de récit et qu'interprète l'actrice Antonia San Juan) en mode ''Ceci est ma chair, ceci est mon sang''. Les grilles de lecture sont donc nombreuses, comme s'affiche également à l'image le thème du consumérisme où la nourriture reflète ici ce besoin inextinguible de s'accaparer des biens tandis que le héros incarné par Ivan Massagué fait figure de défenseur des droits de ceux qui comme lui tentent de survivre dans ce trou. Forcément très bavard mais aussi ponctué de séquences parfois très violentes, voire gores, La plateforme rejoint certains classiques du genre, tel l'un des plus illustres d'entre eux, le Cube de Vincenzo Natali qui, décidément et vingt-sept ans après sa sortie, n'a pas fini de servir de source d'inspiration. Depuis le 4 octobre dernier, La plateforme 2 a été mise à disposition des abonnés de Netflix. Alors, que vaut cette suite ? Réponse prochaine...

 

dimanche 22 mars 2020

The Platform de Galder Gaztelu-Urrutia (2020) - ★★★★★★☆☆☆☆



Il faudra passer par la plate-forme Netflix pour découvrir le premier long-métrage du cinéaste espagnol Galder Gaztelu-Urrutia qui avec The Platform (El Hoyo) signe un long-métrage étonnant bien qu'étant la dernier rejeton d'un sous-genre qui a permis à Cube de Vincenzo Natali et quelques autres d'éclore ces vingt-cinq dernières années. Un complexe souterrain constitué d'un peu plus de deux-cent étages communiquant entre eux par une immense fosse est le théâtre d'un récit métaphorique entre le Bien, le Mal, l'administration, l'élite et les mendiants. Ceux des premiers niveaux se partageant grassement des plats préparés chaque jour et installés sur une plate-forme qui descend lentement du premier au dernier étage. Bien entendu, on l'aura compris, ceux qui ont le malheur d'avoir été tirés au sort pour habiter dans les niveaux inférieurs sont généralement condamnés à une mort certaine, la nourriture n'arrivant jamais jusqu'à eux. Ceux qui survivent ont une chance de connaître ensuite un meilleur sort puisque chaque mois est réorganisée la disposition de ces prisonniers volontaires (là dessus, le réalisateur reste assez discret sur les raisons qui poussent hommes et femmes à s'inscrire à cette étrange expérience).

Si le message est clair et relativement pieu, on ne peut pas dire que Galder Gaztelu-Urrutia fasse preuve d'une grande finesse au moment de nous le délivrer. Loin des prisons aseptisées des dystopies habituelles, The Platform situe son action dans un cadre entièrement bétonné ou les tonalités sont donc majoritairement grises. Seul le sang versé tentera de faire exploser une esthétique moribonde traitée de manière austère confinant parfois au nihilisme et à l'attitude trash. Parcouru par Ivan Massagué, Zorion Eguileor, Emilio Buale ou l'une des rarissimes représentantes de la gente féminine Antonia San Juan, The Platform mise sur une tension quasi permanente tout en véhiculant un message confinant parfois à la puérilité. Dans un monde où règne la violence et le désir de survivre, le message du héros Goreng paraît en effet bien naïf au regard des préoccupations de la majorité des prisonniers dont la seule obsession et de se nourrir et par conséquent, de rester en vie.

Derrière ce message à ''l'eau de rose'' édulcorant l'aspect terne des décors, Galder Gaztelu-Urrutia évoque l'idée de partage, de la concurrence et de la survie, cette dernière se résolvant de manière parfois résolument crue. C'est ainsi que l'espagnol ajoute ponctuellement à son œuvre quelques saillies rougeoyantes et excrétions scatologiques du plus bel effet, accentuant ainsi le côté glauque de The Platform. On a forcément envie d'aller jusqu'au bout pour connaître l'issue de cette histoire et du héros incarnant un messie ensanglanté même si parfois le film a tendance à tourner en rond. La fin s'avère quelque peu décevante même si Galder Gaztelu-Urrutia est parvenu à faire passer son message. Si le principal est accompli, il reste certaines zones d'ombres que l'on aurait sans doute aimé voir éclairées. Un long-métrage sympathique et foncièrement honnête...

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