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dimanche 1 mars 2020

Dream no Evil de John Hayes (1970) - ★★★★★★☆☆☆☆



Réalisateur d'un peu plus d'une vingtaine de longs-métrages dont le film de guerre Shell Shock en 1964 sous le pseudonyme de Harold Perkins ou le film de science-fiction End of the World en 1977, l'américain John Hayes réalisait en 1970 le très étrange Dream no Evil avec dans le rôle principal de Grace MacDonald, l'actrice Brooke Mills. À ses côtés, et dans le rôle de son père Timothy MacDonald, l'acteur Edmond O'Brien. À l'origine sorti sous le titre de The Faith Healer (Le Guérisseur de la foi), le film fut d'abord interdit aux moins de dix-sept ans par la MPAA (association interprofessionnelle américaine défendant les intérêts des six plus grands studios hollywoodiens) avant de sortir sous son véritable nom et d'être simplement classifié PG, ce qui constitue un avertissement pour les parents qui doivent alors donner leur accord à leur progéniture, certaines séquences pouvant heurter ces derniers. Le récit tourne autour d'une guérisseuse itinérante interprétée, donc, par Brooke Mills. Une jeune femme qui au contact des malades est capable de les guérir. À l'origine, la jeune femme était une enfant souffrant de l'absence de ses parents puisque inscrite dans un orphelinat. L'origine d'un mal-être qui constituera la substance d'un récit dont la recherche du père semble être le point culminant..

Plus drame que véritable film d'horreur, Dream no Evil élude une grande partie de l'histoire personnelle de la gamine finalement adoptée et que l'on retrouve bien des années plus tard sur la route en compagnie de son petit ami, le docteur Patrick Bundy (Paul Prokop), du frère de ce dernier, le révérend Paul Jessie Bundy (Michaelk Pataki), et d'un curieux croque-mort interprété par l'inquiétant Marc Lawrence, à la filmographie longue comme un bras et surtout connu pour avoir joué les brigands, notamment dans L'Homme au Pistolet d'Or de Guy Hamilton en 1974 ou Marathon Man de John Schlesinger en 1976. L'absence du père et le profond désir de sa fille de l'avoir à ses côtés est sujet à l’ambiguïté d'un scénario qui laisse durant un temps planer le doute quant à la réelle présence ou non du père de l'héroïne. Du moins, jusqu'à ce que soit révélée la vérité. Car Dream no Evil tourne en réalité autour de la personnalité trouble de son héroïne qui, convaincue de son pouvoir de guérison, fantasmera sur celle de son père, bras armé fantasmé tuant ceux qui tournent autour de Grace...

Surviennent alors quelques séquences fantasmagoriques plutôt convaincantes. Comme celle du ranch soudainement vidée de la présence patriarcale, ou la chambre de la jeune femme qui précipitamment, se transforme en un lieu décrépit, témoin d'une relation père/fille qui n'a jamais vraiment eu lieu. Et puis, il y a ces quelques meurtres qui surviennent à leur tour, dont celui du croque-mort, propriétaire libidineux d'un bordel, particulièrement horrible puisque asséné à l'aide d'un bistouri. Constamment nappé d'une chape d'onirisme, Dream no Evil n'est pas sans rappeler l'un des chefs-d’œuvre du réalisateur franco-polonais Roman Polanski, Répulsion réalisé quatre ans auparavant et qui mettait en scène une Catherine Deneuve en proie à une véritable hostilité envers les hommes. Toutes proportions gardées, le film de John Hayes est plutôt agréable à suivre même s'il a plutôt mal vieilli. Son atmosphère et son approche atypiques en font une œuvre à part et parfois ambiguë. Une curiosité...

1 commentaire:

  1. Vive le débat d'idées et d'opinions, surtout si elles divergent, et qu'elles sont argumentées.

    Pour moi, le Venin de la peur reste un film expérimental qui échoue en cours de route.
    Effectivement, on ressent assez clairement une rupture de ton, et d'intrigue, quand la route des tueurs "oniriques" est abandonnée pour se substituer à une intrigue classique, avec un(e) meurtrière doté(e) d'un mobile classique.

    Lucio Fulci avait clairement dit, cela renforce mon sentiment de rupture de ton dans ce film, que l'idée de base était véritablement psychanalytique : les assassins devaient venir de l'inconscient de Carole. Il s'agissait des pantins humains sur la balançoire.
    Edmond Amati, qui craignait de perdre le public, avait donc insisté pour renouer avec une intrigue classique.

    Quel dommage ! On aurait obtenu un film réellement avant-gardiste, ce que notre Carole est d'ailleurs resté, et il aurait été en avance d'une bonne génération sur un assassin venu du monde des rêves, c'est à dire, de manière très vulgarisée, Freddy Kreuger. Fulci en voulait d'ailleurs pas mal à Wes Craven pour ce premier emprunt. Le second étant celui de Gatto nel cervello qui anticipait quelque peu Freddy sort de la nuit.

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