Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


samedi 29 février 2020

Invisible Man de Leigh Whannell (2020) - ★★★★★★★☆☆☆



Le personnage de l'homme invisible créé par H. G. Wells à la fin du dix-neuvième siècle n'est pas un individu des plus recommandables. Sombrant dans la démence, mégalomaniaque, coupable de meurtre et de plusieurs vols, le pourtant très talentueux Griffin est parvenu à inventer une formule lui permettant de devenir invisible. Si à la télévision, le scientifique s'est montré par deux fois un individu plutôt sympathique (L'Homme invisible, en 1975 et Le Nouvel Homme invisible en 1976), au cinéma, cela n'a pas été toujours le cas. On se souvient notamment de la première version officielle réalisée par James Whale en 1933 (vingt-quatre ans après Le Voleur Invisible du français Ferdinand Zecca et de l'espagnol Segundo de Chomón qui ne semble entretenir aucun rapport avec l’œuvre de H. G. Wells) ou plus récemment, celle de Paul Verhoeven Hollow Man : L'Homme sans ombre dans laquelle l'acteur Kevin Becon y livrait une sacrée performance dans le rôle de Sebastian Caine, un scientifique talentueux mais néanmoins narcissique...

Cent vingt-trois ans après la première édition du roman de H. G. Wells sort sur les écrans sa toute dernière adaptation. Intégralement remanié, l'ouvrage n'inspire en réalité que très superficiellement le réalisateur Leigh Whannell (notamment auteur en 2018 de Upgrade) qui offre au mythe une seconde jeunesse en l'encrant dans notre époque. À l'air du mouvement #MeToo et de ses désastreuses conséquences, le réalisateur australien met en scène une femme victime de la violence de son compagnon. Un richissime scientifique ayant apparemment réussi à concevoir une combinaison lui permettant de devenir invisible. Alors, lorsque Cecilia décide de le fuir en pleine nuit après l'avoir drogué à l'aide de somnifères, celle qui se réfugie chez sa sœur Emily (l'actrice Harriet Dyer) et son beau-frère James Laner (excellent Aldis Hodge) n'en est pourtant pas libérée du harcèlement dont fait preuve envers elle Adrian (Oliver Jackson-Cohen). Même après que sa sœur lui ait annoncé que celui-ci s'est finalement suicidé. Poursuivie, continuellement épiée, la malheureuse voit de plus son entourage se méfier des propos qu'elle tient lorsqu'elle affirme qu'Adrian n'est pas mort et qu'il est revenu la harceler. Contrainte de se défendre seule, Cecilia semble perdre peu à peu la raison. Jusqu'à ce qu'un jour, elle découvre dans le grenier des preuves de la présence d'Adrian...

Si chaque année, la presse encense un certain nombre de films d'épouvante en les auréolant du titre de ''meilleur film d'horreur de l'année'', il est moins courant que les vrais amateurs du genre soient aussi optimistes. Jusqu'à maintenant, aucun film d'horreur ne semblait avoir fait l'unanimité en ce début d'année 2020. Et même si Invisible Man ne s'est pas vu unanimement salué par la presse ou le public, rien n'est plus vrai que d'affirmer que Leigh Whannell a réussi son pari en portant jusqu'à son terme, un concept remarquablement efficace. En évitant d'apporter sa contribution à l'aspect scientifique qui ici se résume à la seule évocation d'une combinaison d'invisibilité, l'australien a surtout tordu jusqu'au bout le concept du chercheur mégalomaniaque en en faisant un être pétri de mauvaises intentions. Un personnage abjecte, violent, narcissique, orgueilleux, meurtrier et violeur. Un bogeyman plus flippant que n'importe quel monstre humanoïde tiré du bestiaire fantastique.

Même si rien ne laisse véritablement envisager l'hypothèse que l'héroïne puisse avoir perdu la tête et que seul son esprit ait pu à lui seul concevoir cette folle idée d'un être invisible la harcelant, l'extraordinaire incarnation de l'actrice britanico-américaine Elisabeth Moss qui interprète ici le personnage de Cecilia Kass nous convint cependant durant un court instant d'une telle déduction. Habitée jusque dans la prunelle effrayée de ses yeux se désorbitant chaque fois qu'un événement lui paraît anormal, l'actrice et la caméra au regard baladeur de Leigh Whannell poussent le spectateur à visiter du sien le cadre jusque dans ses moindres recoins à la recherche du détail qui témoignera de la présence d'Adrian. Terriblement anxiogène et ne baissant jamais de rythme, Invisible Man est sans doute le plus bel hommage qu'un cinéaste pouvait rendre à un mythe tel que l'homme invisible même si Leigh Whannell a choisi pour cela de retourner l'intrigue pour en faire un ersatz de Slasher dramatico-fantastique. Une authentique réussite...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...