Chapeau Melon et
Bottes de Cuir,
L'Agence tous risques ,
Drôles de Dames,
Starsky et Hutch.
Ces séries télévisées et bien d'autres ont toutes connu de
désastreuses adaptations sur grand écran. Et malgré quelques
rarissimes tentatives réussies (Mission :
Impossible
de Brian de Palma en 1996), le public ne peut généralement
constater que l'étendue des dégâts. Dernière série culte à
avoir eu les honneurs (les horreurs diront certains sans mauvais jeu
de mots) d'une adaptation cinématographique : la très
sympathique Île Fantastique créée
par Gene Levitt et diffusée aux États-Unis pour la première fois
en janvier 1977 sous la forme d'un épisode pilote avant que ne
soient produits sept saisons entre 1977 et 1984. Le principe était
clair et simple : sur une île paradisiaque (en réalité, le
Jardin Botanique et l'Arboretum d'Arcadia de la ville de Los
Angeles), Monsieur Roarke (l'acteur mexicano-américain Ricardo
Montalbán) et son assistant Tattoo (le français Hervé Villechaize)
accueillaient des hommes et des femmes désirant réaliser leur rêve.
Chaque épisode proposait deux aventures distinctes surveillées de
très près par leur hôte Monsieur Roarke et son adorable assistant.
Le
réalisateur américain Jeff Wadlow en reprend donc la structure mais
transforme L'Île Fantastique
de Gene
Levitt en un ''Gloubi-boulga''
horrifique qui ne ressemble en fait que de très loin à la série à
laquelle le long-métrage est tout d'abord censé rendre hommage. Il
y a différentes manières d'aborder Nightmare
Island,
et certainement deux qui dominent l'ensemble des manifestations de
joie ou de colère que peut engendrer le film de Jeff Wadlow. Pour
faire simple, et élaguer le champ des possibilités, disons que l'on
peut adorer le concept ou bien le détester. Les spectateurs qui
bouffent du film d'horreur au kilomètre sans se soucier de
l'interprétation, de la mise en scène, de la caractérisation des
personnages, de la qualité plus que relatives des débordements
sanglants, ou de tout autre paramètre artistique seront aux anges.
Cerise sur le gâteau : ceux-ci auront droit à quelques
séquences 'bas du front'' du type, fête autour d'une piscine avec
bimbos en bikini et poitrines gonflées à l'hélium, dégénérés
du bulbe ''testostéronés'', musique techno abrutissantes et
dialogues pour individus n'ayant pas encore fait le deuil de leur
adolescence.
Pour
les fans de la série originale, le constat est plus... mitigé.
Voire, carrément désastreux. En effet, si Nightmare
Island peut
faire illusion quelques minutes, Jeff Wadlow use de l'immense
renommée de cette série culte pour s'en approprier l'héritage et
proposer un film d'horreur vulgaire qui ne fait en réalité que
recenser toute une séries d'actes déjà décrits dans
d'innombrables longs-métrages. Si cette île de cauchemar accueille
bien une poignée d'individus désirant réaliser leur rêve et que
tel est le cas dans un premier temps, chaque protagoniste fini par
rejoindre le groupe pour finir par mener une seule et même quête,
convoquant une étrange fontaine, source de leurs fantasmes mais
surtout, de leurs ennuis, et même de pseudos zombies qui, soit dit
en passant, sont ''drôlement''
pathétiques ! De plus, si l'on retrouve bien le personnage de
Monsieur Roarke (ici interprété par l'acteur Michael Peña, lequel
ne parvient malheureusement pas à faire oublier l'excellent Ricardo
Montalbán de la série originale), Tattoo, lui, a tout simplement
disparu de l'histoire et s'avère remplacé par un personnage tout à
fait anodin si ce n'était sa taille exceptionnelle. On passera sur
la présence de Michael Rooker (Henry, Portrait
of a Serial Killer)
qui est venu se perdre dans cette production bas de gamme, sur Ian
Roberts qui incarne un ''Chirurgien/boucher''
parfaitement stupide, ou sur ces malfrats portant des masques aussi
ridicules que le jeu de leur interprète respectif, pour se
concentrer sur une écriture des plus affligeante, même pas
rattrapée par des rêves d'une vacuité affolante. De plus, Jeff
Wadlow et les scénaristes Sean Albertson, Jillian Jacobs et
Christopher Roach n'éprouvant apparemment aucune espèce d'empathie
pour leurs protagonistes, le spectateur se fichera royalement de leur
sort, qu'il meurent ou qu'ils survivent à cette île de malheur.
Quant au spectateur, il devra se faire une raison : Nightmare
Island n'étant
ni drôle, ni effrayant, et encore moins fidèle à l'original, ça
n'est pas encore cette année que nous aurons droit à une honorable
adaptation de l'une des séries cultes de notre enfance... Aïe !
Aïe ! Aïe !
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