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mercredi 22 janvier 2020

La Maison de la Terreur de Lamberto bava (1983) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Démarrer une collection comme ''Les films que vous ne verrez jamais à la télévision'' de René Château avec le pire des navets pouvait à l'époque tuer dans l’œuf toute envie d'approfondir le sujet. Je dis bien à l'époque car aujourd'hui la norme se dirigeant vers toujours davantage d'outrance, un tel procédé consistant à éveiller la curiosité des amateurs de films extrêmement durs n'a plus la même valeur. Pire : faire croire désormais que des œuvres sont si terribles qu'elles ne passeront jamais sur aucune chaîne peut être immédiatement assimilé à ces phrases chocs ou ces superbes jaquettes qui en d'autres temps, ornaient des cassettes vidéo tout en nous vendant de la poudre aux yeux. Terminer cette même collection avec le dit objet du délit serait forcément une déception. Surtout lorsqu'on veut du ''toujours plus loin'' ''toujours plus fort'', '''toujours plus violent'', ''toujours plus sanglant'' et que l'on nous offre en échange une purge cinématographique ! Devinette : parmi Le Crocodile de la Mort (1976), Du Sang pour Dracula (1973), Chair pour Frankenstein (1974), Inseminoïd (1981), La Maison de la Terreur (1983), Maniac (1980), La Chasse Sanglante (1974), La Marque du Diable (1970), Massacre à la Tronçonneuse (1974) et Zombie (1978), lequel est une erreur ? Ceux qui oseront citer les œuvres de Tobe Hooper, William Lustig, George Romero, Norman J. Warren, Paul Morrissey, Peter Collinson ou Michael Armstrong peuvent d'ors et déjà cesser de lire ces lignes et se refaire une santé en redécouvrant ces films dont une partie demeure mythique. Car oui, s'il y a erreur dans cette collection, c'est du côté de Lamberto Bava qu'il faut se rendre.

Si tant est qu'une huître soit en mesure d'éprouver des sentiments, seriez-vous capable de déceler chez elle la peur, la tristesse, la douleur ou la joie ? Certes, non. C'est peut-être pourquoi certains des interprètes de La Maison de la Terreur font parfois penser à un banc de mollusques accrochés à leur bout de rocher. L'acteur italien Andrea Occhipinti qui incarne dans le cas présent le personnage de Bruno est d'une ''inexpressivité'' qui confine, je vous le dis, au génie. Incapable d'exprimer tel ou tel sentiment, on le croirait presque adepte des injections de toxine botulique à force d'arborer toujours la même expression. Un type vient apparemment de détruire les bandes magnétiques renfermant ses précieux enregistrements mais non, Bruno s'en tape, le visage éternel du benêt que rien n'atteint. Et ça n'est qu'un seul exemple ! Il ne faudra donc pas compter sur Andrea Occhipinti, qui durant sa carrière sera plus habitué au petit écran qu'au grand, pour nous communiquer le moindre sentiment de malaise. On ne va pas citer les autres acteurs ni évoquer leur interprétation puisqu'elles se valent toutes. Faites un copier/coller pour chacun d'eux si ça vous chante...

Concernant la réalisation de Lamberto Bava, prenez les pires séquences de son Démons de 1985 (soit, celles situées dans les catacombes) et démultipliez-les afin d'en faire un long-métrage d'une heure trois quarts environs. Cela vous donnera une petite idée du contenu de La Maison de la Terreur mais surtout des ''talents'' de réalisateur du cinéaste italien. Incohérent, et même invraisemblable, le scénario a le culot de se permettre des libertés inenvisageables dans un film digne de ce nom. Le héros déambule dans sa demeure, travaillant inlassablement sur la même composition, celle d'un film d'horreur, laquelle finira par invariablement vous prendre la tête. Le terme ''vide artistique'' prend ici tout son sens. On a parfois l'impression que Lamberto Bava se fiche royalement de son histoire et de ses interprètes, laissant Andrea Occhipinti/Bruno vaquer à des occupations qui n'ont rien de stimulant ni pour lui, ni pour le spectateur. L'ennui s'installe rapidement pour ne plus le lâcher jusqu'au générique de fin. C'est d'autant plus dommage que lors de cet encéphalogramme plat caché sous les allures d'un long-métrage cinéma, une légère saillie permet de constater ce qu'aurait pu être La Maison de la Terreur si son auteur y avait attaché davantage d'importance tout au long de sa mise en scène. Cette séquence, la seule à valoir véritablement le détour se situe dans la salle de bain du héros et dans laquelle une femme est assassinée dans des circonstances particulièrement violentes. Une scène graphiquement très réussie mais malheureusement orpheline... Giallo du pauvre, La Maison de la Terreur est absolument indigeste, inintéressant, mal joué et ''Cocorico'', terriblement mal doublé. C'est peut-être d'ailleurs l'un des rares aspects positif du long-métrage qui devient alors parfois dans notre langue, irrésistiblement (mais involontairement) drôle. À condition d'avoir au préalable vidé quelques bouteilles d'alcool...

1 commentaire:

  1. Inseminoid est mieux ?
    Deux "erreurs" dans la collection "Les films que vous ne verrez jamais à la télévision" de René Château selon moi.

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