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jeudi 23 janvier 2020

Night of the Living Dead: 30th Anniversary Edition de George Romero (1968) - ★★★★★★☆☆☆☆



J'avais d'abord prévu d'évoquer le remake de Poltergeist réalisé en 2015 par Gil Kenan, mais y ayant ressenti autant de sensations que devant un épisode des Feux de l'Amour, j'ai ensuite opté pour revenir sur la version « Extended Mall Hours » du Dawn of the Dead de George Romero. Puis, le souvenir d'un événement ayant fait grand bruit dans la presse spécialisée dans les genres que sont l'horreur, l'épouvante et la science-fiction m'est revenu à l'esprit. Je m'suis dis, pourquoi ne pas d'abord revenir sur celui qui ouvrit les vannes d'un genre désormais fort encombré dix ans plus tôt, en 1968. The Night of the Living Dead, cet immense classique qui, pour une histoire de droits mal réglés, permet encore aujourd'hui à quiconque de l'exploiter sans avoir de comptes à rendre. Je ne vais pas vous la faire longue vu que tout le monde (ou presque) connaît ce petit film en noir et blanc ayant mis les points sur les I quant aux habitudes « anthropophagiques » de ses créatures pas encore tout à fait décharnées, mais plutôt vous la faire courte.

The Night of the Living Dead sort aux États-Unis le 1er octobre 1968 et presque un an et demi plus tard en France. Le film nous narre la survie d'un groupe hétéroclite d'un point de vue racial et comportemental. Du héros noir pourfendant des macchabées sortis de leur tombe, jusqu'au blanc raciste calfeutré dans la cave d'une maison de campagne en compagnie de son épouse et de leur fille gravement blessée, en passant par le couple de jeunes, et la blonde terrorisée ayant été le témoin de l'attaque de son frère par le premier mort-vivant à apparaître à l'écran. Le cadre étriqué de cette demeure qui devient très vite trop exiguë pour que la cohésion demeure entre des individus qui, pourtant, ne diffèrent pas socialement. Romero y construit un huis clos particulièrement efficace et prouvait déjà à l'époque, que l'homme pouvait s'avérer bien plus dangereux que les créatures errantes s’agglutinant de plus en plus autour de la maison. La conclusion, tous les fans la connaissent :
Cette version réduite d'une guerre intestine allait mener le groupe à sa propre perte, les premiers mourant immolés par le feu, les autres, sous les mâchoires gourmandes des morts-vivants. George Romero profitera de l'occasion pour dresser le portrait d'une Amérique peu élogieux, entre message écologique et caractère xénophobe d'une partie de ses habitants, allant même jusqu'à tuer le plus valeureux représentant de l'espèce humaine, ici le noir, forcément, tué d'une balle dans la tête comme un vulgaire zombie. Une scène presque amusante dans sa noirceur, mais certainement pas dans ce qu'elle implique : toujours ce racisme anti-noirs qui empoisonne encore pas mal une partie de la population américaine. Humour encore lorsque Barbara, la blonde en question, si léthargique qu'on se verrait presque lui offrir une paire de gifles, (pour son bien, et peut-être par plaisir coupable également), sert de repas à son propre frère, tué au début du film, et revenu d'entre les morts pour se nourrir de chair humaine.

The Night of the Living Dead est un chef-d’œuvre intemporel qui malgré ses cinquante ans, n'a pratiquement pas pris une ride. En 1990, le roi des effets-spéciaux gore Tom Savini propose une relecture du scénario original et réalise lui-même un remake de facture relativement bonne. Tout au plus aurions-nous pu espérer davantage de gore. Une version colorisée qui donnera sans doute des idées à certains puisque débarquera également l’œuvre originale toute de couleurs revêtue. Un habillage inutile que l'on retrouvera notamment dans l'édition proposée pour les trente ans du long-métrage par le distributeur G.C.T.H.V ! Mais le plus étonnant dans toute cette histoire demeure la version proposée par l'auteur du scénario original John A. Russo (auteur également de la novélisation écrite en 1974 et disponible en français dans la collection GORE en 1985) en 1999, celle-là même qui, justement, fit parler d'elle. Mais alors, pour de bonnes ou de mauvaises raisons ?

La première chose qui saute aux yeux, ou pour être plus précis, aux oreilles, c'est la bande musicale remplaçant celle d'origine, désormais composée par un certain Scott Vladimir Licina, notamment producteur et scénariste du court-métrage The Unholy Manipulator de James Zahn en 2012. Une partition musicale qui ne présage rien de particulièrement bon, l'air rappelant ces bandes-son accompagnant de vieux films muets dépoussiérés même si elle tente de rajeunir l'accompagnement musical particulièrement vieillot de The Night of the Living Dead version 1968 . Mais passons...
Deuxième chose, les premières images ne correspondent pas du tout à celle de l’œuvre originale. Alors qu'en 1968, le film s'ouvrait sur l'arrivée dans un cimetière à bord d'une voiture de Barbara et son frère venus déposer des fleurs sur la tombe de leurs parents, la version de John Russo nous accueille avec deux types se chargeant d'installer à l'arrière d'un véhicule le cercueil d'un défunt, tout cela sous le regard d'un agent de police. L'étonnement laisse la place à l'interrogation : L'image est propre. Peut-être un peu trop d'ailleurs à côté de celle du film version 1968 qui n'est pas connue pour être d'une qualité exceptionnelle. Étonnement donc car ces images que l'on découvre alors ne sont en fait pas le fruit du travail de George Romero, mais bien un ajout assumé par John Russo lui-même. Le contraste est alors saisissant. Mais pas dans le bon sens. Le décalage entre les ajouts (car il y en aura plusieurs) est facilement détectable et si le principe est relativement discutable, certains n'y verront peut-être que du feu. Les plus fidèles au cinéaste originaire de Pittsburgh et les plus attentifs auront remarqué qu'en comparaison de la durée initiale de l’œuvre originale d'une heure trente-cinq minutes et quarante-trois secondes, la version de John Russo propose un récit s'écoulant sur une durée d'une heure, trente-deux minutes et quarante-deux seconde. Le calcul est simple : il manque trois minutes et une seconde. Et si l'on se réfère aux ajouts de John Russo, il manque à la version originale, bien davantage encore que ces cent quatre-vingt une secondes. Une trahison pour une éditions censée honorer à l'époque les trente ans du film.

Bon allez, j'retourne à mon édition « Néo Publishind » de 2002 contenue dans un double programme mettant d'abord en avant le très savoureux The Return of the Living-Dead de Dan O'Bannon, le classique de George Romero étant, lui, relégué dans la section bonus. Et même si cette édition pêche par un défaut d'une conséquente ampleur (le transfert est de très mauvaise qualité), l'éditeur aura au moins respecté les teintes originales et aura proposé le long-métrage dans sa version d'origine sous-titrée en français...

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