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samedi 4 janvier 2020

Fractured de Brad Anderson (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



L'épidémie semble avoir touché jusqu'aux grands noms du septième art. Netflix a notamment contaminé les frères Coen (The Ballad of Buster Scruggs), le japonais Sion Sono (The Forest of Love) ou bien même Brad Anderson qui avec son dernier long-métrage La Fracture (Fractured en VO) s'intéresse à son tour à la célèbre plate-forme pour y déposer le fruit de son dernier effort cinématographique. L'auteur des éblouissants Session 9, Happy Accidents, Transsibérien, The Call mais encore plus de l’implacable thriller labyrinthique et anxiogène The Machinist dans lequel l'acteur Christian Bale repoussait les limites des contraintes physiques revenait donc en 2019 avec un projet relativement proche de ce dernier. Sur la base d'un scénario écrit par Alan B. McElroy auquel on doit notamment celui du survival cradingue Wrong Turn en 2003, Brad Anderson tente de retrouver la puissance de The Machinist tout en y parvenant avec plus ou moins de bonheur...

Alors que le chef-d’œuvre de Brad Anderson proposa en 2005 l'une des expériences cinématographiques et émotionnelles les plus intenses, quatorze ans plus tard, le cinéaste plonge l'acteur Sam Worthington dans un contexte qui se veut similaire. En effet, durant cent minutes, son personnage, Ray Monroe, va tenter de dénouer les curieux événements qui entourent la disparition de son épouse Joanne (Lily Rose) et de leur fille Peri (Lucy Capri) après que cette dernière ait été emmenée d'urgence à l’hôpital Ray à la suite d'une chute sur un chantier près d'une station-service. Là-bas, après que le père de famille ait enregistré sa fille, celle-ci et sa mère son conduites à l'étage de radiologie. Dans la salle d'attente, Ray patiente... durant de longues heures. Mais lorsqu'ensuite il demande à voir les siens, il se voit répondre que Peri n'a pas été enregistrée et que le seul patient à avoir été ausculté, c'est lui !

Si l'on comprend très rapidement que le nœud de l'intrigue se situe entre l'éventualité d'un enlèvement et le délire d'un ancien alcoolique ayant tout imaginé, Brad Anderson, contrairement à The Machinist (dont le scénario était dû au scénariste Scott Kosar), s'évertue dans le cas présent à laisser des indices trompeurs qui font de Fractured un thriller de bonne facture mais pas aussi formidablement construit que ce qui demeure la référence du réalisateur dans ce domaine. Un procédé relativement malhonnête qui laisse envisager un sévère manque d'intégrité concernant l'écriture puisqu'en usant de subterfuges, réalisateur et scénariste ont ainsi évité d'avoir trop à ''plancher'' sur le scénario et son adaptation sur grand écran. Si certains aspects participant à l'exceptionnel climat qui règne dans l’hôpital où se joue une grande majorité des scènes sont dus au score de Anton Sanko (rappelant une fois de plus celui composé par Scott Kosar pour The Machinist) et à la photographie automnale de Björn Charpentier, le spectateur émettra cependant des doutes quant à la caractérisation douteuse de certains personnages. Tel le docteur Lucadoes (interprété par Chris Sigurdson), l'agent de sécurité Jeff (Chad Bruce) ou encore la réceptionniste (Natalie Malaika) qui traînent tous derrière eux un comportement des plus ambigus qui laisse supposer une vaste organisation tournée vers le trafic d'organes. Brad Anderson en rajoute, entre comportements agressifs de la part du personnel soignant et messes-basses entre médecin et agent de sécurité... Le réalisateur pousse ainsi le spectateur vers une direction qui n'est peut-être pas celle à laquelle celui-ci s'attendait forcément. A lui de juger sur place. Moins fort, moins étourdissant et surtout bien moins développé que The Machinist, Fractured n'en est pas moins pour autant un thriller efficace, paranoïaque et malaisant qui séduira ceux qui n'ont pas encore fait la connaissance quatorze ans plus tôt, de l'insomniaque Trevor Reznik...

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