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vendredi 3 janvier 2020

Le Meilleur reste à Venir de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière (2019) - ★★★★★★★★★☆





Il faut se mettre dans la peau du spectateur qui comme ma compagne et moi vient de terminer la séance consacrée à la comédie Docteur ? de Tristan Séguéla pour se retrouver devant le nouveau film de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière qui signèrent sept en plus tôt le formidable Le Prénom. D'un côté, le rêve de voir se croiser dans le nouveau long-métrage les deux grands interprètes français que sont Fabrice Luchini et Patrick Bruel, de l'autre la crainte de n'être sans doute pas aussi réceptifs devant un sujet plus sérieux même si l'on envisage tout de même que les deux réalisateurs ont probablement consacré à Le Meilleur reste à Venir une part non négligeable à l'humour. Ce qui dans les faits semble être le cas. Pourtant, ça n'est très certainement pas cet humour beaucoup moins ''populaire'' que celui déployé par Tristan Séguéla qui fait du nouveau long-métrage de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière un très grand film qu'il est urgent, lui aussi, de découvrir au cinéma avant qu'il ne soit retiré de l'affiche...

Tout d'abord, bonne nouvelle : en ce réveillon du nouvel an, et alors qu'il est un peu plus de 22h20, le public est nombreux, massé devant l'écran qui bientôt va projeter le film dans lequel Patrick Bruel et Fabrice Luchini vont partager la vedette dans les rôles respectifs des deux amis d'enfance César Montesiho et Arthur Dreyfus. Preuve que le cinéma français se porte bien. Si la salle n'est pas comble, une grande partie des places est déjà prise. Confortablement installés dans nos sièges, seuls au monde puisque personnage n'a osé s'asseoir devant nous, les lumières s'éteignent et le film commence. Comme je le craignais, et même si dans la salle et qu'à côté de moi, les rires du public et ceux d'Anna résonnent, lorsque Le Meilleur reste à Venir démarre et se poursuit durant une bonne demi-heure, j'ai beaucoup de mal à me faire à cet humour qui ne parvient pas à me faire oublier celui de Docteur ? Et peut-être encore moins l'exceptionnelle écriture du Prénom. Pourtant, peu à peu, la magie finit par opérer...

L'alchimie qui opère entre la mise en scène et le scénario de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière et l'interprétation de Fabrice Luchini et Patrick Bruel d'un côté, mais également celles de Pascale Arbillot et Zineb Triki de l'autre est absolument remarquable. Rien d'improbable dans ce récit pourtant parfois ubuesque où le quiproquo se mêle à un sens du tragique qui vous cloue sur votre fauteuil. On rit, certes... Mais surtout, l'émotion que dégage ce récit de la mort programmée de l'un des héros dans un contexte où le personnage de César pense que son ami va bientôt mourir d'un cancer alors que le malade c'est lui, s'avère parfois étouffant tant les deux réalisateurs ont su appuyer très exactement là où ça fait mal. Tout en laissant leur œuvre baigner dans un environnement où l'absurde l'emporte fort heureusement à quelques occasions. Confiant le poids de l'interprétation à Luchini, Bruel, Arbillot ; Triki, et même, ne l'oublions pas Jean-Marie Winling (qui incarne le père de César, Bernard), les deux réalisateurs signent une comédie dramatique absolument formidable, bouleversante, drôle, magnifiquement interprétée, sur l'amitié, le pardon et qui signe le retour du duo Fabrice Luchini-Patrick Bruel trente-quatre ans après le cultissime P.R.O.F.S de Patrick Schulmann.

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