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lundi 16 décembre 2019

Matriarch de Scott Vickers (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



S'il n'est pas impossible qu'un jour un survival vienne s'imposer comme la nouvelle référence en la matière en lieu et place de Massacre à la Tronçonneuse, l'indétrônable classique de Tobe Hooper, ça n'est certes pas Matriarch, premier long-métrage du britannique Scott Vickers, qui remettra en cause sa position sur la première marche du podium. Non certainement pas celui-là. Évidemment pas attendu comme le messie, sorti directement en VOD, sans trompettes ni cornes de brume, Matriarch est de ces longs-métrages dont on sent bien que leur auteur a tout fait pour donner au genre horrifique de nouvelles lettres de noblesse sans pourtant jamais y parvenir. Peut-être parce que Scott Vickers n'est tout simplement pas fait pour ce métier. Venu de la télé, le britannique qui s'offre ici le premier rôle (pourquoi pas?) réalise un très mauvais survival qui n'emportera sans doute pas la moindre adhésion parmi les amateurs du genre, à part peut-être celle de ceux qui restent confortablement installés dans leur canapé le dimanche après-midi et zappent devant leur poste de télévision en passant de téléfilms insipides en séries soporifiques.

Matriarch part d'un constat : sans doute d'après le réalisateur lui-même d'ailleurs (qui soit dit en passant s'est lui-même chargé d'écrire le scénario), le spectateur étant difficilement réceptif à ce genre d'exercice, il fallait trouver un moyen de lui faire rapidement comprendre les tenants et les aboutissants de l'intrigue. De quelle manière ? C'est simple : en caricaturant à l'extrême certains des personnages. Et parmi eux, Agnes Fairbairn, la matriarche du titre. Très, et même TROP rapidement, Scott Vickers évoque une mère de famille pieuse carrément dérangée. Si l'on imagine par avance ce qu'il adviendra de Rachel Hopkins et de son époux Matt (respectivement interprétés par Charlie Blackwood et Scott Vickers), était-il bien utile de forcer si rapidement le trait de cette mère de famille bizarrement accueillante dès lors qu'elle apprend que la jeune femme attend un garçon ? Pour accompagner la vieille femme dans son délire, le réalisateur ajoute quelques personnages particulièrement gratinés : d'abord Bob Fairbairn (incarné par Alan Cuthbert), l'époux d'Agnes, mais également David et Luke, leurs deux fils (Thoren ferguson et Martin Murphy). N'oublions pas le joli brin de fille Briony Monroe qui incarne l'étrange Faith Fairbairn la fille d'Agnes et Bob.

Situé de nos jours dans une ferme reculée de l'Angleterre, Matriarch oppose donc un jeune couple à une famille de timbrés dont on soupçonne très rapidement l'intérêt qu'ils portent pour le bébé auquel doit prochainement donner naissance Rachel. Ce qui tombe assez bien, puisque la jeune femme doit accoucher dans les jours qui viennent. Bref ! Inutile d'espérer retrouver le climat anxiogène et délabré du classique de Tobe Hooper. Si Scott Vickers tente de nous faire croire à une famille de dégénérés ayant suspendu le temps dans les années cinquante (ce que le décor, relativement vide, empêche de certifier), impression vainement confirmée par Rachel, son film est d'une platitude déconcertante dont les nombreuses invraisemblances minent tout intérêt. En effet, Matt, enterré vivant dans une tombe après avoir été enfermé dans un cercueil par les deux rejetons David et Luke, tente de s'en libérer. Ce qu'il parviendra à faire mais après avoir passé de longues, très longues heures à s'escrimer contre l'une des planches de son cercueil. Vu le peu d'air contenu à l'intérieur, et vu l'usage qu'il fait de son briquet pour s'éclairer (qui, je le rappelle, pour pouvoir fonctionner brûle de l'oxygène), le spectateur aura bien du mal à croire qu'il ait pu survivre plus d'un quart d'heure six pieds sous terre. Et des incohérences comme celles-ci, le film en contient un wagon entier !

Mais si seulement le problème ne venait que de là, le spectateur le moins regardant aurait pu encore s'en satisfaire. Mais il faut de surcroît subir une mise en scène mollassonne et maladroite et une interprétation désastreuse généralisée. Aucun des interprètes à part peut-être en certaines occasions l'actrice Charlie Blackwood n'y met du cœur et de la conviction. Ce qui donne au film l'étrange sensation de n'être qu'un spectacle réalisé et interprété par un groupe d'amateurs. C'en est presque parfois touchant, et même à certains égards, plutôt amusant. Un comble pour une œuvre qui se veut être un film d'horreur. Difficile de retenir en effet un sourire lorsque notre pauvre Matt s'arme de ses poings ou d'objets contondants pour défier l'autorité en place ! Au final, voir Matriarch est une perte de temps. D'autant plus qu'en matière de survival, l'amateur a le choix. À éviter donc...

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