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mercredi 11 décembre 2019

As Above, So Below de John Erick Dowdle (2014) - ★★★★★★★☆☆☆



John Erick Dowdle est l'homme qui se cache derrière The Poughkeepsie Tapes. Le long-métrage à la très sulfureuse réputation. Tellement dérangeant selon certains qu'il fut interdit dans de nombreuses salles de cinéma à travers le monde l'année de sa sortie. Il n'en fallait pas plus pour qu'il devienne immédiatement culte et fasse fantasmer les amateurs de bandes horrifiques crapoteuses. Et pourtant, si l'on veut très objectivement évoquer le troisième long-métrage du cinéaste américain qui après avoir notamment versé dans la comédie en 2005 avec The Dry Spell semble s'être (pratiquement) définitivement tourné vers le cinéma d'épouvante, The Poughkeepsie Tapes est une sombre merde. Sans une once d'imagination, gratuit, et au final, loin d'être aussi visuellement repoussant qu'on pouvait l'espérer. À vrai dire, mieux vaut avancer dans le temps pour s'arrêter en 2014, année où sort sur nos écrans et sur ceux du monde entier, As Above, So Below. Le cinquième méfait de John Erick Dowdle. Un found footage, oui, encore un. Mais pas n'importe lequel puisque de mon avis personnel et donc subjectif, il s'agit de l'un des meilleurs du genre. Si une partie des critiques s'émeut relativement peu à l'évocation de ce long-métrage mélangeant épouvante et fantastique au cœur d'un récit où déambulent une Lara Croft en herbe et une petite équipe d'explorateurs venus l'épauler dans sa quête pour mettre la main sur la pierre philosophale, tant pis pour eux. Ce ''caillou'', dont les facultés sont étonnantes et s'avère notamment capable d'offrir l'immortalité, la jeune Scarlet Marlow veut surtout mettre la main dessus en hommage à son père, mort avant d'avoir pu la découvrir.

Après une incartade en Iran qui pose les bases du scénario et du contexte étouffant qui enrobera le reste du long-métrage, John Erick Dowdle plonge ses protagonistes dans les profondeurs des catacombes de Paris. Un site souterrain légendaire abritant les vestiges de plus de six millions d'individus. Un ossuaire où certains pratiquent semble-t-il d'étranges rites, où se donnent parfois des spectacles dignes du grand-guignol, etc, etc... c'est au départ dans un contexte artistico-underground que débutent les péripéties de cette poignée d'aventuriers qui vont vivre par la suite une expérience extrêmement éprouvante. Ce sentiment étant alors partagé par les spectateurs qui pourront découvrir certes,une œuvre dont le scénario est relativement mince, mais offrant malgré tout une expérience sensitive et émotionnellement convaincante. Comme les hypocondriaques éviteront sans doute scrupuleusement de jeter un œil au Contracted d'Eric England et les femmes enceintes resteront prudentes face au Grace de Paul Solet ou au Rosemary's Baby de Roman Polanski, les premiers ''touchés'' par As Above, So Below seront sans doute les claustrophobes. Car avec ses galeries particulièrement étroites, l'évocation d'éventuelles inondations, la poussière, les mini séismes qui font s'effriter les parois, les retours en arrière impossibles et l'apparente modification de certaines parcelles du terrain exploré par nos aventuriers du dimanche, John Erick Dowdle s'accapare les catacombes de Paris pour nous offrir une œuvre vraiment anxiogène.

Et il ne s'agit pas là, d'un vain mot. Mise en scène serrée, ne souffrant d'aucun temps mort. Ambiance lugubre attisée par un sound-design absolument démentiel et un score signé par l'allemand Max Richter. Perdita Weeks, Ben Feldman, Edwin Hodge ou même le français François Civil (surtout connu chez nous pour sa présence dans différentes comédies telles, Fonzy d'Isabelle Doval en 2013 ou Five d'Igor Gotesman en 2016) nous convainquent par leur interprétation et nous filent véritablement la trouille. Le sentiment de claustrophobie arrive à son apogée dès lors que les héros se retrouvent enfermés sans espoir de retour, s'enfonçant toujours plus profondément dans les sous-sols. John Erick Dowdle use des jump scare mais sans outrance (à part peut-être lors du dernier acte). Il convoque d'inquiétants marginaux, puis d'étranges créatures, ainsi qu'une certaine mythologie entourant l’Égypte ancienne et certaines langues mortes comme l'araméen. Et ce qui aurait pu avoir comme conséquence une lecture indigeste et une vision composite assez peu crédible s'avère en fait tout à fait vraisemblable, même si, oui, quelques menus détails en feront sourire certains. As Above, So Below est en tout cas l'un des meilleurs found footage qui ait vu le jour jusqu'à maintenant. Une expérience étouffante et parfois réellement effrayante qui excuse très largement un scénario parfois au ras des pâquerettes...

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